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Ultra-gauche

3 décembre 2008, 21:01, par Copas

Les principaux porte-paroles de ce mouvement (Otto Rühle, Anton Pannekoek, Herman Gorter, Paul Mattick…) vont mener une critique impitoyable du capitalisme tout comme de l’URSS, de la sociale-démocratie comme du léninisme/bolchevisme (et pas seulement du stalinisme), élaborant une théorie révolutionnaire marxiste anti-autoritaire : contre l’état et donc contre l’étatisation des moyens de production, contre le parlementarisme, pour l’abolition du salariat et de la valeur… ils prôneront, contre les partis et les syndicats, l’organisation spontanée et autonome du prolétariat, dans chaque usine, au sein de CONSEILS OUVRIERS, bases de la société future (d’où l’appellation de « communisme de conseils » ou de « conseillisme »).

Difficile de faire le lien avec les conseillistes dont il y a deux lectures, mais certainement pas une lecture substitutiste (faire les choses à la place des travailleurs), ce que fit une partie des autonomes et également ceux qui allèrent jusqu’au terrorisme.

"L’ultra-gauche" de l’entre deux guerres et l’entendement actuel recherché de ce terme par les journalistes et ministres policiers, n’ont pas de grand rapport, à part une grande envie d’en finir avec le capitalisme.

Toutefois, je souhaiterai attirer l’attention sur la production politique considérable de ce courant non négligeable de l’entre deux guerres qui eut comme inspirateurs Luxembourg, Pannekoek, etc.

On trouve encore une puissante influence de ce courant dans les conceptions des partis communistes ouvriers d’Irak et d’Iran de ces 20 dernières années (le conseillisme, voir Mansoor Hekmat Zhoobin Razani).

Une des clés du socialisme du XXIeme siècle (suivant le mot consacré) git probablement dans une inspiration nouvelle, revisitée, qui utilise une grande part de la fécondité léguée par ce courant.

Mais le lien avec les conceptions politiques de l’auto-proclamation de conseils, de soviets, de comités, de coordinations, qui ne rassemblent qu’une infime minorité des travailleurs n’existe pas.

Un conseil ouvrier n’est pas un quarteron qui se prétend tel.

D’un coté de l’auto-proclamation, du substitutisme, de l’autre la recherche d’une extension formidable de la démocratie par des comités , conseils, soviets, coordinations, etc, rassemblant la grande majorité des travailleurs et aptes ainsi à postuler au pouvoir et donc renverser le capitalisme.