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MARX ANARCHISTE ?

16 décembre 2009, 10:43, par Assante Pierre

ANARCHISME ET COMMUNISME

Les questions « théoriques » ne sont pas étrangères aux difficultés d’union du mouvement populaire, du salariat.

Dans les écoles du parti communiste on développait l’idée qu’il n’y avait pas de différence entre communisme et anarchie, mais que les anarchistes de parti n’imaginaient pas d’étapes pour accéder au communisme, à la différence des communistes. S’en souvient-on ? En fait les « anarchisants » ne faisaient pas la liaison marxiste entre niveau de développement des forces productives et niveau d’organisation sociale, des inégalités et-ou dissymétries fonctionnelles de développement, du lieu principal d’intervention en fonction des analyses de ces inégalités.

Cela n’a guère changé.

C’est bien là la question marxiste de l’intervention de l’économique en dernière instance. Ce qui n’empêche pas Marx de finir son introduction à la critique de l’économie politique par la question de l’art. Ce qui montre qu’il ne réduit pas le problème à l’économie et qu’au contraire il lie toutes les activités humaines comme une unité et une diversité, ce qui dans un esprit non dialectique (qui ne comprend pas l’existence de la contradiction dans l’existence du mouvement) peut paraître incompatible. C’est contradictoire au sens hégélien mais compatible au sens pratique, à tous les sens, ce qui ne veut pas dire faire abstraction de la lutte des contraires.

Dans mes réunions, je fais cette métaphore simpliste, mais parlante : si vous entrez dans votre cuisine, que vous êtes le meilleur cuisinier qui soit, mais que vous n’avez pas les ingrédients nécessaires, vous ne pourrez préparer aucun repas. Ce qui est une image sur l’intervention de l’économie et dernière instance, et qui n’empêche pas, même en situation de pénurie de posséder les qualités morales de cuisinier d’une fonction virtuelle puisque non opérationnelle dans ce cas. Ou au contraire, en situation d’abondance de cuisiner sans être la pointe avancée de la théorie culinaire. L’élitisme côtoie souvent la revendication d’égalité. Et il est hélas question de ne pas considérer l’autre comme son semblable, sous prétexte de ses différences.
Il faut donc que les forces productives soient développées en même temps que le projet social, et non dissociés comme ce fut le cas dans l’histoire volontariste qui cohabite chez l’homme aux côtés et dans l’histoire "réelle".

Si le projet a été bafoué dans le "socialisme réel", on oublie souvent ce lien entre le développement des forces productives et projet et capacités de projet en fonction de ces forces productives (et dans développement il y a toute la création humaine dans toutes ses fonctions "intégrées"). Ce qui conduit à la fois à ignorer qu’à toute étape de développement, il faut étudier les possibilités de "bifurcations" progressistes, que rien n’est à condamner mécaniquement, et que les solutions ne naissent pas de l’indignation superficielle de la réaction droitière à laquelle on adhère parfois, mais de la critique "scientifique" constructive. Ce n’est pour moi un mot ringard. Ni une formule fossilisée.

Un petit salut amical à Michel

Pierre Assante, le 16 décembre 2009

http://www.emigrazione-notizie.org/downloads.asp?id=198

http://www.emigrazione-notizie.org/public/upload/LA_METAMORPHOSE_DU_TRAVAIL_Pierre_Assante.pdf