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> TEMOIGNAGE DE LA VIOLENCE REPRESSIVE CONTRE LA TENTATIVE DE FAUCHAGE A SOLOMIAC

9 septembre 2004, 18:06

Je voudrais apporter mon temoignage aux evenements de Solomiac dimanche 06 septembre 2004.
Agé de 51 ans, je suis venu avec mon epouse et nos deux filles, pour participer a cette action citoyenne que j’esperais pacifique et conviviale. Nous avions pris place des 15h30 vers le milieu du cortege, entouré de gens « normaux » : des enfants, des femmes, des hommes, des grands-mères, et même des bébés en poussette. Comme nous etions nombreux (entre 400 et 600, d’après ma propre estimation), et que nous empruntions un etroit chemin de terre séparant des champs et qui menait aux parcelles gardées par les gendarmes, le convoi évidemment s’étirait sur plusieurs centaines de metres de long.
Lorsque les premiers rangs du cortège sont arrivés auprès des premiers gendarmes (barrières les plus éloignées des parcelles de mais-OGM), nous autres etions a environ 150 ou 200 m de distance, toujours en train de marcher calmement en discutant de choses et d’autres.
A ce moment des explosions ont débuté, des gaz lacrymogènes ont envahi le champ de soja à nos côtés, et le faible vent les a poussés vers l’ensemble du cortège. Tout le monde s’est mis a tousser, à pleurer des yeux, comme de très nombreuses grenades lacrymogènes explosaient a gauche et a droite. Puis (ou en meme temps, je ne me rappelle plus), de fortes explosions ont eu lieu, assourdissantes, comme des grenades dégageant un violent bruit tres agressif mais peu de flammes.
Nous étions stupéfaits, désorientés, ne comprenant pas la raison de ces gaz et explosifs, comme nous etions trop loin des gendarmes pour realiser la situation et comme d’autre part la fumée grise des lacrymogènes etait dense.
J’ai vu autour de moi des enfants, des femmes, des hommes, des grands-mères pleurer d’irritation, tousser, accroupis au sol. J’ai vu courir dans notre direction des manifestants qui fuyaient le devant des affrontements, et je me souviens d’au moins deux personnes dont du sang s’écoulait de l’oreille. J’ai ensuite vu un homme d’environ 60 ans qui été blessé à la main droite, et qui m’a répondu qu’il avait recu un éclat d’une de ces grenades.
Nous avons ensuite reculé, rebroussé chemin, et attendu une bonne demi-heure a distance que les gaz se dissipent et que les gendarmes se calment.
Pourquoi tant de violence contre des citoyens venus les mains nues (personne dans le cortege n’avait de baton ni d’objet dans les mains) ? Pourquoi un usage si important de gaz lacrymogènes et de grenades explosives sur une foule distante de plusieurs centaines de metres de la parcelle de mais-OGM ?
J’ai honte pour ces gendarmes et leurs officiers !