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La folie des sommets dépasse toutes bornes.

Publie le mardi 8 juin 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Creuser un lac artificiel à l’intérieur d’un centre des médias au plein cœur de Toronto ?
Hein, quoi ?

C’est pour permettre aux journalistes venus de l’étranger de faire leurs reportages sur le G-8 devant un arrière-plan d’un paysage « typiquement canadien. »

Le gouvernement de Stephen Harper dépense l’argent des contribuables à coups de millions sur des projets loufoques en préparation des sommets du G-8 et du G-20 à la fin du mois.

Harper a attrapé « la maladie des grands sommets. »

La plus récente folie : un faux lac, un pied de profondeur, qui sera construit pour donner l’impression à 2 800 journalistes étrangers et leurs téléspectateurs qu’ils sont sur place à la réunion du G-8 à Huntsville, pas à l’intérieur d’un édifice au plein cœur de Toronto.

On fournira aux journalistes de belles chaises de bois, style « Muskoka » de la nourriture et quelque chose à boire à côté du lac artificiel pendant qu’ils suivront les délibérations de la réunion à Huntsville sur un écran géant.

La nouvelle de la fraude aquatique a déjà fait le tour du monde. Le lac a été surnommé « Lac La Folie » en français et « La Folie de Harper » en anglais.

Le lac artificiel coûtera seulement 57 000 dollars à cause de sa petite profondeur, et le reste du centre des médias, y compris une réplique de la Tour de la Bourse de Toronto, un 2 millions dollars.

L’ironie est mordante. À 800 mètres du faux lac, il y a un vrai lac qui s’appelle le lac Ontario. C’est le quatrième plus grand lac au monde. Il n’a coûté rien à construire.

À la Chambre des communes le leader NPD Jack Layton a déclaré « dans ma jeunesse j’ai connu le Lac des Deux Montagnes ; maintenant on a le Lac des Deux Millions. »

Les excès ont débuté il y a un an.

Au début, les organisateurs pensaient loger tous les journalistes avec les délégués à Huntsville. Mais ils se sont rendu compte plus tard qu’il n’avait de place pour en accueillir que 200. Donc ils ont décidé de déménager la plupart des journalistes à Toronto.

Malheureusement, ils avaient déjà engagé une fortune en infrastructure à Huntsville :

 un centre des médias de 22 millions $ ;

 un pavillon " style gazébo " de 100,000 $ ;

 des toilettes à 200 000 $, malheureusement situées par erreur à 20 kilomètres du site ;

 400 000 $ pour rafistoler un vieux bateau à vapeur, qui malheureusement ne sera utilisable que dans deux ans ;

 une affiche de bienvenue taillée dans le granit solide qui accueillera les visiteurs au coût de 200 000 $.

Ajoutons à ça la construction d’une piscine pour les 200 journalistes attendus à Huntsville, et un centre sportif pour le hockey - 22 millions $ - qui ne servira à pas grand-chose à ce temps de l’année.

Les députés et ministres conservateurs ont été dépêchés hier à la défense de la folie à Harper.

Le porte-parole du gouvernement, le député de Peterborough, Dean Del Mastro a affirmé que " deux millions ce n’est pas beaucoup pour impressionner les journalistes. "

Le ministre de l’industrie, Tony Clement, a dit qu’on doit songer aux retombées touristiques. On y pense, justement.

Le ministre d’état Peter Kent, ancien journaliste au réseau Global, a dit que le lac artificiel serait un excellent arrière-plan pour les « reportages » des journalistes de télévision.

Oui, Monsieur Kent, avec les beaux canots rouges autour d’eux. Y a-t-il de quoi de plus canadien ? Il ne manque que le sirop d’érable.

Parmi les conservateurs, seul le conseiller particulier de Stephen Harper, le professeur Tom Flanagan, a déclaré à la télévision hier soir qu’il n’a pas l’intention de défendre l’indéfendable.

Selon Flanagan « tout est hors contrôle. On ne sait plus qui est responsable, ni où va l’argent. »

Il y a une certaine ironie qui semble avoir échappée aux proches de Harper : le G-20 a été formé en 1996 pour aider les grandes puissances mondiales à éliminer la pauvreté au Tiers-monde et les encourager à mieux gérer leurs finances au profit de leurs contribuables.

Une absurdité qui a échappé, semble-t-il, à certains.

 http://www.quebechebdo.com/article-461705-La-folie-des-sommets-depasse-toutes-bornes.html

Messages

  • Moi, si on me paye l’avion, l’hébergement et les repas, je veux bien venir gratos pour me déguiser en ours et faire semblant d’attaper un saumon.

  • Qu’est ce qu’ils vont foutre à ce G20 ces pseudos journalistes, télés, GRANDS REPORTERS ? il n’y a rien à apprendre, rien à faire et qui va lire,qui va écouter les commentaires de ces lèche-culs ? Rien à faire que l’Agité soit à droite ou à gauche sur la photo et que Berlusconi discute avec son portable.

    IL y a des métiers que je n’aimerais pas faire . Eux n’ont pas de scrupules !

    G20 dans le lac Ontario
    Au milieu Arlette Chabot !
    La la lère et tralala....