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Denis Robert (Clearstream) : Jet de l’éponge au seizième round. (vidéos)

13 juin 2008, 11:22

... pendant ce temps, la place financière suisse suffoque

Vendredi - Samedi - Dimanche 13 - 14 - 15 juin 2008

L’affaire Birkenfeld a entamé l’image de fiabilité et de confiance des instituts helvétiques.

Christian Campiche

C’est la fable de la grenouille et du bœuf. Il était une fois une banque suisse solide et sérieuse qui se mit en tête de jouer avec les plus grands sur la scène internationale. En 1999, les stratèges d’UBS se penchent sur la carte des Etats-Unis et décident de tenter l’impossible : damer le pion aux banques américaines sur leur propre échiquier. Le moment est propice : gourou de la Réserve fédérale, Alan Greenspan a réussi à convaincre Washington d’abolir le « Banking Act », en vigueur depuis la crise des années trente. Désormais, il n’y a plus incompatibilité entre les métiers de la banque de dépôt et la banque d’investissement. Emboîtant le pas du colosse Citigroup, UBS s’engouffre dans la brèche.

Le secret bancaire menacé ?

Suivront des années folles qui verront des aventuriers mégalomanes à la botte du président d’UBS rivaliser d’audace pour gagner des parts de marché dans des secteurs desquels les banquiers suisses étaient jusque-là peu coutumiers. La suite est connue : engluée dans la crise des prêts immobiliers à risques, UBS cumule les pertes. L’action chute. L’économie helvétique, dont elle est un grand bailleur de fonds, tremble. On pensait que la banque avait touché le fond jusqu’à ce nouveau scandale qui atteint le cœur même d’UBS, son fonds de commerce : la gestion de fortune. Quelque 2500 milliards administrés de par le monde, dont le quart uniquement aux Etats-Unis. En aidant un magnat de l’immobilier à frauder le fisc américain, Bradley Birkenfeld s’est mis dans de beaux draps. L’ex-gérant de fortune d’UBS risque gros et, pour se dédouaner, lâche des noms. Des milliers, dit-on. La place financière helvétique hoquète, suffoque. Elle croyait avoir tout vu il y a dix ans, quand les organisations juives l’accusaient de receler l’argent de la Shoah. Cette nouvelle affaire terrassera-t- elle définitivement le secret bancaire ? « Il ne fait pas de doute que la place helvétique souffre d’un déficit d’image.

Une partie de notre bonus en termes de fiabilité et de confiance s’est effritée », lâchait dimanche dernier, dans un journal zurichois, le PDG de la banque Julius Bär, un institut qui affirme pourtant grignoter des fonds désertant la plus grande banque de Suisse. – (La Liberté)

http://www.agefi.com/Quotidien_en_ligne/detailArticle.php?articleID=313759