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LES COMMUNISTES, LES PARTIS ET LES MOUVEMENTS

23 novembre 2007, 15:12

Les mouvements et les partis doivent être indépendants les uns des autres et les communistes doivent défendre cette autonomie avec force, cohérence et sincérité, même envers leur propre parti.

Mais d’un autre côté les communistes sont dans le mouvement, l’aident à se développer, à se démocratiser, à choisir les modes d’organisation les meilleurs et aller vers une orientation qui leur semble préférable. Ils ne sont pas en dehors. Je pense qu’il est utile de le préciser.

Ainsi, dans la situation actuelle du mouvement social, c’est se battre pour défragmenter le mouvement syndical, le démocratiser en l’articulant avec les formes de démocratie de lutte utilisées par les travailleurs mobilisés (là il faudra attendre mais je pense que cette idée a prévalu dans une partie du mouvement de grève).

Ce qui me semble mauvais c’est la filiation administrative entre le mouvement social et un parti.

Il y a quelque chose à un moment qui m’a fait sursauté dans le mouvement des cheminots c’est la crainte quasi-viscérale de se retrouver face (alors qu’il faut penser "avec") à des coordinations de cheminots, qu’on les appelle comme on veut, mais la crainte que naissent des directions de ce mouvement social appuyées et émanations directes et démocratiques des assemblées de cheminots (ciel ! des proto-soviets !).

Il a manqué ces coordinations, expressions uniques de la centralisation du mouvement, seules capables de présenter un point de vue unifié .

Dés lors, on a assisté à la formidable discipline démocratique des assemblées de cheminots en lutte qui s’est retrouvée quelque part comme tranchant avec, la division, la fragmentation et l’indiscipline de leurs représentations syndicales.

Tout n’est pas comparable, il s’est trouvé la CGT et SUD qui ont accepté la démocratie des travailleurs dans ce mouvement avec plus ou moins de fermeté, mais...

Mais il aurait fallu une pensée unificatrice pour ancrer au travers de ce mouvement, les questions de la réunification syndicale.

Et cette pensée, même si elle émane des syndicalistes et de travailleurs en mouvement doit être également celle des communistes du mouvement social, peut-être pas au travers de motions de défiance dithyrambiques envers des directions syndicales, mais surtout en termes de (re)construction méthodique, d’intégration du champ des mouvements de travailleurs au centre d’une stratégie et de ces déclinaisons tactiques.

Les communistes du dedans comme du dehors ont des choses à dire et à faire là dedans. Et ces choses sont essentielles pour affuter le mouvement social et l’étendre. Ils ont à dire sur les formes d’organisation utilisées. L’essentiel est non seulement l’ouverture au nouveau mais également de pousser au nouveau quand cela est nécessaire. Et c’est nécessaire.

Copas