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Fin de l’ère Bertinotti, tournant à gauche pour le "Partito della Rifondazione Comunista"

10 août 2008, 13:43, par Copas

Taper sur la base matérielle du réformisme
Taper sur la nostalgie de la base matérielle du réformisme,

Exercice sain et salutaire pour éviter de recommencer à se trouver du côté de la bourgeoisie par des alliances d’appareils.

Le réformisme sans base matérielle et sans désir de base matérielle est un problème plus simple à traiter, une divergence ordinaire dans la classe exploitée.

Les révolutionnaires peuvent alors traiter ces divergences à armes égales, du moins à part celles de la bourgeoisie qui poussera au réformisme.

Mais il en est tout autre quand le réformisme dispose d’une base organisée et matérielle.

Les partis communistes se sont longuement nourris d’une ambigüité : celle de voir bras dessus, bras dessous, bureaucrates et militants défendre leur parti, pousser des cris à la forteresse assiégée, pousser des cris contre l’anti-communisme quand le parti était attaqué , sauf que les uns défendaient avec énergie leur gagne-pain bureaucratique et les autres un outil de défense des travailleurs, un outil pour aller au socialisme.

Vu de loin on ne voyait pas la différence . Et pourtant. Elle était bien, elle est bien fondamentale.

Les bureaucrates avaient intérêt au statu-quo nourricier (d’où la trouille des mouvements sociaux et des "aventures" comme Mai 68) et y tenaient plus que tout.

les militants se battaient pour défendre leur parti comme outil d’aide à la lutte, d’aide à la bataille pour le socialisme.

Le nouveau cours de l’ultra-libéralisme détruit les bases matérielles du réformisme (pour l’instant, car toute remontée de la puissance du mouvement social poussera la bourgeoisie a des compromis et donc également à des tentatives d’offrir à des courants arrangeants une base matérielle), c’est ainsi.

Mais la puissance de la nostalgie des apparatchiks dépouillés de postes est immense, les dernières sinécures défendues avec l’énergie du désespoir.

D’ailleurs en grande partie les courants de droite dans les organisations communistes ont souvent cette nostalgie construite autour des derniers carrés de professionnels et de ceux qui ont été virés des postes.

Il est même souvent malaisé de distinguer dans des courants communistes ce qui relève de cette nostalgie d’un assemblage réactionnaire entre bureaucratie et militants authentiques au service de la première, et ce qui ressort d’une réelle rupture (et retour aux fondamentaux) avec la corruption nomenclaturiste dans le mouvement social.

Les batailles politiques dans un parti où existent des bureaucrates (personnes vivant de leurs positions et les défendant avant toute autre considération) ne sont pas qu’affaire de divergences politiques ou théoriques, mais affaire de lutte contre les bases matérielles de la bureaucratie, cancer de la lutte pour le socialisme.

Qui est qui dans cette affaire, qu’on commence par détruire les bases matérielles permettant à une bureaucratie de s’autonomiser dans un parti et nous aurons infiniment avancé, même pour avoir des batailles plus saines sur la question du réformisme.

La lessive n’est pas finie pour PRC, la bataille continue , comme dans tous les partis qui essayent de se constituer en partis révolutionnaires.

La divergence avec ce qui a fabriqué du social-libéralisme, après avoir fabriqué de la social-démocratie ou du stalinisme, n’est pas qu’une affaire de divergence entre partis, mais une bataille contre les bases matérielles qui permettent ce type de dérives, une bataille pour en finir avec le hiérarchisme .