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Internet, Capitalisme et Cyber-politique

12 novembre 2007, 17:24

Pour tout ce dont tu parles, il faut que tu lises aussi la trilogie de mars de Kim Stanley Robinson, mars la rouge, mars la verte et mars la bleue. tu peux aussi lire SOS Antartica du même auteur.
moi ce qui m’y intéresse c’est l’exposition de la voie de la contreculture américaine née sur les campus et autour d’internet justement dans un pays qui n’est pas démocratique et dont le peuple est illettré en majorité étouffante donc complètement fasciné par les modèles de puissance capitaliste. Et chez nous ça devient pareil : pas de démocratie, juste du cause toujours, et un peuple illettré et hypnotisé par les télévision et le consummérisme.

Je m’inscris en faux quant à l’affirmation que windows marche tout seul : j’ai suffisamment fait de dépannage en espérant d’ailleurs pouvoir être embauché par une agence... Pour voir combien il pose de problèmes ergonomiques aux utilisateurs surtout débutants ! Le développement de windows est basé sur une image exagérée, purement publicitaire, de sa facilité d’utilisation et d’installation. C’est même littéralement de l’escrocquerie en comparaison de cette image !

Ensuite je me suis mis à linux TOUT SEUL comme un grand alors que c’est radicalement étrangé à ma façon d’être : d’une part je pense que de très nombreux progrès dans la vulgarisation du sytème ont été fait
et que d’autre part, il existe des distributions étonnantes de facilité comme les distributions fondées sur les Knoppix et dernièrement toute la série des Ubuntu.

Personnellement je fonctionne avec un ordinateur ayant plusieurs système d’exploitations sur le même disque dur. Pour linux ma distribution principale est celle qui est la plus conviviale : la Mandrake actuellement Mandriva, distribution de conception française, d’une facilité d’administration qui laisse rêveur.

Dans une distribution, il y a le système d’exploitation ET LES LOGICIELS EN PUS, comme bureautique, base de données relationnelles, tableurs, traitement d’image et de texte, navigateurs webs (plusieurs !), logiciels de courriels (plusieurs aussi à dispositions !) et tout et tout... bref il faut essayer pour comprendre que c’est dingue ce que l’on peut avoir sans effort et pour l’instant gratuitement.

Il y a un gros travail d’information à faire sur les RECENTS progrès du monde LINUX !

Je pense que dans ton article, ma grande, il y a quelque chose de très simple à ajouter : la pratique de Linux oblige à sortir du consummérisme d’outils comme jusque là les gens le pratiquaient avec tout nouvel outil. Il y a eu un mouvement initial d’utilisation de la voiture et de la moto où quand on était pauvre surtout, on apprenait aussi à prendre conscience de ce qu’était cet outil : on devenait mécanicien amateur.

Le mouvement Linux pousse à comprendre et à retrouver la maîtrise de son outil de production culturel.

L’outil de logiciel libre selon ses fondateurs, ex hypies de fac californiennes ( je fais allusion à Richard Stallman fondateur de GNU) est généré par deux motivations : l’esprit de bricolage adaptatif artisanal ou système démerde et l’esprit d’échange et de partage des ressources.

L’esprit GNU plus que Linux est communiste et résistant américain à la base !
bon c’est pas leur prétention, juste une impression personnelle ! Mais il ne faut , ou jamais, dissocier GNU de Linux. Car sans GNU, Linux n’est qu’un noyau inutilisable. Donc à la limite il vaudrait mieux parler du mouvement GNU que de Linux : et ça fait une sacrée différence d’inspiration d’objectif.

Après je te rejoins complètement quant aux détournements ou perversions du système. je vais même plus loin en disant que le mouvement du logiciel libre est miné par un esprit de concurrence, à qui joueras à être le plus fort, que je n’aime pas du tout, qui me rappelle l’esprit des gangs de voyoux et de truands bien connus et que rejoint complètement le système capitaliste : ce sont eux qui font que le système est encore élististe et pas à la portée de tout le monde car ils entretiennent leur position "d’infomagicien" dominateur par le savoir.

Or on ne parle jamais de cela, de ce risque qui existe parce qu’il est toujours et sera encore longtemps à la racine des comportements humains, dans le coeur humains (quelle sale bête !)

Tout outil peut être récupéré par la volonté de puissance et de nuisance consistant à s’en assurer le monopole d’utilisation ou à tout faire pour que le "concurrent", même et surtout s’il ne se considère pas comme concurrent, car en cela il ne reproduit pas la valeur morale de la concurrence et donc ne la valorise pas non plus, pour que le concurrent donc ne puisse produire quoi que ce soit qui ne serait pas produit par l’agent de volonté de puissance.

Linux et internet n’échappent pas à ce comportement humain dominant.

L’entrisme dont tu parles est du même genre : une volonté de nuire au développement de ce qu’il craint qui lui fasse de l’ombre. tout est une crainte irréfléchie et donc irraisonnée. Et ça génère une agressivité et une combativité odieuse : une seule solution, la balle dans la nuque au bout du couloir ( et la facture de la cartouche et de l’entretien du flingue à la famille). Donc bref le rejet simple du site internet par exemple.

Par ailleurs ou en plus, l’internet remet les gens à la réflexion et la discussion par correspondance, donc au réapprentissage de l’écrit et à l’autoconstruction culturelle dans l’échange. ça aussi, bien que cela opère en fait un retour aux sources culturelles, c’est révolutionnaire.

Ce dernier point me semble être des plus importants. Le retour à l’écrit est le retour à la conscience de la distance entre soi et l’autre, donc la prise de conscience de la distance sociale. Il est accompagné de la prise de conscience de la distance entre correspondance et réalité : apprendre donc à gérer son imaginaire à l’égard de l’autre. C’est ce que tu soulèves dans l’idée de l’observation des rencontres qui n’aboutissent pas toujours après une conrrespondance fructueuse : apprendre à voir l’autre au delà des lignes comme au delà des apparences, dans l’océan de l’indifférence et de la solitude existencielle.

Il y a en fait à mon avis beaucoup à développer et à apprendre à apprendre dans tout cela.

Evidemment la chaire aussi peut être trompeuse... donc l’apprentissage est toujours celui de la lucidité, mythe de la caverne de platon, comprendre que les ombres qui dansent sur le mur ne sont que celles faites par la lumière et ceux qui s’agitent devant, même si on ne les voit pas...

paul : paulriluma@club-internet.fr