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Demander un nouveau référendum sur le Traité européen : est-ce la bonne idée ?

26 octobre 2007, 12:38

Bonjour à toutes et à tous

J’ai pas mal gambergé cette nuit à ce que je lis sous vos "plumes", y compris chez celles et ceux qui ne sont pas d’accord. On doit agir, je vous l’ai dit j’en suis convaincue. C’est sur le "comment" que je suis circonspecte....

Etant donné ce que nous entendons chez les dirigeants du PS sur le sujet actuellement, et la manière dont "nous" leur "léchons l’arrière train" en permanence - oui, oui, pas la peine de pousser des cris de vierge effarouchée, qu’on le veuille ou pas hélas, et même si la formule est un peu rude, c’est EXACTEMENT ce qui se passe... Ensuite, tu peux l’enrober de tous les arguments du monde ( "discipline républicaine" "barrage à la droite" ; "barrage à sarko" et autres formules BTPesques...) le FAIT est là, nous sommes serviles !

Si nous n’avons aucun poids sur le PS ce n’est pas seulement une question de résultats électoraux mais c’est surtout une question d’attitude, de volonté, de foi en soi.

Ce que je dis, c’est que "nous" ne nous y prenons pas du tout de la bonne façon pour obtenir ce que nous voulons ( RESPECT DE NOTRE "NON") , ni dans le fond ni dans la forme (les 2 étant "inter-conditionnées" - oula je sens que je vais me faire taper sur les doigts par VSB ;-))) même si au final, certains pensent qu’il faut un référendum, et d’autres pas, pour des tas de raisons ,nous sommes toutes et tous d’accord pour dire que nous en sommes train de nous faire violer (je crois que l’expression est d’Etienne CHouard et elle est parfaite ) et que personne ne bouge ou presque au PS.

Je pense DONC que nous devons d’abord RECLAMER SOLENNELLEMENT et PUBLIQUEMENT A NOS DIRIGEANTS, (PCF, LCR, PRS etc) qu’ils mettent leurs collègues socialistes au PIED DU MUR de façon PUBLIQUE.

Pour le PCF, leur action DEVRAIT donner ceci (je propose un texte qui vaut ce qu’il vaut) :

"Cher-e-s camarades socialistes de l’Assemblée et du Sénat, et au-delà, cher-e-s camarades élu-e-s des institutions représentatives locales ;

A l’aube d’une nouvelle collaboration républicaine entre le PS et le PCF lors des prochaines municipales de 2008 pour nous opposer à ce que l’UMP, le Parti de Nicolas Sarkozy, gagne du terrain, nous vous adressons aujourd’hui une mise en garde amicale mais ferme, et une demande solennelle.

Cette mise en garde concerne la violation des principes fondamentaux de la République que le Président de la République est en train d’accomplir au sujet des traités européens.

Cette violation est une violation de l’esprit même de la Constitution et au-delà, de la souveraineté du peuple et de la nation de France. C’est une première dans l’histoire de la France depuis les heures sombres de Vichy et de l’Occupation.

Le "mini-traité", (improprement qualifié pour le faire paraître inoffensif), est en substance et en grande partie exactement le même que le "TCE" qui a été rejeté massivement par nos concitoyens et électeurs lors du référendum des 28 et 29 mai 2005.

En s’exprimant par la voie référendaire contre une constitution libérale pour l’Europe, le peuple de France, rejoint en cela par le peuple hollandais, a pourtant fait entendre sa voix souveraine.

Cette voix est celle qui passe au-dessus de toutes les têtes, qu’elles soient couronnées ou non ,depuis 1789. Cette voix est le fondement de la démocratie et de la république.

Si cette voix est étouffée, négligée, ignorée, alors nous devons redouter de terribles heures pour notre pays et pour les gens dont nous avons la charge et la responsabilité, en tant qu’élu-e-s de gauche.

En nous faisant croire aujourd’hui que ce traité est différent de celui qui a été repoussé une première fois en 2005, Nicolas Sarkozy légitime une phase avancée de ce qui ressemble de plus en plus à un "coup d’Etat institutionnel" et choisit de fouler aux pieds l’expression ultime de la souveraineté française, celle du peuple s’exprimant par référendum.

Nous savons que votre Parti a voté à presque 60 % en faveur du TCE en 2005. Cependant, votre avis majoritaire en interne n’a pas été suivi sur le plan national.

Vous pouvez le déplorer mais vous ne pouvez pas emboîter le pas à Nicolas Sarkozy comme certains d’entre vous l’ont déjà fait jusqu’à présent.

Les citoyens ont conduit Ségolène Royal au second tour de l’élection présidentielle en lui confiant un score honorable parce qu’elle s’est présentée comme une femme de gauche, républicaine, soucieuse de garantir certaines valeurs que le PS et le PCF ont en commun, et qu’elle a été vue comme une alternative crédible à l’horizon "bleu blanc rage" de Sarkozy.

Aujourd’hui, nous entendons avec stupéfaction et effroi la plupart des dirigeants et responsables de votre Parti expliquer que , pour sauvegarder le fond d’un Traité qui convient à leurs aspirations européennes, ils vont au mieux s’abstenir au pire voter pour la révision de la Constitution.

En d’autres termes, pour obtenir ce traité sur le fond, certain-e-s d’entre vous admettent publiquement qu’ils sont prêts à renoncer à leurs obligations de mandataires du peuple, qu’ils sont prêts à ne pas défendre la légitimité républicaine, qu’ils sont prêts à laisser Nicolas Sarkozy et l’UMP violer la VOIX du PEUPLE et la SOUVERAINETE DE LA NATION.

Ce la n’est PAS admissible et cela ne peut PAS être.

Lorsqu’on est l’héritier du PS qui a aboli la peine de mort, le PS qui a promu tant de libertés sociales , individuelles, l’héritier du PS qui a choisi la fraternité dans la réconciliation franco-allemande, l’héritier du PS des grandes heures de l’après-Giscard, de l’après-Pompidou, celui qui incarna certaines valeurs de nos combats de Mai 68, lorsqu’on est héritier du PS qui a voté et fait voter Chirac en 2002 contre la Haine du FN, lorsqu’on est héritier de ce PS-là, ON NE PEUT PAS, ON NE DOIT PAS laisser l’esprit de la Constitution être ainsi méprisé, on ne doit pas laisser la voix du peuple baîllonnée.

Cher-e-s camarades, ces principes républicains, issus de combats sanglants, de moments glorieux, gravés en nos cœurs et en nos mémoires à gauche, inexorablement, ces principes républicains de respect de la souveraineté du peuple, de respect des normes fondamentales, ce sont les principes au cœur même de notre démocratie !

Nous n’avons pas les moyens, sans votre appui, de nous opposer valablement , au Parlement, aux projets liberticides de Nicolas Sarkozy.

La forme lui donne peut être raison - et encore cela-est-il très discutable- mais sur le fond ,sur la légitimité, il a tort et vous le savez, car ce texte est le même que celui de 2005 et les Français ont DEJA tranché !

Nous vous appelons donc, à l’aube de nouveaux combats républicains pour la gauche, à la rescousse de la bataille qu’il faut mener pour que notre pays ne sombre pas dans un pouvoir qui s’il aura la couleur de la légalité, n’aura plus le goût de la légitimité, ni de la justice, si nous ne faisons pas respecter la voix du peuple MAINTENANT.

Cette bataille contre la volonté hégémonique et omnipotente de Nicolas Sarkozy est DECISIVE. Il va tester ici jusqu’où il va pouvoir aller dans sa percée à gauche. Il va tester si nous savons passer outre des divergences idéologiques , certes importantes, pour résister ensemble à sa tentation d’exercer un pouvoir en solitaire.

Cher-e-s camarades, nous devons résister ensemble et nous vous appelons solennellement à rejoindre ce combat contre la modification de la Constitution, contre la ratification du nouveau Traité européen.

Nous vous demandons, fraternellement, de manifester dès à présent votre refus de l’Etat que veut nous imposer la droite. Un Etat qui viole la voix de son peuple quand ça l’arrange. Un Etat qui fait les règles qui l’arrangent. Un Etat-Léviathan, monstrueux, inhumain.

Signez avec nous une adresse solennelle et publique des Chambres au Président de la République pour lui dire :

"Monsieur le Président,

Les Français ont déjà voté le 28 et le 29 mai 2005 .

Ils ont voté NON à ce projet libéral.

Respectez leur NON, au nom de la République , des principes constitutionnels et de la Déclaration des Droits de l’Homme de 1789.

Pour le PCF, les élu-e-s et Marie George Buffet, Secrétaire Nationale"

Voila, selon moi, par quoi nous devrions commencer.

Mettre CHACUN FACE à ses responsabilités TOUT DE SUITE.Commencer la chaîne , le temps que l’information arrive aux responsables, MAINTENANT.

C’est à nous, militant-e-s d’exiger de nos élu-e-s qu’ils entament ce parcours. D’adresser ce courrier, ou un autre ,d’adresser nos désirs et nos volontés à nos fédés, au siège du PCF etc.

On veut la jouer "dans les règles" ? Très bien mais alors il faut y aller vraiment et commencer "fort".

Pour ma part je vais adresser dès aujourd’hui cette idée de courrier et une lettre d’accompagnement à mon secrétaire de section, à mon secrétaire fédéral, Patrice Bessac, à la direction nationale et à l’Humanité, ainsi qu’aux quelques sénateurs/députés dont j’ai l’adresse..

Fraternellement,

La Louve