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> Negrisme & Tute bianche : une contre-révolution de gauche

13 septembre 2004, 22:33

Les amis, tout de même on se réveille tardivement en matière de pouvoir, d’autonomie et de récupération. Certes il est des gens qui créent.. en matière institutionnelle - à notre grand dam ! Pour donner dans l’abusive caricature façon punk retro, imaginons toute l’énergie créative qui fut dépensée par ex par Speer, lorsqu’il travaillait comme ministre de l’équipement pour Hitler. Et que dire de son livre écrit en captivité "Au coeur du 3è Reich", lu par Elias Canetti ? sinon qu’il en dit long depuis le nazisme sur notre société actuelle...

Reste à penser que la proposition de la nouvelle Magna Carta est un truc génial, et sans en avoir l’air révolutionnaire après la dialectique matérialiste. Je suis prête à m’en expliquer ici, si on me sollicite et bien qu’étant moi-même une libertaire sauvage (ni terroriste ni organisée :) et loin du ’centralisme démocratique.

Mais les "imagineurs" de la nouvelle charte, Hardt et Negri, l’osent-ils seulement ? c’est tout juste s’ils n’en ont pas honte, s’ils ne s’excusent pas parmi leurs pairs stalino-réformistes ou stal-stal, sur les listes une fois, d’avoir osé balancer un tel défi vers l’ONU, quand il paraît si timide chez les alternatifs - je parle pour ce que j’aurais pu lire en ligne venant de Hardt, car Negri, croyez-moi les filles et les gars, c’est comme Baudrillard (le premier qui leur voit signer un post par email, merci : qu’il me le dise !)

Negri ? je ne sais pas. Il s’est bien planté dans Empyre, n’est-ce pas ? Car le 11 septembre 2001 a mis à bas ses hypothèses - comme toutes les hypothèses hormis celles qui avaient préalablement imaginé un empire moins diffus, à l’ancienne, rétro-primitif, et que le clash venant du pouvoir à l’ancienne amplifié par le monde d’aujourd’hui était possible, pour s’habiliter de modifier le profil du monde et ceux qui pourraient en survivre ou en disparaître. Mais il a fait entendre le changement de son point de vue (très peu communiqué là-dessus, notamment par ses anciens amis de Multitude, installés représentativement sur son premier grand livre aujourd’hui prescrit, pour partie)... Donc Negri, il est vieux mais je ne pense pas qu’il soit prescriptif.

La question alors serait de Hardt - plus jeune - avouez qu’il mériterait d’êtrre davantage connu, quand même.

Reste ce professeur de théories activistes simplifiées qu’est Lazzarato (avec ou sans un deuxième "t" ?) le charmeur des Inrockques, le parieur spéculant du précog inspirant la manif corporatiste des chercheurs sur la place de l’hotel de ville, Paris, avant la suite en Italie, pendant que nous faisions les andouilles devant le palais de justice pour Battisti - si vous voyez ce que je veux dire : justement, ils avaient choisi le même jour que le procès pour, quant à eux, se trouver ailleurs et là je le dis - les salauds ! Mais bon, en Italie ça le fait moins normatif : ils ont la seule liste non modérée qui pourrait nous intéresser ; multilingue et débattante : chapô.

Battisti, l’ancien loubard qui n’en veut plus, le petit voyou anar d’autrefois, extra-organisationnel de ce jour, voyez comment il perturbe tout ce jeu de refondation méta-marxiste-léniniste ! C’est qu’il n’est pas opportun d’avancer les modèles d’insoumission en période de quête de pouvoir institutionnel s’édifiant de l’univers critique, pour de "nouvelles" règles. Parlons ici de la France, voyons - pouah ! (hommage à Fanon).

Alors attention : il ne faut pas confondre vieux Negri spinoziste, surtout pas, avec les autres, car au fond, on ne sait pas ; même s’il a écrit sur Lénine. Comment pourrait-il s’afficher contre ceux qui le soutinrent dans son exil d’autrefois ? RESPECT TO NEGRI, l’ancien condamné. De même - et pour moi sans différence - : comment, en matière d’éthique, Battisti pourrait-il accuser du meurtre d’un gardien de prison un de ceux auxquels il doit son évasion, et qui finalement l’accusèrent ? A BAS LE REPENTIR LA DELATION ET LA TRAHISON.

Quant à Anne Querrien, je la connais - un peu (pas trop) ; son histoire vraie et sa fausse histoire, tout cela n’est même pas confus, plutôt pathétique sauf en tendance d’instituer des pouvoirs par le biais de la montée institutionnelle, c’est certain, ce fut révolutionnaire avant 68, et ce ne l’est plus. Ancienne syndicaliste de l’UNEF au temps des Situs - si vous voyez ce que je veux dire de ces temps d’alors contre-situ. Mais pas vraiment actant son propre pouvoir en serait-elle, d’ailleurs ! Pourtant, une femme sensible et intelligente qui n’a pas épargné sur ses risques personnels pour le CERFI, ni dans sa propre vie, mais toujours servile ou mieux, anticipant les avantages, de ceux qu’elle admire (le plus dangereux) ; quoique toujours protégée par l’Etat, elle dans son continuum alternatif perso contre-institutionnel, duelle.

Anne ce fut la schyze : qu’en est -elle devenue aujourd’hui ? de ceux qu’elle aida de son intelligence pragmatique parmi les plus connus, en matière d’entreprise des zones à risques, ele est forte d’elle-même et de son savoir ou de son expérience, mais soumise aux dominants - au service desquels elle pourrait tuer parfois, je veux dire symboliquement - le pire - en pleurant sur les plus démunis mais se réjouissant des effets de communauté - car cela peut toujours se gérer ;-)))

Je vous dirai d’ici quelque temps ce que j’en pense au bout du compte, car je m’y confronte à l’acte même, en ce moment. Elle est peut-être bien plus grande qu’on ne le pense - ou bien plus petite.

A bientôt, donc...

Damned kisses. L.