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À Châtellerault, 366 salariés sur le carreau

5 juillet 2009, 22:35, par Châtellerault 86

Propriété du groupe Zen, lâché par PSA et Renault, l’usineur New Fabris a été mis en liquidation judiciaire.

« S’ils nous lâchent, alors ils devront payer », prévient Christian Paupineau, délégué CGT de l’usine New Fabris à Châtellerault, dans la Vienne. « Ils », ce sont Renault et PSA, dont le désengagement chez leur sous-traitant a conduit l’entreprise à la fermeture. Propriété du groupe Zen, comme la SBFM ou Rencast, l’usineur a été mis en liquidation avec cessation d’activité le 16 juin par le tribunal de commerce de Lyon.

Alors que les premières lettres de licenciement sont arrivées lundi aux domiciles des salariés, l’usine est occupée depuis bientôt deux semaines, et les syndicats menacent d’une radicalisation du mouvement. Les deux principaux donneurs d’ordre de l’entreprise, Renault et PSA, sont sur la sellette, les syndicats leurs réclament 30 000 euros de prime extra-légale pour chacun des 366 salariés mis à la porte. Les salariés retiennent les pièces et les machines dans l’usine, rappelle Christian Paupineau, et pourraient s’en servir comme monnaie d’échange dans les négociations.

Hier matin, les salariés de Fabris sont allés manifester à Chatellerault, en compagnie d’autres entreprises en difficulté de ce bassin industriel durement touché par la crise de l’automobile (Valeo, 178 emplois supprimés, Fenwick, 74, et Magnetti-Marelli, 70 emplois supprimés).

« On se sent abandonné », regrette le délégué CGT, qui se réjouit de la « bonne surprise » qu’est la reprise de la SBFM par Renault, mais estime que les Fabris n’ont pas bénéficié du même soutien politique. Le maire de Chatellerault, Jean-Pierre Abelin, indique dans la Nouvelle-République d’hier avoir écrit au PDG de PSA pour lui demander « d’améliorer significativement les conditions de départ, et de, de manière urgente », et lui rappeler ses « responsabilités particulières vis à vis des salariés qui ont travaillé pour PSA depuis 30 ans ».

Lucy Bateman

 L’Humanité du 1er juillet 2009