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Un anesthésiste de Montpellier s’est suicidé après un surdosage qui a rendu un enfant paraplégique.

Publie le vendredi 2 avril 2010 par Open-Publishing
6 commentaires

Un anesthésiste de Montpellier s’est suicidé après un surdosage qui a rendu un enfant paraplégique.

Pris de remords après son erreur professionnelle, il avait disparu depuis lundi dernier. Le corps d’un anesthésiste de l’hôpital de Montpellier, à l’origine d’un surdosage, a été retrouvé inanimé jeudi après-midi à Villeveyrac, dans l’Hérault.

Lors d’une opération de chirurgie viscérale, réalisée à la mi-janvier, cet anesthésiste de 31 ans s’est trompé dans le dosage du produit anesthésiste, ce qui provoque la paraplégie de cet enfant de 6 mois. L’erreur de dosage du produit injecté "a sans doute favorisé une paralysie des membres inférieurs" du nourrisson, a précisé Bernard Guillot, président de la Commission médicale d’établissement.

Selon la direction du CHU, "l’intervention s’était bien passée", l’accident médicamenteux se produisant "au cours de la phase post-opératoire de prévention des douleurs post-interventionnelles". L’anesthésiste a ensuite été suspendu de ses fonctions, "une mesure de protection", a précisé la direction du CHU, qui lui a proposé pendant plusieurs semaines un soutien psychologique.

La crainte de la commission médicale
Cet homme aurait dû se présenter lundi devant le Comité des sages de l’hôpital, une structure de conciliation qui se réunit en cas de situation difficile, a déclaré Bernard Guillot, président de la Commission médicale d’établissement. C’est son absence qui a déclenché les recherches. Un mot avait été retrouvé par son épouse sur son ordinateur, laissant présager cet évènement, a indiqué la direction du C.H.U. de Montpellier.

Le comité des sages de lundi avait justement pour but de se pencher sur les conditions d’une éventuelle reprise de son activité, a-t-il ajouté. "La responsabilité de ce drame était très lourde à porter par ce jeune praticien et l’ensemble de l’équipe", a ajouté la direction du CHU. Une enquête a été ouverte sur la mort de l’anesthésiste, prise en charge par le parquet de Bézier.

L’enfant victime de surdosage va être examiné à l’hôpital spécialisé de Necker, à Paris, pour étudier les conséquences de cette erreur médicale.

http://www.europe1.fr/Faits-divers/Suicide-d-un-anesthesiste-168067/

Messages

  • C’est moche. Mais en même temps, y’a quelque chose à méditer.

    Combien de patrons de multinationales se suicident après avoir entraîné la mort de milliers de personnes, soit par voie de licenciement, soit par production de produits toxiques, etc ... ?

    Aucun ?

    (k)G.B.

  • J’ai été bouleversé et choqué d’apprendre le suicide, la mort d’un jeune homme anesthésiste qui durant sa courte vie a essayé d’oeuvrer pour diminuer la souffrance de ses semblables et qui a certainement sauvé des vies ! Aujourd’hui, quel est le médecin qui peut dire qu’il n’a pas un doute d’une éventuelle erreur médicale qu’il aurait commise et qui peut dire qu’il n’en commettra jamais ? Bien évidement nous pensons aux conséquences terribles et irréparables des dommages subis par le patient et par sa famille mais qu’en est-il de la souffrance interne du médecin. Qui s’interroge sur les conditions de travail déplorables et dangereuses des chirurgiens, des anesthésistes, des obstétriciens, des urgentistes, des transplanteurs d’organes ? Personne ne dit un mot sur les heures quotidiennes inhumaines de travail, sur les gardes, sur les astreintes comme s’il était normal d’enchaîner une journée de travail avec une garde puis reprendre une nouvelle journée de travail. Aucun autre métier ne pratique une telle aberrance. Qu’en est-il du repos compensateur après une garde ? Tous les responsables de l’hôpital (du directeur aux chefs de services) savent que ce repos compensateur n’est pas appliqué mais personne ne dit rien. Ils sont tous hors la loi, comme ceux qui continuent à travailler ! Comment peut-on se dire efficace à 100% après autant d’heures de travail ? Oui les patients courent un réel danger après un certain nombre d’heures hebdomadaires de leur soignant ! Lorsqu’une personne se suicide dans une grande entreprise comme France Télécom ou Renault et que ce suicide est en rapport avec son travail, on réagit vivement et c’est normal. Mais lorsque deux fois plus de médecins se suicident pour les mêmes raisons, on passe fréquemment sous silence. Aujourd’hui, il y a eu encore MORT D’HOMME, et cela ne peut plus durer ! Aux Armes Citoyens Médecins, il est grand temps de se bouger ! Les conditions de travail ne sont plus acceptables et ce n’est pas avec la loi HPST et le désengagement de l’Etat en matière de santé que cela va s’améliorer. La Médecine est en danger !
    Nous pouvons avoir des interrogations sur la gestion de ces deux tragédies. On peut supposer que l’enquête sur la responsabilité de l’erreur médicale n’est pas terminée alors pourquoi avoir attendu aussi longtemps (dix semaines de mise à l’écart de ce médecin) pour prendre une décision ? Pourquoi avoir laissé ce médecin seul avec sa détresse aussi longtemps ? Lorsque nous entendons les protagonistes (les responsables de l’hôpital) dire, nous avons tout fait pour assister ce médecin, c’est " un peu fort" ! C’est un véritable échec, il y a eu MORT D’HOMME ! Je ne voudrais surtout pas être ce ou ces responsables car je garderais en mémoire indéfiniment le doute de la responsabilité de la mort d’un être humain.
    Alain H.
    Médecin généraliste (proche de la retraite)
    PS : cette tragédie n’a fait que deux jours la une des journaux ! On ne peut pas en rester là ! Où sont passés les chefs de services ?