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Jouons nos retraites à la roulette russe

Publie le dimanche 13 juin 2010 par Open-Publishing

En réaction à une retraite de mon blog sur les retraites par capitalisation (http://blogbernardgensane.blogs.nou...), un correspondant m’écrit ceci :

"Le risque fait partie de la vie, la vie est un risque ! La retraite par répartition appauvrit les jeunes actifs, ca n’est ni mieux, ni juste. Ecrit par :Le Parisien Libéral"

Partant du principe que cette réaction n’est pas humoristique, je lui réponds deux choses :

1) Il me fait penser à ces jeunes travailleurs qui, aujourd’hui, victimes de la propagande libérale qui exacerbe l’individualisme, refusent de payer des cotisations de mutuelles "pour les vieux". Ces jeunes oublient qu’ils seront vieux un jour et que les vieux d’aujourd’hui (dont je suis) leur ont payé, par l’impôt, leurs études.

2) Mon correspondant joue parfaitement le jeu du Kleinermannisme (qui est un humanisme) et qui consiste, justement, à jouer sa retraite, donc sa vie de personne de plus en plus fragile, à la loterie.

Une de mes connaissances vient de me fournir une illustration parfaite de ce que j’avance. Afin de mettre un peu de beurre dans les épinards (quand on est vieux, on n’a plus de dents) de sa maigre retraite, cette personne a acheté quelques dizaines d’actions AXA et quelques dizaines d’actions BNP. Du lourd, du Bébéar, du Pébereau, du "premier assureur au monde", de la "banque d’un monde qui change". Pas de fonds pourris chez ces gens-là.

En 2005, les actions de cette personne valaient 2966 euros. Au 1er janvier 2010, elles culminèrent à 3008,60. En cinq ans, notre vaillant actionnaire a donc réalisé une plus-value de 42,60 euros, soit 0,98%. Avec une inflation officielle de 1,5% par an. Résultat inférieur à ceux du Livret A, avant qu’on ne l’assassine.

Cet ami me dit, dépité, que le CAC sent toujours le hareng. Ben pourquoi ?