Accueil > ... > Forum 309517

Chevènement dans le Front de gauche ?

18 mars 2009, 22:10, par Cop

J’ai l’impression d’un mécanisme implacable dans la réflexion d’une partie de la gauche qui n’arrive pas à sortir de l’ornière d’une pensée intégrée, comme des guèpes devant un pot de miel, aux mécaniques enkystant la gauche dans l’état et les faisant tourner sans cesse dans des questions d’alliance avec des appareils, des micros-appareils, etc ..

Sans se rendre compte que le rapport de forces ne se joue pas dans les urnes ou la plus belle des alliances mais dans "la vraie vie", les entreprises, les quartiers, la mobilisation et les organisations de masse que se donne une classe.

Ils ne conçoivent l’élargissement qu’en se diluant, s’interrogeant sans cesse "est-ce que je n’en fait pas trop ?", pour s"’unir pour "gagner" car dans leur obsession ils ne voient même plus qu’à chaque fois qu’il y a eu de grandes conquêtes c’est quand le mouvement ouvrier fut puissant et mobilisé sur ses objectifs, avec ses organisations de masse luttant, occupant les usines ou sortant les armes à la main de l’occupation nazie.

Quand le mouvement de masse ne se laissa pas brider par l’électoralisme bêlant il avança et se saisit, à grands coups de pieds dans le cul pour les faire avancer, des gouvernements de gauche (PS et radicaux de 36), de collaboration de classe en 45 (gaullistes, SFIO, PCF), de droite en 68 (Gaullistes).

Ce qui fut dominant fut le mouvement de masse indépendant des élections et non l’alliance électorale en soit.

Quand le mouvement de masse obéit aux injonctions d’alliances le soumettant , cela ouvrit toujours la porte à la revanche de la bourgeoisie. Ce fut la revanche de la bourgeoisie avant guerre parce qu’on avait appelé à la reprise sans chercher à pousser le bouchon plus loin pour renverser la bourgeoisie en s’appuyant sur les usines occuppées et les quartiers mobilisés.

Ce fut le cas des guerres coloniales, la reprise en main , dés que les partis de gauche en 45, eurent demandé aux travailleurs de rendre les armes et de reconstruire le pays en le remettant à la bourgeoisie. Ce fut enfin le cas en Juin 68 de façon plus soft où parce qu’un appareil n’avait pas cru possible d’avancer et avait choisi le cassage d’un mouvement pour un processus électoral. défaite assurée et ras de marée de droite.

la classe ouvrière ne se défend que mobilisée, organisée et n’en faisant qu’à sa tête.
Ce sont les peuples debout donneurs d’ordre qui font les grandes choses, pas des peuples qu’on met au service d’un processus électoral.

C’est ça qui permet d’avancer, donc un mouvement indépendant de la chose électorale, qui n’utilise cette dernière qu’en position de force et de donneur d’ordre à exécutant.

Quand on inverse la pensée, le mouvement de masse et de lutte qu’on soumet à une solution tournant autour d’un rêve ou fantasme électoral, mis en appui de ce dernier,alors on en arrive à ces pas de deux sur les alliances électorales.

C’est vrai que si on ne conçoit un changement de société qu’autour de la chose électorale, on revient sans cesse autour, ne concevant un changement de l’état des choses dont que par des alliances, sans s’interroger sur la possibilité qu’un changement passe par un processus completement différend.

On en vient à ne plus penser qu’au travers de cela et s’imaginer que c’est là le champ essentiel.

Alors on tourne comme des girouettes sur la question "Chevenement n’est-ce pas un peu trop ?"

Non Chevenement ce n’est pas trop ! C’est impossible pour une alliance politique !

Mais le désarroi exprimé d’un petit courant de gauche électoraliste refusé par le front de gauche pour cause de véto PC contre des ex- ou toujours PC, et qui voient avec malaise le front de gauche se rapprocher du MRC, faire des concessions au chauvin alors que la marque de fabrique dans les discussions avec le NPA était de refuser toute concession ...

Des hommes et femmes nourris au biberon de l’électoralisme, exclus d’un processus de tractations électorales, qui voit leur pré carré électoraliste envahit par des chauvins unionistes sacrés, ont toutes raisons de sombrer dans une confusion totale , les transformant, vus de l’extérieur, comme autant de derviches tourneurs.

Le courant que représente Clémentine , structuré ou pas, doit essayer de sortir de l’électoralisme, sortir de la résolution des problèmes tournée essentiellement vers des solutions électoralistes, vers des alliances obligées.

L’électoralisme étriqué est un massacre pour la démocratie prolétarienne.