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Contre la dictature de la bourgeoisie et du capitalisme : la démocratie prolétarienne !

21 juin 2008, 09:51

Méler Hitler, Saddam, Chavez(sic), à la "dictature du prolétariat" est déplacé, et revient à vaporiser de la confusion sur un concept qui gagne toujours à plus de clarté, alors que le flou profite toujours à la bourgeoisie.

Par contre, du fait du rapport K, et de sa référence permanente à ce concept, Staline doit être critiqué, aussi, et surtout, à partir de là. Non, comme Kroutchev, pour déplorer la durée, et la violence, de cette "dictature", mais pour démolir le lien "stalinien" entre l’absence de démocratie et la necessité de cette "dictature". En clair, l’arme principale de la "dictature du prolétariat", n’est pas le KGB, organe de l’Etat, mais la démocratie prolétarienne qui "dicte", à l’Etat, la primauté des intérêts du prolétariat. Tout comme la "démocratie" bourgeoise dicte, chaque matin, à l’Etat sarkosien, la primauté des intérêts de la bourgeoisie.

On voit immédiatement le pb stalinien : Parti unique (Lénine était contre), confusion parti-Etat, dépolitisation de masse, culte du chef ...etc.

Au delà de la personnalité de Staline, qui est encore loin d’avoir été totalement, et objectivement évaluée par les historiens, il est utile d’essayer de comprendre comment un marxiste a pu dérailler à ce point.

En fait, je pense que tout part de ce "socialisme dans un seul pays" voté par une majorité de jeunes bolchevics, énivrés par la victoire de la guerre civile (qui a tué beaucoup d’anciens) et choqués par les inégalités inhérentes à la NEP. Plutôt que de faire mesurer la NEP à l’aune de la globalité de ses résultats, il a choisi la facilité de la démagogie égalitaire, sans doute pour pouvoir asseoir son pouvoir personnel.

Ce faisant, l’isolement économique, et politique, était inévitable. Alors que Lénine avait ralenti la révolution pour attirer des capitaux extérieurs sur l’énorme chantier de l’accumulation primitive du capital (non réalisé en 21 en Russie), Staline choisissait, sans le dire, la voie du travail gratuit, volontaire d’abord, forcé ensuite, et de l’exode rural forcé, et de la dépolitisation de masse, pour construire la puissance industrielle qui, si elle battra les nazis, succombera sous l’hypnose des colifichets du capitalisme.

Jamais, ni Staline, ni ses successeurs (Andropov ?), n’ont évalué le coût politique de ce choix. En 90, en quelques semaines, une poignée de bandits cravatés, pseudos communistes, dévaliseront le travail de huit décennies de 300 millions de soviètiques, impassibles devant ce hold up.

Ce désastre ne doit rien au concept de "la dictature du prolétariat", mais tout au refus du stalinisme dur d’avant 56 ou soft d’après, d’avoir entravé un max le fonctionnement de la "démocratie prolétarienne"

CN46400