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Les « bons » confrères chez Denisot

Publie le samedi 5 juin 2010 par Open-Publishing
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Je suis un fervent admirateur de Didier Porte (http://blogbernardgensane.blogs.nou...).

Je n’ai aucun scrupule à dire que je n’ai pas vraiment goûté une de ses chroniques matinales de la semaine dernière sur France Inter. Il y encourageait Dominique de Villepin qui, chacun le sait, parle comme un charretier dans le privé (c’est cela, les fins de race), à proférer des insultes extrêmement grossières contre Sarkozy. La chronique était vulgaire, non à cause des gros mots, mais parce qu’elle n’était pas, au sens noble du terme, politique.

Deux collègues de la matinale de France Inter, non des moindres (Demorand et Thomas), se sont retrouvés dans Le Grand Journal de Denisot pour déblatérer contre Porte (http://player.canalplus.fr/#/351773...), expliquant que l’humoriste était allé beaucoup trop loin, qu’il avait profité du fait qu’il n’existait pas de censure préalable dans l’émission. Chacun sur le plateau y alla de son petit refrain, jusqu’à l’inénarrable Ariane Massenet dont le bons sens démagogique près de chez elle et l’intelligence podologique doivent faire se retourner son illustre ancêtre dans sa tombe.

Aller chez Denisot n’est pas neutre. Remarquablement conçue, son émission est LE lieu du PAF branché par excellence : ils ne sont pas si nombreux, les producteurs français qui ont fait chanter Prince en direct. En outre, Denisot est, depuis belle lurette, un proche de Sarkozy, avec qui il a publié un livre en 1995. Lorsque deux journalistes de France Inter vont chez Denisot pour critiquer un humoriste polémiste, qui a peut-être dérapé, ils n’insultent pas l’avenir. Thomas et Demorand étant connus pour n’être pas des soutiens évidents du pouvoir, sans non plus être de vigoureux opposants, ils ont intérêt à poser leurs marques. Si, comme cela est vraisemblable, Sarkozy se représente à la présidentielle, les deux années à venir vont être terribles. Notre kleiner Mann ne mettra plus de gants et donnera libre cours à ses tendances autoritaristes profondes. Les journalistes de France Inter et d’ailleurs ne pourront plus se livrer à leur joyeux babillage, légèrement critique mais de bon aloi. Ils seront pour lui ou contre lui. Donc pour lui.

Si Sarkozy l’emporte, il restera aux deux ou trois humoristes réellement politiques de notre pays les scènes des MJC des quelques banlieues rouges où la gauche respire encore un peu. Le Grand Journal, quant à lui, brillera toujours de tous ses feux.

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