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G4 : Faut-il légaliser le rackett ?

4 octobre 2008, 17:22, par Manon

Les six propositions d’Attac pour stopper la crise financière et sociale.

La double crise européenne : financière et démocratique

La crise financière a atteint l’Europe, malgré les discours qui, depuis un
an, se voulaient rassurants, mais qui témoignaient d’un aveuglement total
sur ses causes et son ampleur. L’intégration financière a atteint un tel
degré que toutes les banques et institutions financières ont été mêlées à la
bulle immobilière et ont participé à la spéculation sur les titres
hypothécaires. L’économie réelle est maintenant touchée, puisque plusieurs
pays membres de l’UE sont entrés en récession.

Dans l’urgence, le Benelux et la France sont obligés de nationaliser Fortis et Dexia. Mais les dirigeants européens comprennent enfin qu’il ne suffira pas de colmater des brèches. Messieurs Trichet, Junker et le président en exercice de l’UE, M. Sarkozy, en appellent à la mise en place d’un plan d’ensemble.
Aussitôt, les contradictions de l’Europe politique actuelle éclatent en
plein jour. Mme Merkel oppose à ce projet une fin de non recevoir. Et l’absence de coordination conduit le Royaume-Uni à garantir une
partie des dépôts bancaires, tandis que l’Irlande annonce son intention de
garantir la totalité des dépôts au sein des banques irlandaises
seulement.

Voici donc venu le moment où se révèle l’impasse de la construction
européenne néolibérale. En ayant inscrit le principe de circulation des
capitaux sans entraves dans tous les traités européens et en ayant dérégulé et libéralisé systématiquement, l’UE se préparait à subir de plein fouet la tempête financière. D’autre part, en ayant fait de l’UE une construction non démocratique, confiée à une armada de politiques et de technocrates inféodés à l’idéologie du marché et incapables de penser autrement qu’en termes de concurrence des marchands et jamais en termes de coopération entre les peuples, aucune autorité politique démocratique n’est aujourd’hui en mesure de parer la plus grave crise depuis l’entre-deux guerres.

C’est donc la double crise : parce que l’UE a été insérée dans le
gigantesque Maelstrom de la financiarisation mondiale, et parce qu’elle est
une entité non démocratique, elle est aujourd’hui en panne.

L’association Attac, que l’on avait accusée de jouer les Cassandre, tant contre la mondialisation libérale que contre les traités européens anti-démocratiques, redit encore l’urgente nécessité de mettre un terme à la logique financière. Elle appelle les citoyens, en ces jours porteurs de tous les dangers pour l’économie, la société et la démocratie, à se mobiliser pour que soient mises en œuvre immédiatement des mesures qui empêchent le retour des crises, notamment par un nouveau partage de la richesse en faveur des salariés et non plus des actionnaires :

1- remise dans le secteur public des principaux pôles du secteur
bancaire au sein de l’UE ;

2- limitation drastique des flux de capitaux par la taxation des
transactions financières ;
3- fermeture d’urgence des paradis fiscaux, et des marchés à terme en attendant la mise en place d’un contrôle très étroit ;

4 - imposition très progressive des revenus du capital pour que les
spéculateurs soient les payeurs ;

5- arrêt des réformes dites structurelles du marché du travail, de la protection sociale, retour sur la privatisation des services publics ;

6 - action de l’UE pour que se tienne une conférence internationale
sous l’égide de l’ONU et non pas du G8.