Accueil > ... > Forum 315059

La Nation : un concept politico-juridique radicalement opposé à celui de dictature du prolétariat.

7 avril 2009, 10:42

Si on comprend bien, la bourgeoisie fait partie de la "nation" mais pas du "peuple-classe" ? hum...

Tout à fait tu as bien compris - je sais que ça vous ennuie profondément cette conclusion mais "hum" ce n’est pas une réponse encore moins une analyse.

La nation na pas d’importance en elle-même ;

Ah bon ? Et bien pourquoi s’y accrocher alors comme des moules à leur rocher en dehors des cas d’agression impérialiste manifeste ?

tout est dans le ressort, et l’énergie politique, qu’elle peut déclancher ou immobiliser.

Tu parles d’un ressort !!!!! - à chaque fois que les communistes ont essayé de jouer ce ressort là, hors cas réel de libération et d’indépendance nationale face à une agression impérialiste ( on n’est pas dans ce cas dans le rapport France / UE par contre on en sera peut être proches un jour prochain dans un rapport UE/USA), ils se le sont pris dans la tronche.

On ne dira jamais assez combien cette gangrène nationaliste a facilité la transhumance d’ex PCF vers le FN (oui ça aussi ça fait mal....mais c’est uen réalité)

Soit on laisse, délibérément, ce potentiel entre les mains de la bourgeoisie, classe "infiniment minoritaire", qui va l’utiliser dans son intérêt exclusif ; soit le prolétariat "immense majorité" s’en saisit pour son compte et ses intérêts. Comme cela s’est d’ailleurs produit dans routes les révolutions prolétariennes !

Et voilà pourquoi et comment le communisme est A GENOUX. Voilà pourquoi le PCI, le PCF, le PC Russe sont morts finalement....

A cause de ce type de raisonnement qui ne vise que le pouvoir pour le pouvoir, et l’entretien de la bureaucratie qui va avec.

Tout faux dans ton raisonnement camarade :

D’abord croire (ou faire croire) qu’un concept est "neutre" et n’est l’instrument que de celui qui se l’approprie. Question : pour toi prolétaire/travailleur/collaborateur c’est pareil et indistinctement de qui l’emploie ? T usais bien que ta thèse est fausse ! Le concept est un pouvoir en soi.

Il n’y a pas de concept "objectif" en politique.

"Nation" est un outil bourgeois par excellence. Vous ne le rendre pas plus "prolétaire". Vous ne voulez pas l’avaler, car ce serait faire votre mea culpa et reconnaître que depuis 40 ans au moins vous dites connerie sur connerie sur ce sujet précis : Etat/nation/souveraineté/peuple.

Le Manifeste (extraits in extenso - car ça suffit de sortir des phrases du contexte) démontre pour moi la validité de ma théorie Y COMPRIS ET A COMMENCER PAR LE FAIT QU’IL Y A BIEN UNE REALITE BOURGEOISE CONCEPT DE NATION.

Toute la question ensuite est stratégique - combat- on une réalité, quand on est minoritaire, en la désignant par les termes de l’ennemi (qui a des moyens de propagande que nous n’avons pas) et en tentant ( vainement) de les faire siens ? Ou en proposant une autre analyse de la réalité à l’aide d’autres concepts ?

C’est je crois cette stratégie là qui n’a plus cours chez de nbx ex PCF depuis l’abandon de la dictature du prolétariat remplacé par rien.

Enfin, en continuant à vous proclamer "souverainiste" "nationaliste", en plus d’être même de votre point de vue ,dans l’erreur, vous jouez avec le feu.

Fraternellement, et vive la souveraineté des PROLETAIRES CONTRE la nation.


I.

"Poussée par le besoin de débouchés toujours nouveaux, la bourgeoisie envahit le globe entier. Il lui faut s’implanter partout, exploiter partout, établir partout des relations.

Par l’exploitation du marché mondial, la bourgeoisie donne un caractère cosmopolite à la production et à la consommation de tous les pays. Au grand désespoir des réactionnaires, elle a enlevé à l’industrie sa base nationale. Les vieilles industries nationales ont été détruites et le sont encore chaque jour. Elles sont supplantées par de nouvelles industries, dont l’adoption devient une question de vie ou de mort pour toutes les nations civilisées, industries qui n’emploient plus des matières premières indigènes, mais des matières premières venues des régions les plus lointaines, et dont les produits se consomment non seulement dans le pays même, mais dans toutes les parties du globe.

A la place des anciens besoins, satisfaits par les produits nationaux, naissent des besoins nouveaux, réclamant pour leur satisfaction les produits des contrées et des climats les plus lointains.

A la place de l’ancien isolement des provinces et des nations se suffisant à elles-mêmes, se développent des relations universelles, une interdépendance universelle des nations.

Et ce qui est vrai de la production matérielle ne l’est pas moins des productions de l’esprit Les oeuvres intellectuelles d’une nation deviennent la propriété commune de toutes. L’étroitesse et l’exclusivisme nationaux deviennent de jour en jour plus impossibles et de la multiplicité des littératures nationales et locales naît une littérature universelle."

(...)
"La bourgeoisie supprime de plus en plus l’émiettement des moyens de production, de la propriété et de la population. Elle a aggloméré la population, centralisé les moyens de production et concentré la propriété dans un petit nombre de mains.

La conséquence totale de ces changements a été la centralisation politique. Des provinces indépendantes, tout juste fédérées entre elles, ayant des intérêts, des lois, des gouvernements, des tarifs douaniers différents, ont été réunies en une seule nation, avec un seul gouvernement, une seule loi, un seul intérêt national de classe, derrière un seul cordon douanier. "

(...)

"La lutte du prolétariat contre la bourgeoisie, bien qu’elle ne soit pas, quant au fond, une lutte nationale, en revêt cependant tout d’abord la forme. Il va sans dire que le prolétariat de chaque pays doit en finir, avant tout, avec sa propre bourgeoisie. "

(...)

II
"Les communistes ne se distinguent des autres partis ouvriers que sur deux points : 1. Dans les différentes luttes nationales des prolétaires, ils mettent en avant et font valoir les intérêts indépendants de la nationalité et communs à tout le prolétariat. 2. Dans les différentes phases que traverse la lutte entre prolétaires et bourgeois, ils représentent toujours les intérêts du mouvement dans sa totalité. "

"En outre, on a accusé les communistes de vouloir abolir la patrie, la nationalité.

Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ravir ce qu’ils n’ont pas. Comme le prolétariat de chaque pays doit en premier lieu conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation, il est encore par là national, quoique nullement au sens bourgeois du mot."