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Une projection de "Rouge bandit" pour Rouillan et Cipriani

Publie le lundi 29 mars 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

de Paco

Dans le cadre de la campagne pour la libération de Georges Cipriani et de Jean-Marc Rouillan, Rouge Bandit, portrait de Charlie Bauer réalisé par Fred K. Nicolas, sera présenté le 5 avril au théâtre La Belle étoile à la Plaine-Saint-Denis.

Né en 1943, Charlie Bauer, enfant des quartiers Nord de Marseille, fut militant aux Jeunesses communistes dans les années cinquante. Il a rompu les amarres quand le PCF a voté des crédits militaires pour mener une guerre coloniale en Algérie. En toute logique, il soutiendra le combat du FLN algérien. Armes au poing, Charlie, adepte de la « propagande par le fait », va aussi attaquer des trains, des banques et des bijouteries pour redistribuer le butin à des gens dans la dèche.

Arrêté en 1962, Charlie Bauer va ronger son frein pendant vingt-cinq ans en prison, dont neuf en Quartier de haute sécurité (QHS). C’est là qu’il rencontra Jacques Mesrine, « l’ennemi public n°1 », avec qui il luttera contre le système carcéral. Une action qu’il mena de front avec des études supérieures. En prison, Charlie a passé une licence en psychologie, une autre en philosophie et un doctorat d’anthropologie sociale. Libéré en 1988, l’insoumis a publié deux ans plus tard une ardente autobiographie, Fractures d’une vie, aux éditions du Seuil (réédité chez Agone en 2004). Le réalisateur Fred K. Nicolas a fait son portrait dans Rouge Bandit (2009, 54 mn).

Si les mots ont remplacé les balles, Charlie Bauer reste fidèle à ses combats révolutionnaires et à sa haine des prisons. Avec un accent chaleureux, il l’exprime régulièrement en apportant son soutien aux militants d’Action Directe emprisonnés depuis vingt-trois ans. Ils sont deux à être encore englués dans les embrouilles vengeresses de l’État. Georges Cipriani devrait savoir dans quelques jours si sa dernière demande de semi-liberté est acceptée. Jean-Marc Rouillan, de retour au centre de détention de Muret, près de Toulouse, après un passage au Centre national d’observation de Fresnes et à l’hôpital de la Pitié Salpétrière, attend d’être fixé sur son sort. Souffrant du syndrome de Chester-Erdheim, il a demandé une suspension de peine pour raisons médicales.

Projection de Rouge bandit le lundi 5 avril, à 16 heures, au théâtre La Belle Étoile (compagnie Jolie Môme) 14 allée Saint-Just à La Plaine-Saint-Denis. Métro Porte de la Chapelle ou RER B La Plaine-Stade de France, puis bus 153 ou 302, arrêt Eglise de la Plaine. Entrée 5€. La projection sera suivie d’un débat avec Charlie Bauer et les collectifs de soutien Défense Active et Ne Laissons pas faire !

Plus d’infos sur la campagne sur le blog d’information et de mobilisation pour la libération des militants d’Action Directe et sur le site Ne Laissons pas faire !.

Photo prise lors de la manifestation du 23 mars 2010 à Clermont-Ferrand.

PACO sur Le Post

Messages

  • Article intéressant, avec une grosse tache : on pense ce qu’on veut du PCF, j’y ai été de 1976 à 1999, je n’y aurais pas été avant que le stalinisme ne soit clairement dénoncé, et je n’en ai plus grand-chose à foutre car j’ai perdu l’espoir, mais il y a des choses qui ne passent pas, comme par exemple : "le PCF a voté des crédits militaires pour mener une guerre coloniale en Algérie."

    Le PCF n’aurait jamais dû faire confiance à Guy Mollet, c’est sûr, mais s’il avait voté contre un texte qui parlait de faire la paix, et pas la guerre, vous diriez aujourd’hui que le PCF a voté contre la paix. Je me trompe ?

    Vous jouez à être la gauche de la gauche de la gauche de la gauche, mais pour le plaisir de taper sur les cocos, vous dédouannez Guy Mollet, ce que la social-démocratie a fait de pire avant Mitterrand !

    • ce que la social-démocratie a fait de pire avant Mitterrand !

      Mitterrand c’était le Ministre de l’Intérieur de Guy Mollet. Peut pas dire qu’il était ni mieux ni pire...

      Pour ce qui est de la "confiance" à Guy Mollet c’est vrai qu’il y a eu des choses pas faciles à digérer. Mais je pense qu’on savait pas tout ce qu’on sait sur les Sociaux-Démocrates de la SFIO. Même si on s’en méfiait. Congrès de Tours et non-intervention blumesque obligent...

      De plus la "décolonisation" c’était pas encore dans les moeurs, même dans le Parti. Surtout pour l’Algérie qui était alors un département français et ou on ne parlait pas d’une "guerre" mais de "maintien de l’ordre" face à des éléments factieux.

      Maintenant qu’on connait le rôle qu’ont joué les réseaux atlantistes en jouant à la fois de la volonté de libération du FLN, de la volonté de la France de garder l’Algérie, puis plus tard en organisant et armant en sous-main l’OAS, afin de tenter rendre impossible une quelconque coopération entre un futur nouvel Etat algérien et la France, c’est plus facile de juger.

      Mais alors tout le monde, y compris les cocos, pensait souvent à la "Main de Moscou" derrière le PCF, mais personne à celle de "Wall-Street" derrière la bourgeoisie européanisante de Guy Mollet.

      A l’époque je pense que personne à la tête du PCF n’était en mesure de calculer les vraies décisions à prendre. Un peu comme s’il y avait aujourd’hui des événements en Corse et qu’il faille décider quoi faire pour un Gouvernement dit de gauche. Comme un éventuel futur gouvernement Ségolène Royal par exemple, s’il avait à faire face à un problème similaire dans un département français.

      Ca serait pas difficile, nos copains de la CIA sont devenus des champions dans ce genre d’opérations "humanitaires" et de soutien aux "Minorités opprimées" quitte à les inventer s’il le faut. Ils jouent sur les tableaux des carences de nos soi-disant "démocraties".

      Dans le cas de l’Algérie y avait rien à inventer, l’oppression était là ainsi que les promesses non tenues après 45 par le Gouvernement provisoire.

      G.L.

  • J’ai connu Charlie Bauer, en 1982, au rez de chaussée d’une division réservée aux DPS (détenus à particulièrement surveiller).
    Son langage n’a pas vieilli et correspond toujours à la haine que nous éprouvons pour cette société de merde.
    Pourquoi le NPA ne s’en inspire pas ?

  • A propos de la semi-liberté de Georges Cipriani, lire sur Le Post.

    Et maintenant, mettons le paquet pour la libération de Jean-Marc Rouillan.