Accueil > ... > Forum 377837

Tempête Xynthia : "Pourquoi n’a-t-on pas évacué les habitants des zones à risque avant ?"

1er mars 2010, 21:37, par Jeanne

Et c’est le "Pékin lambda" qui trinque ! à tous points de vue...

Originaire du Nord de la France, je vivais à proximité d’Abbeville entre 1998 et 2001. L’eau est montée fin décembre 1999, elle est restée plusieurs semaines, les gens ont tout perdu. Quelques années plus tard (4 ou 5 ans) certains vivaient encore dans des mobils-homes avec leur famille.

Je suis touchée de cette misère et de ce malheur qui s’abat sur ces familles modestes. C’est clair, que dans cette tragédie, on assiste encore à la lutte des classes.

Comment peut-on faire des reproches aux personnes qui pour se loger, ou accéder à la propriété souhaitent offrir à leur famille le confort élémentaire qu’on est en droit d’attendre. On travaille, on consomme, c’est une simple équation.

Les responsables : ils sont nombreux, ont tous des bons arguments pour se défendre :
* Les promoteurs, les lobbys de la construction (Bâtiment et TP) qui aménagent le territoire à tour de bras et construisent des zones pavillonnaires un peu partout en périphérie des villes, là où le terrain est moins cher, où on trouve des zones d’activités commerciales, des collèges, des lycées et où on trouve du travail.
* Les banques, qui suivent avec leurs cortèges de prêts conventionnés, ajustables...
* Les élus, qui cèdent aux pressions des uns et des autres : urbanisation, rénovation, implantation, etc. et qui autorisent de tels aménagements ou négligent les mises en garde alarmistes des experts. Le moteur de tout ce gâchis : l’argent, le profit

Au delà de la peine que j’éprouve au vu de ces drames, je ressens du dégoût envers toutes ces machineries inhumaines qui vont se renvoyer la balle. Pourtant on a bien médiatisé ces catastrophes à coup de reportages et de journaux exceptionnels. On a bien polémiqué sur les responsabilités des uns et des autres. Et Alors !

Ben et alors, rien ! Les erreurs du passé n’auront servi à rien !

Parce que le pauvre ’’pékin’’ de base n’est rien aux yeux de tous ces cons. Eux, ils n’iront jamais vivre là-bas. Et si par malheur, il leur arrive un coup du sort, ils seront bien placés, bien défendus ou bien indemnisés par leurs relations et leur bonne connaissance du système.

C’est clair que je ne crois pas à l’adage qui dise que le malheur ne frappe pas deux fois à la même porte. Il est des drames qui se suffisent à eux seuls. Peut-on se relever de la perte de ses biens, des efforts de toute une vie ? Peut-on effacer de sa mémoire les peurs ressenties à chercher les siens, le froid glacial à se sentir oublié durant des heures... Et oublier ! la perte de ses voisins, de son chien, de son chat, de ses souvenirs. Le plus dur étant la perte d’un être cher. Doit-on, en plus, faire porter à ces gens le poids de la culpabilité ?

Par contre c’est clair que le malheur des uns, fait le bonheur des autres