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Qu’attend-t-on pour supprimer les départements ?

13 janvier 2009, 10:31, par Claude Deloume

La suppression des départements et des communes participe de la même volonté des capitalistes d’éloigner les citoyens-travailleurs des centres de pouvoirs.

En effet, alors que des études, il a une dizaine d’années, montraient que les institutions politiques auxquelles les Français se sentaient le plus "appartenir" étaient, dans l’ordre : la commune, la nation, le département, des campagnes étaient menées (et continuent) tambour battant pour mettre en avant : les communautés de communes, les régions et l’Europe...

Et ce n’est pas par méconnaissance incurable de ces dernières que les Français ne leur donnent pas priorité, c’est parce qu’ils savent, de manière plus ou moins active, que ce sont des "structures" qui ne leur permettent pas de contrôler ce qui s’y fait et décide.

Par ailleurs, quand on voit le maillage inextricable de ce que l’on appelle les "zonages géographiques" (parcs naturels, appellations contrôlées, zones franches, secteurs sanitaires, zone d’éducation, zone d’emploi...etc - il en existe des centaines) Voir ici un rapport du Conseil Économique et Social d’Aquitaine , on s’aperçoit que face à cette incohérence, les échelons auprès desquels on pourrait le plus se rapprocher pour connecter l’intérêt de ces zones avec les lieux de pouvoirs réels pour les mettre en œuvre sont... les communes et les départements actuels....

De là à dire que la situation actuelle est satisfaisante, que les communes ont les moyens financiers et légaux de répondre aux besoins démocratiques des populations, de même que penser que la "cohabitation", dans les départements, entre l’Etat national (Préfecture, Directions Départementales de l’administration nationale...) et les services dépendant du Conseil Général élu par les habitants du département, sont au top, il y a un pas que je ne franchirai pas.

Dernier point, celui de la comparaison avec d’autres pays européens et, notamment sur la question des Régions : comment comparer des Landers allemands ou des Régions espagnoles, ayant depuis des siècles une gouvernance relativement autonome au sein d’un système fédéral, avec des régions comme elles sont définies en France, c’est à dire de manière tout à fait artificielle et technocratique sans aucune base historique pour la plupart d’entre elles ?
En effet, si des régions telles que le Bretagne, la Bourgogne ou l’Auvergne peuvent correspondre à une histoire et une culture propre et reconnue spontanément par leurs habitants (et encore, les "aborigènes" !!!) que dire de l’Aquitaine qui n’a cessé, au fil des siècles de changer de forme (elle est montée jusqu’à Orléans et Bordeaux n’en a pas toujours fait partie !... Quoi de commun entre les Basques et les Périgourdins ?), ou Poitou-Charentes dont le Nord est tourné traditionnellement vers la Touraine et le sud vers l’Aquitaine ? Que dire de la Normandie qui, pour des raisons « curieuses », est séparée en deux régions administratives (Haute et Basse !) ?...

L’enjeu des réformes voulues, favorables au « glissement » des communes vers les communautés de communes, les départements vers les régions et l’état vers l’europe (je ne mets pas de majuscule volontairement au nom de cette "chose") est un enjeu de classe, visant à déposséder le citoyen-travailleur de son pouvoir de contrôle et de décision aux échelons géographiques qu’il peut plus aisément maîtriser.