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CHANGER LE PCF ?

26 mai 2008, 11:49

Je trouve cet article extrêmement intéressant ( d’autant plus que comme le note quelqu’un il semble avoir 30 ans d’âge...ce qui me laisse méditative, sinon un peu pessimiste mais "il ne faut pas désespérer Billancourt".)

Sans doute qu’à certains égards, il y a eu des progressions dans le Parti depuis. Mais l’accusation de "comportement fractionnel", par exemple, reste toujours très vivace.Je l’ai vécue moi à cause de ce forum et de ma participation au collectif (on a ainsi gentiment oublié que tout cela était "très bien, super, génial" au moment de la présidentielle, ce qui illustre aussi le comportement du PC à l’égard des mouvements et orga qui ne sont pas dans le Parti mais peuvent travailler AVEC !)

Ce qui est "drôle" c’est que l’on accuse toujours les mêmes (en gros, les militants de base qui n’ont aucune responsabilité dans le Parti) de "comportement fractionnel" c’est à dire au fond les communistes DANS le parti qui souhaitent y faire entrer une démocratie réelle, souhaitent débattre réellement, et qui ne se satisfont pas, justement, d’ une simple libéralisation vaguement copiée sur le modèle institutionnel bourgeois.

Je m’interroge sur ces quelques vertueux camarades qui sont intervenus :

 Qui a élevé la voix contre les membres du PCF qui ont fait campagne pour d’autres que MGB (après sa désignation dans le Parti) en leur disant à eux "vous êtes fractionnels, cassez-vous" ? - Ils l’étaient de fait pourtant ! Personne. O na râlé etc , mais JAMAIS il ne serait venu à l’idée de faire une pétition par exemple pour que ces personnes soient exclues par exemple ( à ça on ne le fait plus officiellement ,c’est pas "libéral"...). Pourquoi on a rien fait ? Mais parce que c’est nécessairement FRACTIONNEL de pétitionner voyons !!!! Résultat : on laisse courir...mais si le groupe dirigeant déraisonne et nous emmène droit dans le mur ???? A moins qu’on pense que "le chef a toujours raison" ?

Et bien dans ce cas là, laissez moi douter que nous arriverons ainsi à la révolution. Spartacus est un esclave qui s’est révolté . Ca veut tout dire. L’esprit révolutionnaire est incompatible avec la soumission aveugle aux chefs et à sa propre condition, incompatible avec le légitimisme.Respecter la majorité ,respecter les règles, faire oeuvre dialecticienne, débattre, voter etc oui. Etre dominés DANS le Parti sans démocratie réelle, non.

Je poursuis :

 Qui proteste contre les "fondations" des uns et des autres en se demandant si, par hasard, ce ne serait pas des lieux de fractions ?
 Qui hurle contre tous les regroupements, par Internet, 100 % PCF garantis (il suffit de voir leurs liens pour en être convaincus n’est-ce-pas...) de camarades qui n’appartiennent même pas à la même section du Parti, et qui s’unissent pour demander soit la mort, soit la vie du PCF ?
 Qui se manifeste contre La Riposte, groupe hautement fractionnel, s’il en est,qui distribue pour tant ces brochures à chaque meeting parisien du Parti ?
 Qui a hurlé sur cette incroyable "Assemblée générale de décembre" même pas statutaire et où, en plus étaient conviés des "membres extérieurs au parti" ? JE vous ai vus beaucoup moins virulents et exigeants face à la direction que face à vos camarades.Et je me retiens de dire ce que cela m’a inspiré d’ailleurs !
 Qui piétine devant ces nouvelles réunions de communistes prévues ici et là pour "préparer le Congrès" ? Je ne vous entends pas beaucoup non plus vous battre contre le comportement "fractionnel" des camarades qui ont rejoint les communistes unitaires (entre autres !).
 Qui a pétitionné pour demander à la direction du PCF Paris de ne plus abriter de magazine ouvertement "fractionnel" ? Etc ,etc.

Moi je ne proteste contre rien au contraire, dans la mesure où ces expressions n’ont pas pour but manifeste de tendre à la suppression du PC. On ne peut pas faire de la simple "dissidence" ( i.e. ne pas être d’accord avec "le chef" une volonté de détruire le Parti.) une volonté de détruire le PCF. Faut être sérieux.

Ces accusations sont totalement ridicules, ciblées, contre productives pour la pensée et la théorie communistes, et de fait, il faut être un sacré hypocrite pour prétendre le contraire, les courants existent dans le Parti depuis longtemps. La position vertueuse qui consiste à dire "il ne faut pas" alors que rien n’est sanctionné et que CELA EXISTE !

En outre ces accusations, qui prétendent se fonder sur le léninisme et la pratique léniniste du parti sont fausse. C’est ce que démontre avec raison l’article. Jamais le communisme n’a été plus vivant que jusqu’à ce que l’après guerre ( la première) et Staline, suspendent le droit de tendance dans le parti (il existait donc bien avant) !! Reprenez vos manuels d’histoire.

Je me "marre" dès qu’on évoque le "droit de tendance" et que les cris , mêmes des plus "contestataires, exactement comme le dit le texte, fusent immédiatement ( pour lequel, je ne l’ai jamais caché , je suis tout à fait pour ,mais à certaines conditions strictes , avec des règles - qui ne sont pas nécessairement ce que l’on voit au PS qui n’est que l’institutionnalisation des batailles de chefs, reproduisant la "pseudo démocratie "bourgeoise -, et notamment, dans ces règles, qu’une fois les avis et positions exprimées, ce soit la majorité qui l’emporte et que la ligne ainsi adoptée soit suivie par tous , sous peine de sanction. J’apprécie aussi beaucoup que ce "droit de tendance soit lié à la question, brûlante, de la formation des communistes dans le PC et à al représentativité des salariés, notamment des ouvriers.

Ma limite au droit de tendance, c’est effectivement de ne pas participer à des projets qui ont clairement pour but de supprimer le PC "de l’extérieur" - là, je dis à ces camarades : vous devez partir. Libre à vous de vouloir constituer un "courant culturel communiste" au sein d’une "force de gauche étendue" mais vous ne pouvez pas imposer cette question au Parti et aux autres camarades qui eux, estiment avoir besoin d’un PC.

Le Parti tel qu’il existe n’est plus un héritier du parti bolchévique léniniste ! C’est encore un descendant direct du parti stalinien, quoi qu’on ait , jusqu’ à un certain point toutefois (car "pas touche à la direction") ce fameux "droit de râler".

Le défi est là pour nous, comme le souligne très justement ce texte ( qui cite d’ailleurs non pas seulement des "anticommunistes" mais Jean Rony par exemple qui si ma mémoire ne me fait pas défaut était membre du parti (30 ans de PArti un communiste s’interroge) de même que Althusser, également membre du PCF etc. - Donc, l’anticommunisme ,là j’avoue que j’ai du mal à le voir . Surtout dans un texte qui à mon avis prenait la peine de pointer nos pbs , non pas pour "casser" mais pour nous faire exister valablement.

Il me semble si j’ai bien lu ce texte très riche (et toujours d’actualité) que l’auteur ou les auteurs, en appellent au contraire à un RENFORCEMENT du Parti pour sauver la gauche et amener la transition socialiste.

Je partage tout à fait leur avis, i l n’y aura p as de socialisme sans Parti communiste ; c’est pour cela que je l’ai rejoint il y a un an et demi d’ailleurs, contre tout les avis de l’époque, c’est pour cela que j’y reste ( on verra après le Congrès) en dépit de toutes ces imperfections etc. (Ma limite sur ce sujet , ce sera en effet ce Congrès, qui devra être révolutionnaire au sens strict ou ne sera qu’une lente continuation de toutes nos erreurs depuis 30 ans.Or je dois dire que je suis pessimiste car justement le débat s’organise de plus en plus sur des positions claniques et non sur des positions théoriques, des propositions de fond. On en est au niveau zéro à peu près de l’analyse marxiste, c’est dramatique.)

Comment nous priver des meilleures conditions pour faire vivre, non pas le simple "dialogue" - genre on parle mais la direction décide - mais le débat, le fondement de la dialectique, quand on se prétend un parti communiste ? J’ai du mal à comprendre.

Il me semble bien que ce texte , que j’ai lu à plusieurs reprises pour être sûre de bien le comprendre, ne dit pas du tout que nous DEVONS disparaître mais que nous RISQUONS de disparaître ( ce qui me semble très juste et pas pour les raisons que l’on amène rituellement au Congrès). Et que ce risque nous devons tout faire pour l’éviter. A cette fin, il propose des pistes.

A 1.93% à la dernière présidentielle, à un groupe parlementaire sauvé in extremis GRACE à une alliance avec des anticommunistes pour le coup notoires comme N Mamère etc, aux dernières municipales et cantonales où nous avons certes progressé en nombre mais perdu des "bastions symboliques" comme le 93, avec des adhérents qui ont fini par nous quitter en nombre mais qui sont restés communistes mais sont "en déshérence" ( l’Huma avait publié l’an dernier un très bon dossier sur ce sujet) et j’en passe, je pense que les camarades devraient arrêter de se cacher derrière leur petit doigt.

Ne pas se poser de questions, ne pas faire nôtres certaines questions ou suggestions qui viendraient "de l’extérieur" mais certes EN LES TRAITANT DANS le parti et entre seuls adhérents, ça me semble suicidaire.

LA question est de savoir si on est capables d’identifier les bonnes problématiques (surtout lorsqu’elles nous sont posées par des supposés "ennemis") d’avoir enfin les bonnes analyses, et d’unir toutes nos forces ( y compris nous "faire violence", nous "déshabituer" à certaines habitudes, certaines rengaines....) pour répondre à ces problématiques si elles sont justes et fondées et qu’elles nous font progresser.

J’ai du mal à comprendre que l’on estime que "tout va bien" et que le Parti n’a pas besoin d’une démocratisation communiste.

J’ai du mal à comprendre qu’on refuse l’évidence : on VA MAL. Oui. Mais ce n’est pas inéluctable si on fait ENFIN Ce qu’il y a à faire : revenir sur nos erreurs passées ( notamment la question de l’abandon de la "dictature du prolétariat", l’abandon de formation des communistes, l’abandon de la démarche marxiste/marxienne, l’abandon de la dialectique etc...), nous démocratiser réellement, réfléchir à la question institutionnelle pour nous dans le PArti et pour la France, revenir sur notre soi disant "déstalinisation" etc.

Notre "état" ne me semble pas permettre qu’on repousse ad vitam ces questions et ce n’est pas QUE dans les quelques jours de Congrès ou même les 2 mois de pré congrès, qu’on va régler ça SI ON ne se donne pas nous même les moyens de présenter de VRAIES propositions alternatives (ce qui implique donc aujourd’hui d’avoir un comportement "fractionnel" , qui ne doit nullement empêcher ou remplacer le travail en CELLULE.)

Pourquoi je devrais prendre pour parole d’Evangile le choix politique construit de manière non démocratique de la direction ,exprimée aujourd’hui dans l’Huma sur l’avenir du PC dans l’Europe , le PGE etc ? On croit quoi ? Que c’est deux débats de 5 heures par ci par là qui permettent de dire "nous en avons débattu, nous en avons décidé ensemble" ? Pourquoi je devrais croire "sur parole" des gens qui me disent "sortir de l’Europe est impossible et inenvisageable" ? - Quand ,récemment, un CN comportant plus de 52 membres a t il été réuni pour débattre au fond sur la question de l’Europe ???? Quand les militants ont ils été consultés ?

Nous sommes "plus cons " qu’eux ?
Ben non.

Moi non plus je ne veux pas que le parti meurre. Mais j’aimerais qu’il VIVE et pas qu’il survive, en soins palliatifs, jusqu’à ce que finalement ,il crève. JE ne vois pas comment on peut faire autrement pour VIVRE VRAIMENT que de lui rendre sa nature de démocratie prolétarienne que Staline, puis d’autres après lui, nous ont confisquée dans toute l’Europe pour assurer l’hégémonie soviétique, comme on peut faire sans lui rendre sa nature "d’avant garde éclairée" (et pas de "garde désabusée").

Fraternellement.

La Louve, toujours AU PCF ( et qui aimerait bien y rester).