***************http://www.gaucherepublicaine.org/debats/pourquoi-il-faut-fermer-fessenheim/4161 Cet article complète celui de Bella Belbéoch de septembre- novembre dans la lettre de Stop Nogent de décembre 2011et Thierry de Larochelambert pointe l'accord OMS/AIEA Pourquoi il faut fermer Fessenheim Jeudi 9 février 2012 Par Thierry de Larochelambert Chaire Supérieure de Physique-Chimie Docteur et chercheur universitaire en Énergétique Membre fondateur et ancien président du Projet Alter Alsace Vice-président d'Alter Alsace Énergies Alors que Nicolas Sarkozy vient de déclarer qu’il n’est pas question de fermer la centrale nucléaire de Fessenheim, nous vous proposons cet article de Thierry de Larochelambert. Nous souhaitons, avec cette première contribution, lancer un débat dans nos colonnes sur les différentes politiques énergétiques possibles. Bonne lecture, la rédaction. Les deux conditions imposées à EDF par l’ASN (Autorité de Sûreté Nucléaire) pour le redémarrage du réacteur n°1 de la centrale nucléaire de Fessenheim – renforcer le radier d’ici le 30 juin 2013 ; installer des refroidissements de secours avant le 31 décembre 2012 –, si elles représentent un coût et des contraintes importants pour l’exploitant, ne sont pas suffisantes et ne doivent pas cacher les risques que présenterait la remise en service pour dix années supplémentaires d’un vieux réacteur qui a divergé il y a près de 34 ans, ainsi que celle du second réacteur de la centrale. Alors que les réacteurs de Fukushima montés sur un radier en béton armé épais de 8m n’ont pas résisté au séisme majeur du 12 mars 2011, quelle garantie de résistance à un tel séisme offrirait un simple rehaussement du radier des réacteurs de Fessenheim qui présente actuellement une épaisseur de 1,5 m, la plus faible de tous les réacteurs PWR construits en France ? Aucune : les magmas radioactifs (corium) des cœurs nucléaires fondus à plus de 2500°C des réacteurs 1, 2 et 3 de Fukushima, après avoir percé leurs cuves en acier ont réussi à percer les enceintes fissurées en béton et peut-être aussi les radiers eux-mêmes malgré leur épaisseur car le béton fond à 800°C, incapable de tenir au flux de chaleur incroyable dégagé par la radioactivité et les réactions nucléaires en chaîne qui se poursuivent dans le corium non refroidi, laissant se répandre les produits de fission hautement radioactifs et dangereux à l’extérieur de la centrale. Il est évident que les mêmes causes produiraient les mêmes effets à Fessenheim, avec le risque supplémentaire de contaminer pour des siècles la nappe phréatique exceptionnelle qui affleure sous les réacteurs. Comme aucun renforcement des parois latérales des enceintes de confinement en béton de Fessenheim n’est exigée par l’ASN, il est évident que le problème de leur percement par les coriums à très haute température et leur fissuration sous l’effet d’une explosion d’hydrogène dégagé par le contact entre l’eau et le corium ne peut pas être résolu. Quant au dispositif supplémentaire de refroidissement de secours à installer en cas de défaillance des circuits principaux, il risque tout simplement d’être immédiatement détruit ou bloqué par la violence du séisme, comme cela s’est passé dans tous les réacteurs de Fukushima, car c’est toute la conception anti-sismique des centrales nucléaires qui est en question, au regard des ruptures de canalisations, de la destruction interne des pompes, du blocage des soupapes et des grappes de commande des barres de contrôle, etc. ! De plus, dans son rapport du 4 juillet 2011, l’ASN ne demande aucun renforcement des protections de la centrale nucléaire de Fessenheim face à une rupture possible de la digue du grand canal d’Alsace dont le niveau d’eau est pourtant situé 9 m au-dessus. Or le récent rapport hydrogéologique de G. Walter prend en compte la possibilité d’une telle rupture consécutive à un séisme majeur en Alsace, même si EDF la considère négligeable. Mais la catastrophe de Fukushima nous a appris l’inanité des prévisions probabilistes en matière d’accidents nucléaires majeurs. Il est certain qu’un renforcement des digues du canal sur des dizaines de kilomètres serait tellement coûteux qu’il n’est tout simplement pas envisagé, comme il est certain que la prudence aurait demandé de ne pas construire ces réacteurs à cet endroit. Ne nous cachons pas la vérité : quand on sait qu’un réacteur nucléaire de 900 MW contient environ 900 fois la quantité de produits de fission radioactifs (tels que le césium 137) répandus par la bombe d’Hiroshima, et que c’est cette quantité terrifiante de radioéléments que l’explosion de Tchernobyl a dispersée sur l’Europe, autoriser l’exploitation de Fessenheim pour dix années de plus dans une région aussi sismique pourrait exposer tout le pays des Trois Frontières et bien au-delà à des risques de catastrophe de type nucléaire incommensurables et irréversibles. Au moment où la France devrait investir annuellement plusieurs dizaines de milliards d’euros dans l’efficacité énergétique, les économies d’énergie, les énergies renouvelables, les réseaux électriques décentralisés intelligents (smartgrids), il n’apparaît pas raisonnable d’engloutir des centaines de millions d’euros dans un rafistolage de fortune des vieux réacteurs fissurés de Fessenheim dont les générateurs de vapeur en bout de course doivent en outre finir d’être remplacés pour plusieurs dizaines de millions d’euros supplémentaires ! L’enjeu autour de la fermeture ou du redémarrage de Fessenheim n’est cependant pas seulement celui de la sécurité des populations environnantes et de la protection de l’environnement. Il porte sur des aspects cruciaux de notre société, de sa démocratie et de son avenir énergétique : * les élus locaux (conseillers municipaux, départementaux et régionaux, sénateurs et députés) français, allemands et suisses sont-ils consultés sur le redémarrage de Fessenheim ? Les populations locales d’Alsace, du Baden-Württemberg, du canton de Bâle se sont-ils prononcés par référendum sur le prolongement de Fessenheim ? Non, à aucun moment et cela n’est même pas envisagé ; * quand le secret d’État est systématiquement opposé à toute information publique sur les conditions de travail dans les centrales nucléaires, sur les transports des matières radioactives, sur les activités des organismes nucléaires, sur les contaminations radioactives usuelles ou accidentelles générées par les industries nucléaires ; quand les lois sur la communication au public des actes et documents administratifs et sur la qualité de l’eau sont rendues inapplicables à tout le domaine nucléaire depuis une loi de juin 2006 ; quand les grands organismes de santé mondiale comme l’OMS sont tenus au silence sur tout ce qui touche au nucléaire par l’accord du 28 mai 1959 qui l’oblige à se soumettre à l’AEIA (agence internationale de l’énergie atomique) ; quand c’est par un décret de 1963 que la construction des 58 réacteurs nucléaires, de l’usine de retraitement de la Hague, du surgénérateur Superphénix a été autorisée, mettant le Parlement français devant le fait accompli ; * quand les responsabilités des services de protection et de sûreté nucléaire français dans l’absence de mesures de protection de la population française contre les retombées radioactives dans les semaines qui ont suivi l’explosion du réacteur n°4 de Tchernobyl en 1986 sont systématiquement rejetées par les tribunaux du fait de l’absence d’étude épidémiologie, de suivi sanitaire, de registres des cancers pouvant servir de preuves objectives ; la conclusion s’impose d’elle-même, brutale et sans appel : il n’y a pas de démocratie en nucléocratie ! Quant à l’avenir énergétique et industriel de notre pays, comment ne pas voir que le prolongement coûteux d’installations nucléaires obsolètes et dangereuses s’apparente à de l’acharnement thérapeutique pour maintenir en survie une industrie nucléaire sous perfusion permanente, financée par le budget de la Nation depuis le début jusqu’à aujourd’hui, et dont le démantèlement dispendieux (les études internationales aboutissent à des coûts de démantèlement des centrales au moins égaux aux coûts de leur construction) et la gestion des déchets nucléaires devront être supportés par les contribuables français pendant des décennies pour les premiers et des siècles pour les seconds ? Comment ne pas voir que le nucléaire est une énergie à l’image du XXème siècle, centralisée, technocratique, militarisée, capitalistiquement lourde et dépendante des Etats qui la soutiennent à bout de bras ? Comment ne pas voir que la dépendance nucléaire de notre production électrique rend le réseau électrique national incapable d’absorber les énergies renouvelables décentralisées et intermittentes, car la puissance des centrales nucléaires n’est pas facilement modulable (si ce n’est au prix d’injection coûteuse et polluante de bore ou de variation de flux neutronique inhomogène et dommageable dans les barres de combustible par enfoncement des barres de contrôle, avec production d’effluents radioactifs supplémentaires) et parce que l’injection massive des énergies renouvelables éolienne et photovoltaïque nécessite la mise en place de réseaux décentralisés intelligents avec stockages (piles à combustibles, stations de pompage, batteries chimiques) et de cogénérateurs décentralisés renouvelables ? Comment ne pas voir que les investissements mondiaux des Etats et des industriels vont dans les énergies renouvelables, les économies d’énergie et de matériaux, l’efficacité énergétique, les transports collectifs souples et efficaces, quand les lobbies nucléaires français s’entêtent à enfoncer la France davantage dans le gouffre financier et écologiquement risqué de l’EPR, d’ITER, des pseudo-réacteurs de IVème génération qui ne sont que des avatars des surgénérateurs sodium-plutonium déjà condamnés par le passé ? Sait-on que le combustible MOX utilisé partiellement dans une partie des réacteurs PWR et en totalité dans les réacteurs EPR en construction est un combustible de 7% à 11% de plutonium hautement dangereux et réactif, pouvant donner lieu à des processus neutroniques de réaction en chaîne instables de type explosif car le plutonium 239 produit plus de neutrons que l’uranium 235 et moins de neutrons retardés qui permettent de régler les réactions en chaîne dans les réacteurs, conduisant à des temps de réaction trois fois plus courts que dans les réacteurs PWR ordinaires ? Sait-on que le nucléaire n’est pas une industrie décarbonée comme veut nous le faire croire la propagande habituelle ? La plupart des publications internationales scientifiques qui établissent les analyses de cycle de vie complètes du cycle nucléaire aboutissent à des émissions moyennes de gaz à effet de serre de 65 gCO2 équivalent par kWh ? Sait-on qu’il faut entre 5 et 10 ans de production électrique pour qu’un réacteur nucléaire rembourse la dépense énergétique de sa construction, de son fonctionnement et de son démantèlement, alors qu’une éolienne de 2 à 5 MW le fait en 6 mois en moyenne ? Comment ne pas voir que les investissements dans le prolongement des vieilles centrales nucléaires, dans la construction de nouveaux réacteurs nucléaires empêcheront de faire les investissements massifs indispensables dans le nouveau système énergétique renouvelable et efficace qu’il faut engager dès maintenant ? Comment ne pas voir que le nucléaire ne sera jamais une énergie sûre et non dangereuse, et qu’elle n’arrivera pas à temps pour faire face aux défis climatiques immenses et imminents ? Les réserves d’uranium connues et exploitables à prix raisonnable sont limitées et seront épuisées d’ici moins de 50 ans ; il faut 8 ans pour construire un EPR (mais fonctionne-t-il?), alors que c’est maintenant qu’il faut abaisser drastiquement nos émissions de gaz à effet de serre : le nucléaire ne sauvera pas le climat ! Sait-on que tout l’uranium consommé par les 58 réacteurs nucléaires en France est importé comme le pétrole et le gaz, de sorte que le taux d’indépendance énergétique réel de notre pays est de l’ordre de 11%, loin des 50% revendiqués officiellement ! Maintenir ou accroître la production nucléaire ne ferait qu’aggraver notre dépendance. De plus, encourager le gaspillage électrique (chauffage électrique, climatisation, pompes à chaleur, éclairage public, affichages publicitaires lumineux, généralisation des écrans, veilles des appareils électroniques, etc.) et augmenter la surcapacité nucléaire ne fait qu’augmenter les importations d’électricité de la France pendant les mois de fortes pointes : le nucléaire n’assurera pas non plus notre indépendance énergétique ! Le temps du choix est venu, et non pas des choix : celui de la continuation du nucléaire, au détriment de toutes les solutions énergétiques et écologiques alternatives, qui conduira inévitablement à l’impasse, à l’inertie, à l’inadaptation et conduira très rapidement notre pays à l’obsolescence et l’inefficacité ; ou celui de la réorientation complète de notre société productiviste de consommation insensée vers l’efficacité et la sobriété énergétiques, équilibrées, renouvelables, durables, démocratiques, qui nécessite de sortir du nucléaire rapidement et intelligemment. Ce choix d’un développement soutenable sans énergie nucléaire ni fossiles, qu’un pays aussi moderne que le Danemark a engagé dès 1985 en renonçant au nucléaire et qu’il poursuit sans faiblir en visant 62% de production électrique renouvelable en 2020 (dont 45% d’énergie éolienne) et une couverture 100% renouvelable de ses besoins énergétiques en 2050, un grand pays comme la France est capable de le faire en y mettant tous ses atouts scientifiques et industriels. Pour engager sans tarder cette transformation, il faut fermer Fessenheim. **************************************mail SDN http://www.lalsace.fr/actualite/2012/04/05/des-syndicalistes-pour-un-debat-sur-l-avenir-de-fessenheim le 05/04/2012 à 05:00 par Alvezio Buonasorte Des militants antinucléaires et responsables syndicaux de longue date souhaitent ouvrir le débat sur l’avenir de la centrale alsacienne. « À titre personnel et en dehors des structures syndicales, nous prenons position en tant que militants antinucléaires mais aussi comme responsables syndicaux de longue date. Nous souhaitons que s’ouvre le débat sur l’avenir de la centrale de Fessenheim », expliquent les porte-parole de 47 leaders syndicaux. Ces derniers, issus de la CFDT, la CGT, FSU, Solidaires Éducation nationale, de la métallurgie, de La Poste, du Trésor…, sont signataires d’un appel pour l’arrêt immédiat et définitif de la centrale nucléaire alsacienne. « Arrêter la folie » « Nous nous préoccupons de l’emploi, mais nous sommes aussi soucieux du danger que représente Fessenheim pour les salariés qui y travaillent et pour la population », souligne Rémi Verdet (FSU et Stop Transports-Halte au nucléaire). Son collègue Tonio Gomez (CGT et Stop Transports-Halte au nucléaire) renchérit : « Il faut arrêter la folie de la poursuite de l’exploitation de cette centrale à bout de course. » Pour ces deux syndicalistes, il est faux de prétendre que la fermeture aura immédiatement des impacts sociaux : « L’arrêt de la centrale peut se faire sans casse sociale : une centrale ne s’arrête pas du jour au lendemain et ensuite, il faudra la démanteler, et nous souhaitons que Fessenheim serve de laboratoire parce qu’aucune centrale en France n’a encore été démantelée… » Ils regrettent qu’on n’entende « dans ce débat que les collègues de la CGT d’EDF qui ont ouvert les bras à Nicolas Sarkozy, ont fait des manifestations, ont ouvert un site internet pour les soutenir » et qui « défendent leur emploi à court terme », alors qu’il s’agit, toujours selon ces militants antinucléaires, « de prendre position dans un projet de société ». le 05/04/2012 à 05:00 par Alvezio Buonasorte STRASBOURG - « Fessenheim doit fermer » http://www.20minutes.fr/ledirect/911447/strasbourg-fessenheim-doit-fermer Mis à jour le 05.04.12 à 04h08 Une quarantaine de syndicalistes alsaciens, se répondant de plusieurs organisations, ont lancé mercredi à Strasbourg un appel pour « l'ouverture d'un débat sur la fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim », a présenté Rémi Verdet, syndicaliste FSU et président de l'association Halte au nucléaire. « La centrale doit fermer car il y a un danger », a-t-il martelé. Alors que des représentants syndicaux de la centrale plaident pour la poursuite de l'activité et le maintien des emplois, ces partisans du démantèlement ont tenu à rassurer?: « On met la question de l'emploi en avant. Ce n'est pas le thème du travail contre l'écologie, on est militant des deux côtés. Mais la fermeture peut se faire sans suppressions de postes », confie Tonio Gomez, délégué CGT. La sauvegarde des emplois passerait, selon eux, par le chantier de démantèlement des installations et la promotion des énergies renouvelables.A. G. **************************** Pour les germanophones : http://www.atomschutzverband.ch/ Communiqué de Presse de l'ATPN/TRAS vendredi 12 avril 2013 Examen de la requête concernant l'arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim : Séance publique à la Cour administrative d'appel de Nancy Le jeudi 18 avril 2013, la Cour administrative d'appel de Nancy examinera la requête concernant l'arrêt définitif de la centrale nucléaire de Fessenheim. L'Association Trinationale de Protection Nucléaire (ATPN) porte plainte contre Electricité de France (EDF) en deuxième instance. Le Tribunal administratif de Strasbourg avait rejeté une première requête pour un arrêt définitif le 9 mars 2011, deux jours avant « Fukushima ».* L'ATPN est d'avis qu'une poursuite de l'exploitation de cette centrale expose la population à des dangers inadmissibles**. Cette centrale nucléaire a été construite selon des normes depuis longtemps obsolètes, dans une zone de forte activité sismique. En cas de rupture de la digue du Grand Canal d'Alsace, la centrale n'est pas suffisamment protégée contre les inondations. En cas de coupure de l'alimentation externe en eau de refroidissement, on peut s'attendre à une fusion du coeur comme à "Fukushima." Sécurité sismique insuffisante La centrale nucléaire de Fessenheim est située dans la région du nord des Alpes qui est le plus exposée au risque sismique. Pour l'évaluation de ce risque, les autorités de sûreté nucléaire françaises utilisent une méthode déterministe (quels séismes se sont-ils produits sur le site ?) qui ne prend pas en compte les avancées scientifiques actuelles, et non la méthode probabiliste (quels sont les séismes possibles sur le site ?). Cette démarche est contraire aux critères acceptés aujourd'hui dans le monde entier. Les experts qui ont mis en place le stress test européen post-Fukushima ont recommandé expréssement d'ajouter à l'évaluation déterministe de l'aléa sismique une évaluation probabiliste, une recommandation que l'Autorité se sûreté nucléaire française persiste à ignorer. De plus, un séisme survenant à proximité de la centrale nucléaire peut présenter, en cas de fréquences élevées, un danger beaucoup plus grave que le séisme de référence retenu par EDF (le tremblement de terre de Bâle en 1356). L'exploitant de la centrale de Fessenheim n'a jamais pris en compte le large éventail des valeurs d'accélération observées dans les analyses sismiques. Il a utilisé des valeurs moyennes, un procédé contestable sur le plan scientifique. Le principe de précaution est ostensiblement ignoré. Plusieurs expertises fournies par l'ATPN confirment l'insuffisance du dimensionnement de la centrale nucléaire et la sous-estimation du risque sismique d'un facteur dix. Dispositifs de sécurité insuffisants en cas de rupture de la digue du Grand Canal d'Alsace C'est le Grand Canal d'Alsace qui fournit l'alimentation externe en eau de refroidissement de la centrale nucléaire deFessenheim. Un séisme de forte magnitude ou la chute d'un avion peut endommager la digue et entraîner la perte de la source de refroidissement. Les équipements techniques de sécurité ne permettent pas de maîtriser l'assèchement du canal. Après un séisme de forte intensité, il ne devrait plus être possible de pomper de l'eau dans la nappe phréatique. Sans liquide de refroidissement, la chaleur produite par désagrégation radioactive ne peut plus être évacuée et une fusion du coeur comme à Fukushima est inévitable. Si le cœur des réacteurs de Fessenheim entrent en fusion, c'est le plus grand réservoir d'eau potable et d'eau souterraine d'Europe qui subit une contamination radioactive durable. Plus d'un demi-million d'habitants devront être évacués. La densité de population est cinq fois plus élevée autour de Fessenheim qu'à Fukushima. Une rupture de la digue signifie aussi un risque d'inondation. Un talus d'une hauteur de 50 cm ne suffira guère à protéger le site d'une inondation. Mise à niveau insuffisante EDF veut renforcer d'environ 50 cm le radier du réacteur 1, qui mesure actuellement 1,5 m d'épaisseur. En cas de fusion du coeur du réacteur, cette mise à niveau devrait permettre de retarder le moment où le corium, dont la température atteint 3000°C, percera cette dalle, et d'évacuer ce corium des barres de combustibles vers un bassin de désactivation situé à proximité. La fonte du radier serait ainsi retardée de 60 heures maximum. L'ATPN critique le fait que ces plans d'EDF ne tiennent pas compte des avertissements de l'Institut français de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN). Aucune prescription ne garantit donc que le corium n'entrera pas en contact avec de l'eau, dont la réaction avec le combustible brûlant est explosive. Il n'existe aucun retour d'expérience dans le monde sur un semblable renforcement du radier. L'expérience montre que des mesures de ce type effectuées ponctuellement à l'intérieur d'installations nucléaires génèrent de nouveaux problèmes de sûreté. Dangereux bricolages dans une centrale vétuste De manière générale, EDF donne l'impression de subir la pression économique pour limiter les coûts de l'électricité et ses projets de mise à niveau de la centrale restent très minimalistes. L'ATPN a présenté au tribunal plusieurs études réalisées par des experts reconnus, qui attestent du haut potentiel de risques liés à la poursuite de l'exploitation de cette centrale. Des comparaisons avec d'autres sites nucléaires à l'international démontrent l'insuffisance des installations de sûreté de la centrale de Fessenheim. L'accumulation des incidents montre d'ailleurs que la« culture du risque » n'y est pas suffisamment développée. L'ATPN demande donc de ne pas attendre 2016 pour une mise à l'arrêt définitif, comme en a décidé le président français François Hollande. Les risques sont beaucoup trop importants. L'ATPN est représenté par l'avocate Corinne Lepage, ancienne ministre de l'environnement en France et actuellement députée européenne. Examen par la Cour administrative d'appel de Nancy de la requête pour l'arrêt définitif de la centrale de Fessenheim, jeudi 18 avril 2013, 11 heures. L'audience est ouverte au public. _ Renseignements complémentaires _ · Prof. Dr. Jürg Stöcklin +41 (0) 79 817 57 33 · Dr. Rudolf Rechsteiner +41 (0) 79 785 71 82* — TRAS/ATPN Trinationaler Atomschutzverband / Association Trinationale de Protection Nucléaire Aernschd Born, Geschäftsführer Murbacherstrasse 34 4056 Basel tel 0041 (0)61 322 06 24 fax 0041 (0)61 322 06 29 www.atomschutzverband.ch tras.born ät gmail.com Das Büro ist in der Regel geöffnet Dienstag bis Freitag 9 - 12 Uhr ************************** Lundi, 29 avril 2013 Communiqué des associations STOP TRANSPORT-HALTE AU NUCLEAIRE – CSFR – STOP FESSENHEIM (Associations membres du Réseau "Sortir du Nucléaire" Décision concernant les travaux et la prolongation de la centrale de Fessenheim : l'ASN se rend aujourd'hui complice d'un jeu de dupe . L'Autorité de Sûreté Nucléaire a publié aujourd'hui son rapport concernant les "prescriptions complémentaires" pour le réacteur n°2 de la centrale de Fessenheim, exigeant certains travaux avant d'autoriser la poursuite de l'exploitation du réacteur pour dix ans. A priori, il n'y avait pas de grosses surprises à attendre : nous l'avions déjà dit, les mêmes travaux (nouvelle source froide, épaississement du radier…) qui se sont appliquées au réacteur n°1 s'appliquent également au numéro 2. Ce qui est normal, les 2 réacteurs étant peu ou prou identiques, souffrant donc des mêmes défauts congénitaux et présentant les mêmes dangers. Mais les délais imposés à EDF pour exécuter ces travaux sont proprement scandaleux et en disent long sur le sérieux de l'ASN et sa soumission totale à la nucléocratie : depuis 30 ans, c'est la première fois que l'ASN "impose" des délais aussi court pour la réalisation de travaux impliquant la structure du bâtiment réacteur. Rappelons que pour le réacteur n°1, la procédure avait duré près de deux ans… A croire que ces travaux ne seraient que routiniers ? Des travaux sur lesquels est censée reposer la sûreté de la centrale en cas d'accident, rappelons-ce détail insignifiant… Dans sa décision, l'ASN précise que l'épaississement du radier du réacteur n°2 doit être fait avant le 31 décembre et que "Ce renforcement tient compte du retour d'expérience de la réalisation effectuée sur le réacteur n°1." Or, ce chantier ne doit être achevé que dans la deuxième quinzaine de mai, au mieux. Il est techniquement impossible, dans les quelques mois à venir, d'évaluer le chantier actuel et la qualité du travail accompli, de monter un dossier d'intervention qui doit être étudié par l'IRSN et soumis à l'agrément de l'ASN, de passer les marchés publics et de faire les travaux. A moins que l'ASN ait délibérément décidé que le chantier actuel ne pourra être qu'un succès, que l'ASN admette que le dossier de l'épaississement du radier du réacteur n°2 ne soit qu'un "copié-collé" du précédent dossier, que les travaux puissent se faire sans passage de marché, autrement dit que l'Autorité de Sûreté Nucléaire abandonne l'essentiel de sa mission au bon vouloir d'EDF. Pourquoi une telle hâte, alors que l'ASN nous avait habitués à plus de prudence dans ses décisions et ses études ? Simplement parce qu'un délai pour la fin 2014, ou la mi-2015, aurait mis en évidence le ridicule qu'il y aurait à faire des travaux d'une telle ampleur pour un réacteur en fin de vie. Et simplement pour que l'on "oublie" cette centrale aussi vite que possible, afin de pouvoir la prolonger discrètement à la fin 2016, à la veille des présidentielles. N'oublions pas que l'ASN, agence "indépendante" tout comme d'IRSN ou encore EDF dépendent essentiellement de l'Etat. Ce qui a permis à EDF, dans un récent mémoire au Conseil d'Etat, d'affirmer en avril 2013 que la centrale de Fessenheim "poursuivra son activité durant les 4 prochaines années au moins". A croire que l'Etat organise lui-même les conditions lui permettant de ne pas respecter sa parole. Mais avec le nucléaire, nous savions qu'il faut s'attendre à tout… Jean-Marie Brom (30 avril 2013) Remi Verdet et Jean-Marie Brom (Stop Transports – Halte au Nucléaire) Jean-Jacques Rettig et Gilles Barthe (CSFR) Aline Baumann et André Hatz (Stop Fessenheim) Fermons Fessenheim et sortons du nucléaire STOP FESSENHEIM 13 rue Berthe Molly F-68000 Colmar Tél. secrétariat : 03 68 23 01 29 Tél. porte parole Médias - André Hatz : 06 82 02 69 79 stopfessenheim@yahoo.fr www.stop-fessenheim.org *******************************[coordination] TRAS/ATPN Communiqué 16.5.2013 Fessenheim Sujet: TRAS/ATPN Communiqué 16.5.2013 Fessenheim Date : Thu, 16 May 2013 17:43:51 +0200 De : Nicole Roelens Après le rejet par la cour administrative d'appel de Nancy de la requête de l'Association trinationale pour la protection des populations contre le nucléaire demandant une mise à l'arrêt de Fessenheim, voici le communiqué de cette association réunissant des associations et des communes d'Alsace, du canton de Bâle et de tout le pays de Bade. Communiqué de la raison face à l'absurdité d'une poursuite d'exploitation au péril de la population. Les services de l'Etat se cachent derrière les autorité administratives pour ne pas prendre de décision. Si la population ne réagit pas François Hollande ne tiendra pas parole. Nicole ----- Original Message ----- From: Aernschd Born, TRAS/ATPN To: tras.born@gmail.com Sent: Thursday, May 16, 2013 12:38 PM Subject: TRAS/ATPN Communiqué 16.5.2013 Fessenheim ……………………………………………………………………………………………………… Communiqué de Presse de l’ATPN/TRAS jeudi 16 mai 2013 Les autorités françaises commettent les mêmes erreurs que le Japon L'Association trinationale de protection nucléaire (ATPN ) a pris connaissance avec consternation de la décision de la Cour administrative d'appel de Nancy, qui rejette la requête pour une mise à l'arrêt définitive de la centrale nucléaire de Fessenheim. Le Conseil d'État de Paris ne s'est pas encore prononcé sur la deuxième procédure que nous menons actuellement afin d'obtenir une cessation immédiate du fonctionnement de la centrale de Fessenheim. Les autorités de surveillance françaises répètent, avec une exactitude méthodique, les erreurs qui ont conduit à la catastrophe japonaise : le risque sismique est connu, mais on agit comme si le site de Fessenheim ne pouvait pas être impacté. A travers sa décision, la Cour administrative d'appel de Nancy ignore les standards de sécurité sismique reconnus dans le monde entier. Les experts qui avaient mis en place le stress test européen recommandaient pourtant expressément de mener une évaluation probabiliste de l'aléa sismique, en plus de l'approche déterministe. Le fossé rhénan supérieur est la zone qui connaît le plus d'activités sismiques au nord des Alpes. La densité de population y est cinq fois plus élevée que dans la région de Fukushima. En cas de catastrophe similaire, c'est plus d'un demi million de personnes qu'il faudrait évacuer pour toujours. Le risque d'un tremblement de terre, d'une inondation et de la perte des sources de refroidissement en cas de rupture de la digue du Grand Canal d'Alsace est toujours existant, c'est une menace inacceptable pour les habitants de la région. L'ATPN met en exergue que depuis des années, la centrale nucléaire de Fessenheim ne dispose pas des autorisations réglementaires de déversement pour les eaux industrielles. La centrale fonctionne donc en toute illégalité. Le renforcement du radier exigé par l'ASN ne diminuera pas vraiment les risques. La dalle passera certes de 1,5 à 2 mètres d'épaisseur, mais à Fukushima, la dalle mesurait entre 6 et 8 mètres d'épaisseur et cela n'a ni empêché, ni retardé la catastrophe. Le fait de couler de grandes quantités de béton à l'intérieur du réacteur n'améliore que l'apparence. Afin d'en mesurer les avantages et les inconvénients, des travaux d'une telle ampleur auraient dû faire l'objet d'une procédure d'autorisation officielle, voire d'une enquête publique avec aussi la participation des frontaliers concernés. La société EDF rafistole dangereusement une installation vétuste, elle expérimente une modification de la construction qui n'a encore jamais été ni testée, ni réalisée dans le monde, donc sans aucun retour d'expérience. Il est prévu que la masse de corium à 3000°C soit déviée vers un bassin de désactivation, dans l'attente optimiste que ce magma n'entre pas en contact avec de l'eau de refroidissement. Un souhait irréaliste, comme l'ont prouvé les événements du Japon. L'ATPN va maintenant attendre la décision du Conseil d'État et examiner toutes les démarches pouvant contribuer à améliorer la protection de la population. Les institutions de surveillance françaises évaluent le coût d'un accident nucléaire à 340 milliards d'euros. La Protection civile suisse (PCi) estime le coût d'un accident nucléaire à 3 200 milliards CHF. Gérer des accidents d'une telle dimension est impossible sur le plan technique, financier et humain. L'ATPN maintient son positionnement pour la fermeture de la centrale de Fessenheim et de toutes les installations nucléaires dangereuses dans la région. Bâle, le 16 mai 2013 Contacts : Prof. Dr. Jürg Stöcklin +41 (0) 79 817 57 33 Dr. Rudolf Rechsteiner +41 (0) 79 785 71 82 -- TRAS/ATPN Trinationaler Atomschutzverband / Association Trinationale de Protection Nucléaire Aernschd Born, Geschäftsführer Murbacherstrasse 34 4056 Basel tel 0041 (0)61 322 06 24 fax 0041 (0)61 322 06 29 www.atomschutzverband.ch tras.born@gmail.com Das Büro ist in der Regel geöffnet Dienstag bis Freitag 9 - 12 Uhr ************************[Bas-Rhin] « Fin 2016, la centrale s’arrêtera et ne redémarrera pas… » http://www.lalsace.fr/actualite/2013/09/25/fin-2016-la-centrale-s-arretera-et-ne-redemarrera-pas?utm_source=direct&utm_medium=newsletter&utm_campaign=a-la-une FESSENHEIM « Fin 2016, la centrale s’arrêtera et ne redémarrera pas… » le 25/09/2013 à 05:00 Propos recueillis par Olivier Brégeard Si le chef de l’État a confirmé vendredi qu’il souhaitait la fermeture de la centrale alsacienne, la confusion persiste sur la traduction de cette volonté dans les faits, le respect des échéances et les procédures qui s’imposent. Francis Rol-Tanguy, le délégué interministériel chargé du dossier, clarifie la situation. François Hollande a répété vendredi, lors de la conférence environnementale, que la centrale nucléaire de Fessenheim fermerait « fin 2016 » : concrètement, à quoi peut-on s’attendre à cette échéance ? Il n’y a pas de changement.. « Fermeture », « arrêt définitif de l’exploitation » : les termes sont les mêmes. Ce qu’il y a de techniquement clair, c’est qu’arrêter une centrale nucléaire se fait couramment, lors des arrêts de tranches pour maintenance, rechargement de combustible ou travaux, des arrêts plus ou moins longs. Cette fois, la centrale s’arrêtera et ne redémarrera pas. Qu’est-ce qui pourrait empêcher un redémarrage ultérieur, d’autant que la majorité gouvernementale pourrait changer au printemps 2017 ? Le président a bien dit vendredi qu’il souhaitait que la loi sur la transition énergétique, qui devrait être discutée au printemps prochain pour une adoption définitive à l’automne, comporte une disposition plafonnant la capacité de production nucléaire à son niveau actuel. Ce qui veut dire que l’autorisation de mise en service de l’EPR de Flamanville (NDLR : prévue désormais pour 2016) devra être doublée d’une décision d’EDF de fermer une capacité équivalente (NDLR : celle de l’EPR sera de 1650 MW, contre deux réacteurs de 900 MW à Fessenheim). C’est l’équation que je vous annonçais déjà en mars dernier… Certes, une loi peut toujours être changée par une autre loi, mais on ne va pas faire exploser la centrale pour être sûr qu’elle ne redémarrera pas ! Et quand une entreprise comme EDF s’engage et prend une décision, elle ne peut pas en changer tous les huit jours… La loi mentionnera-t-elle précisément l’avenir de Fessenheim ? Je me garderai d’apporter une réponse définitive à ce sujet. Mais à partir du moment où il y aura ce plafonnement de la capacité de production, il faudra bien fermer une capacité équivalente. On peut évidemment se demander si c’est celle-là la bonne, mais le représentant de l’État – qui détient 84 % du capital – au conseil d’administration d’EDF devrait pouvoir faire en sorte que l’engagement du président soit tenu. Avez-vous avancé sur la question de la reconversion du site ? Plus on part tôt, mieux on arrivera, mais avec un démantèlement qui ne commencera pas avant 2018, l’impact sur l’emploi ne va pas être immédiat, il va être lissé dans le temps. Ça fait partie des sujets sous-jacents au dossier que doit remettre EDF à l’ASN. J’ai confiance dans la capacité d’EDF à gérer le volet social de la fermeture, en ce qui concerne ses agents. Le problème le plus délicat est celui des sous-traitants. Une étude d’impact a été commandée par le comité central d’entreprise, la direction régionale de l’Insee est en train d’en conduire une autre. Ça permettra sans doute de mieux cibler les sous-traitants lourdement impactés, qui nécessiteront une attention particulière. Dans l’étude réalisée pour le CCE, il y a le nombre global de sous-traitants, à qui EDF a payé un jour une facture. On peut aussi citer le cas du gardiennage, actuellement sous-traité mais qui continuera à l’être encore longtemps… Certaines fonctions logistiques, bien que réduites, seront encore nécessaires une bonne dizaine d’années au moins. Disposez-vous déjà de projets consistants ? Nous sommes toujours à la recherche de bonnes idées, mais nous en avons déjà quelques-unes, que je ne vais pas dévoiler à ce stade : ce sont des idées plus que des projets, et on est loin de la validation. Nous sommes très en amont. Concernant le contrat de plan Etat-Région, les discussions avec la Région n’en sont qu’à leur début, mais il est acté qu’il y aura un volet pour accompagner la fermeture de Fessenheim. L’idée est que ce contrat soit adopté au second semestre 2014. Tous les acteurs locaux – élus, syndicats – sont-ils désormais « dans la boucle » ? Non. Je vous rappelle qu’un recours contre ma nomination a été déposé devant le conseil d’État (NDLR : deux recours en fait, l’un déposé par les syndicats, l’autre par les communes concernées). Je regrette qu’on n’ait pas pu engager le dialogue. Je reste disponible.. Des députés alsaciens ont affirmé que certaines entreprises de la région, grosses consommatrices d’électricité, allaient souffrir de l’arrêt de Fessenheim… J’ai lu ces déclarations dans les journaux, mais aucun chef d’entreprise ne s’est manifesté auprès de moi. RTE, qui gère le réseau électrique, a explicité les conditions qui permettront d’éviter ce genre de situations. Il s’agit principalement du petit maillon manquant d’alimentation à 400 000 volts entre Sélestat et Fessenheim. Le ministère sera saisi par RTE cet automne, le calendrier ne pose aucun problème majeur, d’après ce que m’a dit le gestionnaire. Il faut veiller à ne pas sombrer dans les exagérations sur ce sujet. Même après la fermeture de Fessenheim, l’Alsace sera dans une situation bien plus favorable que la Bretagne ou Paca, qui sont les régions qui ont le moins de capacité de production mais semblent avoir de l’électricité… ************17.06.2016**************[Bas-Rhin] Communiqué des associations alsaciennes - Fessenheim : EDF fait de la résistance. Ça vous étonne? Communiqué de presse du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin, Stop Fessenheim, Stop Transports Halte au Nucléaire, Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim, d'Alsace nature avec le soutien du Réseau "Sortir du nucléaire" - 16 juin 2016 Fessenheim : EDF fait de la résistance. Ça vous étonne? Selon Le Monde, repris par d'autres médias, EDF se refuserait à déposer le dossier de fermeture de la centrale de Fessenheim avant la fin juin 2016, ainsi que le lui avait demandé - fort mollement il est vrai - Ségolène Royal, par deux lettres de février et mai 2016. A vrai dire, nous ne sommes pas étonnés. Depuis l'élection de François Hollande, nous assistons à un jeu malsain, entre les promesses répétées par les différents ministres de l'environnement ou le cabinet du Président, et l'inertie - voire la complaisance - du gouvernement tout entier vis-à-vis des nucléocrates de tous bords. Nous savions depuis septembre dernier que le Président s'était soumis au lobby nucléaire, en liant la fermeture de Fessenheim au démarrage de I'EPR (démarrage que nous ne souhaitons pas plus que le maintien de Fessenheim, rappelons-le), inversant en cela l'esprit et la lettre de la pourtant timide loi sur la transition énergétique. Nous savions que malgré ses rodomontades, la Ministre de l'Environnement ne ferait rien qui puisse gêner EDF. Et nous savions, après les cadeaux financiers faits lors du "mariage" avec AREVA, qu'EDF avait les cartes en main pour imposer sa volonté à son principal actionnaire : EDF appartient pour 85% à l’État, qui ne fait preuve - ou ne veut faire preuve - d'aucune autorité à son égard... Aujourd'hui, la preuve est faite que la fermeture de Fessenheim n'est plus qu'une question nauséeuse d'argent, une lutte de pouvoir, et n'a plus grand chose à voir avec l'approvisionnement en électricité de la France, n'a rien à voir avec la Transition Énergétique, rien à voir même avec la sécurité du million de Français, d'Allemands ou de Suisses qui vivent à portée de nuage. Il nous reste à attendre la réalisation de la promesse de François Hollande, répétée encore lors d'une récente entrevue avec le cabinet de la Présidence : prendre avant la fin juin une mesure qui rendra "irréversible" la fermeture de la centrale... un jour lointain. Et pourtant, depuis le début de l'année, malgré les tentatives désespérées d'EDF (37 milliards d'euros de dettes...) de faire fonctionner au maximum cette trop vieille centrale, histoire de faire monter les enchères, ce ne sont pas moins d'une vingtaine d'incidents (dont une bonne proportion de mauvais équipements de radioprotection lors d'interventions...) qui sont à décompter. Et le bilan des deux réacteurs est explicite : 67 % du temps de fonctionnement à pleine puissance, loin des 85% prévus à l'origine. Au-delà d'une quelconque promesse électorale, la simple logique - sécuritaire, financière, sociale mais aussi politique - exige que l'on arrête cette aberration technologique sans attendre... Jean Jacques RETTIG, Président du Comité pour la Sauvegarde de Fessenheim et de la plaine du Rhin Aline BAUMANN, Présidente de l'association Stop Fessenheim Rémi VERDET, Président de l'association Stop Transports Halte au Nucléaire Lucien JENNY, Collectif Les Citoyens Vigilants des environs de Fessenheim Jean Paul LACOTE, Président de la fédération Alsace Nature section Haut Rhin Contact presse : Jean-Marie BROM : 06 08 98 79 40 Chargée de communication : 06 64 66 01 23 ********30.9.2016**************[Bas-Rhin] Audience à Guebwiller : Affaire des fuites d’eau en série à la centrale de Fessenheim Mercredi 5 octobre 2016 Le 5 octobre 2016 à 14h30, sera examinée par le Tribunal de police de Guebwiller l’affaire des fuites d’eau en série à la centrale de Fessenheim. Le Réseau "Sortir du nucléaire" vous invite à assister à l’audience et vous donne rendez-vous au tribunal à 14h, Place Saint Léger à Guebwiller. Rappel des faits : Fessenheim - Fuites d’eau en série et mensonges à la centrale Le site de Fessenheim abrite la centrale nucléaire exploitée par EDF dans le département du Haut-Rhin, à 23 km de Colmar et 26 de Mulhouse. Le site se trouve à 1,5 km de l’Allemagne et à environ 40 km de la Suisse. Le 28 février 2015, EDF déclarait la mise à l’arrêt du réacteur n° 1 de la centrale de Fessenheim suite à un « défaut d’étanchéité » sur une tuyauterie. Ce sont en réalité plus de 100 m3 d’eau qui ont jailli, non pas suite à un défaut d’étanchéité mais à une rupture de tuyauterie, et qui se sont déversés dans la salle des machines, éclaboussant des boîtiers électriques et provoquant un défaut d’isolement sur un tableau électrique. Le 5 mars, la tuyauterie a été remise en eau, contrairement aux engagements pris par EDF auprès de l’ASN et sans qu’aucune évaluation des causes de la rupture de la tuyauterie ni des impacts de la fuite n’ait été réalisée. Quelques minutes après, elle se rompait de nouveau, à un autre point, en présence des inspecteurs de l’ASN… Les associations Réseau "Sortir du nucléaire", Stop Fessenheim, Stop Transports - Halte au Nucléaire, le CSFR et Alsace Nature ont porté plainte. Le Parquet de Colmar a décidé d’engager des poursuites à l’encontre d’EDF. L’audience aura lieu le 5 octobre 2016, à 14h30, au Tribunal de police de Guebwiller. Le délibéré aura lieu le 7 décembre 2016, à 14h30, au Tribunal d'Instance de Guebwiller. *******************************[coordination] R: Fuites à la centrale nucléaire de Fessenheim : des amendes requises contre EDF Da: Nicole Roelens Inviato: giovedì, 6 ottobre 2016 18:56 A: 'Nicole Roelens' Oggetto: Fuites à la centrale nucléaire de Fessenheim : des amendes requises contre EDF Chers amis, Si ça vous intéresse, voici comment j’ai ressenti le procès long et intéressant hier à propos des fuites à la centrale de Fessenheim . C’était une première qui fera jurisprudence et qui ébranle un peu l’impunité de l’industrie nucléaire. La présidente et la procureure de Guebwiller ont fait un vrai travail d’investigation. Elles ont patiemment analysé les faits et épluché les documents sans se laisser impressionnées par le jargon technique, ni par les entourloupes de l’avocat et des responsables d’EDF. En fait, le directeur de la Centrale (en photo ci-dessous ) n’était pas présent, ce sont des cadres de direction qui ont dû, en quelque sorte, éponger les fuites d’eau, ainsi que la mise en évidence des écarts à la règle et des risques encourus . Ils n’ont pas pu empêcher qu’apparaissent la vétusté de tout le système de tuyauteries qui date de 1977, ni la mentalité bizarre qui règne à EDF de ne considérer comme dangereux que ce qui a trait directement au réacteur, comme si les enchaînements de causes (ce qu’on appelle l’arbre des causes en accidentologie) ne pouvait pas déclencher un accident majeur. Ces cadres étaient tous les trois en costume bleu marine comme s’ils avaient un uniforme, mais en les entendant parler on sentait que l’uniforme ils l’avaient surtout dans la tête. Ce ne sont pas les amendes qui vont impressionner EDF, mais si les infractions à la sécurité et à la protection de l’environnement sont inscrites à son casier judiciaire en tant que personne morale, elle pourra un peu moins prétendre que la centrale est parfaitement sûre. L’expert de l’ASN extrêmement posé et mesuré n’a pas lâché sur le fait que de tels écarts à la sécurité devaient être pris au sérieux et sanctionnés par la loi. Il y a peu on ne sentait pas à l’ASN cette volonté de faire intervenir la loi dans un secteur qui s’est toujours considéré comme au-dessus des lois. C’est le signe d’une évolution significative. L’avocat du réseau Sortir du nucléaire a démonté aussi le système de défense d’EDF qui consistait à minimiser l’incident et à souligner que les règles étant floues, la centrale ne sait pas exactement ce qu’on attend d’elle dans le traitement des incidents. Système de défense d’ailleurs contre-productif puisque ce qui leur est reproché c’est justement de minimiser sans cesse les problèmes et de ne pas se considérer comme légalement tenue de prévenir les accidents. La rigueur des débats m’a fait plaisir, c’était un moment de démocratie. Nicole Roelens Source : France Info (6/10/2016) http://www.francetvinfo.fr/societe/nucleaire/fuites-a-la-centrale-nucleaire-de-fessenheim-des-amendes-requises-contre-edf_1858583.html Fuites à la centrale nucléaire de Fessenheim : des amendes requises contre EDF Deux amendes de 3 500 euros ont été requises contre EDF et l'ancien directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim. Il leur est reproché d'avoir minimisé des incidents survenus début 2015. Thierry Rosso, directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim jusqu'au 1er avril 2015 (THIERRY GACHON / MAXPPP) Deux amendes de 3 500 euros ont été requises mercredi 5 octobre contre EDF et l'ancien directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim , pour des manquements à la réglementation et le fait d'avoir minimisé des incidents survenus début 2015, rapporte France Bleu Alsace . EDF et l'ancien directeur de la centrale nucléaire de Fessenheim ont comparu mercredi 5 octobre devant le tribunal d'instance de Guebwiller. La justice s'est penchée sur une plainte déposée par des associations anti-nucléaires après des fuites survenues début 2015. Un dossier de l'ASN à l'origine des poursuites C'est l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) qui avait dans un premier temps transmis un dossier à charge à la justice. Le procureur de Colmar avait alors décidé d'engager des poursuites. Cinq associations s'y sont associées par la suite. Le 28 février 2015, une fuite avait été observée dans la salle des machines ce qui a entraîné la mise à l'arrêt de l'unité de production numéro 1. Un incident sans gravité mais, le 5 mars, une nouvelle fuite s'était déclarée dans le même secteur alors que les inspecteurs de l'Autorité de sureté nucléaire étaient présents sur place. L'ASN estime que la réparation aurait dû être fiable. La décision sera rendue le 7 décembre prochain. ***********************Fessenheim : un lanceur d’alerte de plus ? Fessenheim : un lanceur d’alerte de plus ? http://lalterpresse.info/author/lalterprls/ 17 octobre 2016 l'alterpresse68 Laisser un commentaire Gabriel Weisser est père de deux enfants, habite à proximité de la centrale de Fessenheim et se définit non comme « anti » mais bien comme « opposant », c’est-à-dire citoyen ayant d’abord droit à toute l’information. Il raconte son « réveil » lors des annonces de la catastrophe de Fukushima, quand il s’est senti « impuissant » et confronté à une « monstruosité ». Depuis il procède régulièrement à des relevés de radioactivité près de la centrale avec son compteur Geiger personnel et n’oublie jamais ses pastilles d’iode… Dès 2011 il protestait contre les intervention programmées à l’initiative du rectorat dans les établissements scolaires de la Société française d’énergie présidée par AREVA pour explique le nucléaire aux enfants (faut – il dire le promouvoir ?). Ses protestations médiatiques pour rappeler le devoir de neutralité du service public de l’enseignement ont contribué à la fin de ces interventions. Déjà il insistait sur l’incitation à la désobéissance des responsables d’établissements quant à ces visites « officialisées » et sur l’intérêt public général qu’il pensait menacé par ce manquement à la neutralité du service public. En 2014 il invitait pour rencontrer des lycéens le seul paysan japonais à avoir refusé de quitter la zone déclarée interdite dans le périmètre de Fukushima ( ce « Noé du nucléaire », comme le qualifie mon interlocuteur, qui outre les vaches qu’il a donc refusé d’abandonner s’occupe désormais aussi de bétail dont les propriétaires ont évacué la zone interdite). En 2016 il invite un « liquidateur » rescapé de Tchernobyl, Oleg Veklenko, et rencontre avec lui des élèves de lycées et le maire de Fessenheim. Actuellement, Gabriel Weisser prépare une plainte pour « mise en danger de la vie d’autrui » avec le concours de Corinne Lepage, avocate bien connue des environnementalistes. Sa plainte s’ajoutera donc à celle de plusieurs associations antinucléaires pour avoir « largement minimisé » et déclaré « hors délai » la fuite constatée à l’intérieur des installations de Fessenheim le 28 février dernier; les plaignants accusant EDF et le directeur de la centrale d’avoir « menti » à l’A.S.N, autorité publique de la sécurité du nucléaire en France. Le tribunal de police de Guebwiller a par ailleurs déjà eu à connaître de la plainte des cinq associations antinucléaires et rendra son jugement le 7 décembre prochain. Depuis une nouvelle plainte a été déposée contre AREVA et EDF par les associations antinucléaires locales, le Réseau Sortir du nucléaire, France Nature environnement et Greenpeace pour « quatre délits majeurs » dont « usage de faux et mise en danger délibérée de la vie d’autrui » suite aux révélations sur les 87 irrégularités relevées par l’A.S.N sur les pièces fabriquées au Creusot pour les centrales nucléaires mais dont une spécifique est utilisée à Fessenheim. Cette dernière anomalie n’aurait été déclarée à l’ASN que tardivement et cette dernière a suspendu son autorisation de remise en service du réacteur numéro 2. Un directeur adjoint de l’A.S.N, Julien Collet, a déclaré le 23 septembre que cette défectuosité pouvait mettre en question la sûreté même de la centrale. Après sa lettre adressée récemment à 500 députés (un seul a répondu à ce jour) leur demandant d’exiger la fermeture immédiate de la centrale de Fessenheim « au nom de la sécurité des populations riveraines auxquelles j’appartiens avec ma famille », notre « lanceur d’alerte » vient de s’adresser par courrier au maire de Fessenheim « en tant que riverain de Fessenheim » pour solliciter l’élu « comme responsable de la sécurité sur le ban de la commune », pour connaître les mesures que vous [le maire] souhaitez mettre en œuvre pour demander à E.D.F, exploitant de la centrale de Fessenheim, de faire face à ses obligations ». Sa signature est suivie de la mention « Riverain inquiet de la doyenne des centrales nucléaires françaises, Fessenheim ». Gabriel Weisser est donc un « lanceur d’alerte » de plus dans un contexte où la centrale alsacienne n’en finit pas de défrayer la chronique des promesses politiques de fermeture toujours repoussée et des incidents de fonctionnement à répétition? Contrairement à nombre de ses pareils notre « lanceur d’alerte » ne se cache pas, même s’il a souvent fait l’objet de pressions diverses. Il persévère dans son combat personnel pour le droit à l’information, le droit pour le citoyen de « se faire sa propre opinion » et demande l’arrêt d’installations qu’il estime dangereuses pour les populations riveraines, pour sa propre sécurité ainsi que celle de sa famille. La conclusion de sa lettre aux élus nationaux doit être citée : « Avant qu’il ne soit trop tard et au nom de la République, au nom de nos enfants, au nom des générations à venir, notre responsabilité devant l’humanité doit nous conduire dans les délais les plus brefs à fermer la doyenne des centrales nucléaires hexagonales et amorcer en France la sortie du nucléaire ». S’il n’ignore pas les impacts socio – économiques de la fermeture de Fessenheim il se situe pourtant, lui, au dessus des discours politiciens et tient un discours de responsabilité politique, au sens noble du terme. Simple citoyen il invoque l’intérêt général supérieur public, au-delà des enjeux économiques locaux – qu’il n’est cependant pas question de ne pas prendre en compte. L’actualité nous fournit abondamment des exemples de ces personnes qui alertent et dénoncent dans de nombreux domaines : pour en rester à la période récente nous avons tous en tête des noms américains, russes, français qui ont révélé des informations majeures et défrayé la chronique dans nombre de domaines pour alerter l’opinion publique (alertes sanitaires et environnementales, renseignements géopolitiques et diplomatie, finance, santé, sport …). …n’est pas un lanceur d’alerte au sens strict d’une législation française non encore définitive par ailleurs (loi Sapin 2) – , mais il est pourtant très représentatif de ce mouvement de fond de citoyens isolés mais informés qui décident désormais de briser un tabou, de « faire savoir », d’alerter directement et largement d’autres citoyens, sans se soucier de canaux identifiés ou d’appareils organisationnels. Ils pensent devoir être comptable d’abord de de l’intérêt général. Pour une personne isolée ou un groupe, voire une institution, qui anticipe un danger, un risque majeur et déclenche un processus de régulation, de controverse ou de mobilisation collective (pour reprendre les termes de Wikipédia) combien qui savent mais se taisent ? Combien de victimes de la pression sociale, de la crainte des risques personnellement encourus et dont la parole aurait pu écarter des menaces graves pour nos sociétés ? Là encore l’actualité regorge d’exemples, de Wiki leaks aux scandales du médiator, de l’amiante, des fraudes fiscales massives, du dopage d’Etat. des sportifs… Dans un contexte où règnent ouvertement impuissance politique, omerta, intérêts divers et lobbies, hiérarchies, intérêts personnels, les contre pouvoirs organisés et les corps intermédiaires comme nos systèmes de représentation montrent leurs limites…et la frénésie médiatique (le théâtre médiatique?) n’est plus garante d’information, au contraire. Révélateurs de ce qui ne doit pas être connu, briseurs de tabous, lanceurs d’alerte estampillés ou simples « riverain inquiet », doivent donc être écoutés, encouragés, protégés si nous voulons retrouver le goût de la démocratie, de la vraie. Même au prix de dérives possibles, il nous faut donc être très attentifs aux réactions et informations des « riverains inquiets », et pas seulement de ceux qui habitent près d’une centrale nucléaire qui commence à ressembler à une bombe à retardement. C.R **************8.12.2016***********NUCLÉAIRE FESSENHEIM : MONSIEUR LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE, JE VOUS FAIS UNE PROMESSE. Zone de Fessenheim, le jeudi 8 décembre 2016. Monsieur le Président de la République, Je m’adresse à vous une dernière fois en riverain inquiet de la doyenne des centrales nucléaires françaises de Fessenheim. En effet, je vous ai déjà écrit à deux reprises (juin 2014 et novembre 2016) pour vous alerter sur mes inquiétudes concernant la centrale nucléaire alsacienne et dans l’espoir que vous honoriez votre promesse présidentielle de fermer la CNPE de Fessenheim. Aujourd’hui le réacteur numéro 2 est à l’arrêt depuis le printemps 2016 et le réacteur numéro 1 sera aussi déconnecté le 10 décembre 2016 dans le cadre des falsifications d’AREVA au CREUSOT et des investigations nécessaires au plan de la sûreté nucléaire du site de Fessenheim. L’un des vice-présidents de l’ASN a reconnu le 23 septembre 2016 pour la première fois que dans l’affaire de la falsification des documents, Fessenheim se singularise par le fait que les pièces faisant l’objet d’un document falsifié touchent à la sûreté même de l’installation nucléaire alsacienne. Pourtant en ce mois de décembre 2016 à quelques mois de la fin de votre mandat, aucun signe de fermeture de la doyenne des centrales nucléaires hexagonales n’est perceptible à Fessenheim. Monsieur le Président de la République, vous n’avez donc pas tenu votre promesse de fermeture de la CNPE de Fessenheim, en dépit des nouveaux problèmes de sûreté nucléaire apparus ces derniers mois dans la commune haut-rhinoise. Par contre, je vous fais une promesse en simple riverain de la vieille centrale nucléaire alsacienne : en cas d’accident nucléaire majeur à Fessenheim et d’un ordre d’évacuation, je refuserai de partir et je vous promets de rester sur mon lieu de vie dans la zone de Fessenheim. En effet, partir pour aller où ? Je pense à ces naufragés japonais de l’accident nucléaire de Fukushima en 2011 ; ils ont perdu leur domicile, ont séjourné de nombreux mois dans des lieux collectifs d’hébergement et aujourd’hui encore, certains vivent dans des camps de mobile-homes. Je pense aussi aux évacués de Tchernobyl en 1986 durablement touchés et qui vivront à jamais comme des apatrides nucléaires. Je n’évoque même pas le problème des indemnisations, le risque nucléaire n’étant pas couvert par nos contrats d’assurance habitation, cela engendrera des problèmes économiques pour nos familles dans le cadre d’un déménagement forcé de Fessenheim. Mais je refuserai avant tout de partir pour ceux qui devront rester et qui ne seront jamais évacués, à savoir les animaux et les morts. Concernant les animaux, sur mon lieu de vie à quelques kilomètres de la centrale nucléaire, il y a des poules, des poneys, des chevaux mais aussi des animaux domestiques comme mes chats. Je sais qu’en cas d’évacuation, la prise en charge des personnes sera très difficile et que dans l’urgence les animaux seront abandonnés à leur sort, d’autant que décontaminer une personne est une opération complexe mais décontaminer un animal ne s’est jamais pratiqué ? A Tchernobyl et à Fukushima, le sort des animaux était scellé d’avance et les autorités soviétiques ou japonaises ont procédé à la liquidation des animaux d’élevage et des animaux domestiques pour ceux qui ont été attrapés, les autres sont morts de faim. Alors, Monsieur le Président de la République, je vous fais la promesse de demeurer dans la zone de Fessenheim pour continuer à nourrir les animaux abandonnés du fait de l’évacuation nucléaire alsacienne. Concernant les morts, nos cimetières demeureront dans la zone contaminée par la radioactivité mais comment honorer la mémoire de nos familles enterrées durant des générations sur la terre de nos ancêtres dans la zone d’évacuation nucléaire ? En conclusion, chaque mois depuis 2014, les nouvelles inquiétantes en matière de sûreté nucléaire se sont succédées dans le ciel de Fessenheim. Le scénario d’un accident nucléaire devient donc de plus en plus probable dans la vénérable commune de Victor SCHOELCHER et par humanité vous l'aurez compris, j’ai pris cette décision de rester auprès des animaux abandonnés dans la zone d’évacuation. Je vous remercie Monsieur le Président de la République pour le temps que vous aurez consacré à lire ma dernière lettre de riverain inquiet de la centrale nucléaire de Fessenheim et j’ose encore espérer qu’en cette fin d’année 2016 et veille de noël, vous fassiez un cadeau à la France et à l’Alsace en annonçant la fermeture définitive du centre nucléaire de production électrique de Fessenheim. Je vous adresse Monsieur le Président de la République, l’expression de mon inquiétude en tant que riverain de la centrale nucléaire de Fessenheim. Gabriel WEISSER Riverain inquiet de la doyenne des centrales nucléaires françaises de Fessenheim.