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Marina serait libre

5 août 2008, 17:13, par asociación GGEBE-ADDSI elkartea

Le ministère public demande la levée d’écrou de Marina Petrella

LE MONDE | 05.08.08 |

Le parquet général de Versailles demande la remise en liberté, sous contrôle judiciaire, de Marina Petrella, pour raisons de santé. La décision devait être rendue mardi 5 août par la chambre de l’instruction de la cour d’appel chargée d’examiner sa situation de détention. Ancien membre des Brigades rouges, cette femme de 54 ans, condamnée en 1992 à la prison à perpétuité pour complicité dans le meurtre d’un commissaire de police et menacée aujourd’hui d’extradition vers l’Italie, est toujours hospitalisée dans un état critique.

Son avocate, Irène Terrel, se dit "très soulagée par cette décision". "C’est un geste fort, souligne-t-elle. Je l’interprète comme une volonté d’apaisement pour qu’elle puisse espérer guérir." Arrêtée en août 2007, Marina Petrella se laisse mourir. Transférée à huit reprises depuis le 12 avril dans différents établissements, selon son avocate, elle a été admise à l’hôpital Sainte-Anne à Paris, le 23 juillet, dans un service spécialisé dans les troubles dépressifs et alimentaires. Très amaigrie - 39 kg -, elle est aujourd’hui nourrie par une sonde gastrique.

Le chef de service où elle est soignée, Frédéric Rouillon, s’était engagé pour elle et avait réclamé la levée d’écrou pour pouvoir la soigner. "Tant qu’elle sentait qu’elle était en situation de détention, elle refusait les soins", explique-t-il. Joint par téléphone lundi, M. Rouillon se "réjouit" de la décision du parquet. "La médecine se réconcilie avec la justice, déclare-t-il. C’est une petite bouffée d’oxygène dans le cauchemar que Marina Petrella vit depuis des mois. On la maintenait en vie, on va peut-être pouvoir la guérir." Le médecin-chef du service de Sainte-Anne n’en doute pas : "C’est au plus haut niveau de l’Etat que la décision a été prise."

De fait, le parquet général de Versailles a adopté un complet revirement de position puisque, le 23 juillet, il avait estimé que les soins n’étaient pas incompatibles avec le maintien sous écrou. L’actrice Valeria Bruni-Tedeschi, demi-soeur de l’épouse du président de la République, Carla Sarkozy, était publiquement intervenue pour demander au chef de l’Etat français la libération de Mme Petrella. Beaucoup de contacts avaient eu lieu.

La position du parquet est une porte de sortie, Mme Petrella ayant refusé que son avocate saisisse la chambre d’instruction. Cette décision d’office du ministère public ne règle cependant pas la question de l’extradition, qui fait l’objet d’un recours en annulation devant le Conseil d’Etat. Tout en confirmant les intentions de la France, M. Sarkozy avait demandé la grâce de Mme Petrella, dans une lettre adressée au président du conseil italien, Silvio Berlusconi. "Il faut aller plus loin, insiste Me Terrel, et que la France adopte la clause humanitaire" qui empêcherait l’ancienne brigadiste d’être renvoyée en Italie.