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LA RAGE ET LA REVOLUTION : LA JEUNESSE N’ATTENDRA PLUS… (vidéos : Arkana - NTM - RAGE - Monsieur R)

30 novembre 2007, 22:24

Mille excuses, camarades, de venir mettre un bémol dans ce bel épanchement, qui donne pourtant envie de dire "enfin". Même si cette "prise de conscience" même tardive ne peut que faire plaisir, que n’avez-vous entendu ceux qui ne sont pas tus ? Pas chez les jeunes, chez "nous" ! Ne serait-ce qu’un Jean-Pierre Garnier - Des Barbares dans la cité, de la tyrannie du marché à la violence urbaine – 1996 ; Le nouvel ordre local, gouverner la violence – 1999 ; mais aussi relisez ou lisez, si ça ne vous "brûle" pas les doigts, les anars (pour moi ça fait partie du "communisme") ; ou encore des plus anonymes, http://www.travail-social.com/spip.php?article333 .

C’est pourquoi, dans cette nouvelle conscience, vous risquez d’être encore à coté de la plaque. Foin de l’interprétation plus sociologique que politique qui reste forcément suspecte : « C’est peut être sur ces passages là qu’il faut travailler avec eux - pas pour nous , pas pour nous faire élire, ni pour les faire rentrer dans ce vieux système qui craque de partout, mais pour les aider à verbaliser, à analyser, ce sont eux les feux follets de nos espoirs révolus. » Ils n’ont pas besoin de nous pour analyser, en tout cas pas plus que nous entre nous à voir les échanges sur Bellacio. Leur misère ils s’en occupent à leur manière, avec leur histoire, avec la mémoire de leurs morts qu’ils ne se contentent pas de commémorer avec des gerbes de fleurs. Ils se passent des égéries, pardon la Louve ce sont les croyants qui font les saints, et des "grandes figures".

Alors que nous, dans ce monde qui s’assombrit à nouveau des verts uniformes (mais avaient-ils vraiment disparus pendant que nous nous occupions de nos « patrimoines », misérables mais pourtant mérités), que faisons-nous de nos morts, nous : accidents du travail, décès prématurés, maladies professionnelles, violence au travail, et de nos vie de morts vivants, de chasse aux militants dans les entreprises, de vies sacrifiées ? N’y a-t-il pas suffisamment de motifs de haine dans nos vies à nous chaque jour, que l’on soit chômeur, précaire, ou travailleur, pour justifier les pierres, ou ne serait-ce que le refus radical, la grève totale et active ? A moins de fermer les yeux.

Attendre encore le grand soir ou le réveil du parti, pour refuser l’intolérable et la morgue des mafieux ? Battons-nous jusqu’au bout et chaque fois pour chaque (j’allais dire injustice, mais c’est ridicule, il n’y a pas de justice dans un ordre injuste) saloperie, et nous aiderons tous les autres et surtout les plus jeunes que nos syndicats laissent massacrer dans la rue aujourd’hui dans le silence de l’ordre fascisant.
Parce qu’à force de prétendre civiliser les prétendus sauvages, nous laissons nos terres en jachère. Rien qu’un exemple frais (pardon de faire le Sarkozy) : en passant la caisse du supermarché tout à l’heure, je souhaite bonne fin de journée à la jeune fille, qui me dit en confiance, que c’est dur et fatigant le boulot de caissière. Vous ne faites jamais grève vous, lui dis-je pour la taquiner. Elle me répond qu’ils n’ont pas le droit. Devant mon air étonné elle rajoute : sinon on est viré. On n’a pas de syndicat, finit-elle, dans un souffle en regardant avec inquiétude si aucun cheffaillon ne traînait par là. Et vous attendez que ce soit le Père Noël qui vous l’apporte ? Pensais-je sans le dire bien sûr, en constatant encore et encore le désert que vingt ans de pratiques syndicales ont laissé.

Et que l’on ne me dise pas que ce n’était pas possible, au moins à une époque, j’ai l’expérience du sabotage syndical de luttes fortes où l’encartement ou l’intérêt supérieur compte plus que la victoire et les conditions de travail. Qu’il faille rappeler « au passage que notre but final à nous aussi, communistes, "normalement", au delà de la fin du capitalisme, ça doit être la disparition de l’Etat, la fin des flics et des députés » souligne l’étendue du désastre et de la morgue des directions syndicales et partidaires perdues dans leurs stratégies des sommets.
Alors oui, il est plus que « possible que nous les soi disants "révolutionnaires professionnels" ou "amateurs de révolution" , enfin, nous , les communistes (je veux dire, tout les communistes) nous passions complètement "à côté" », non de Villiers-le-Bel, mais de nous-mêmes.

Sans façons