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Les employés de Radio France invitent leurs auditeurs à manifester avec eux le 1er juillet

Publie le lundi 28 juin 2010 par Open-Publishing
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Les employés de Radio France invitent leurs auditeurs à manifester avec eux

Le micro-climat de la radio tourne à l’orage

C’est un fait rare : les employés de Radio France invitent leurs auditeurs à manifester avec eux, suite aux limogeages de Didier Porte et Stéphane Guillon.

C’est la guerre des ondes. L’intersyndicale de Radio France appelle les auditeurs à rejoindre les employés de la Maison Ronde à une manifestation ! Il s’agit de réclamer le retour des chroniques des humoristes Stéphane Guillon et Didier Porte, virés de France Inter de pour abus de liberté d’expression.

C’est le 1er juillet, à 18h, que les syndicats CFDT, CFTC, CGT, FO, SNJ et Sud attendront le prompt renfort des auditeurs devant la Maison de la Radio, à Paris, pour cette protestation qui traduit un climat très tendu au sein des stations. Une grogne qui risque de ne pas se cantonner à la seule capitale puisqu’un appel a aussi été lancé pour des rassemblements en régions : devant les locaux des France Bleu et du Mouv’ à Toulouse.

Refusant "la main-mise du pouvoir sur les antennes de la radio publique", les protestataires demandent "le retour sur l’antenne de chroniques de Didier Porte et Stéphane Guillon dans la matinale de France Inter et dans l’émission Le Fou Du Roi de Stéphane Bern" tout en mettant le doigt sur "les suppressions injustifiées d’émissions". Six, au total, seront absentes des grilles de rentrée.

Le coeur de leurs revendications étant "le respect et la garantie d’expression, de l’indépendance des programmes et de l’information sur les radios de service public" qui avait déjà poussé ce samedi des auditeurs à rejoindre des salariés devant Radio France. Là, il s’agissait d’un cri de colère provoqué par l’arrêt de l’émission d’actualité internationale de Jean-Marc Four, Et Pourtant Elle Tourne.

J.-F.T.

Lundi 28 juin 2010


Mauvaises ondes à France Inter

L’éviction des humoristes Guillon et Porte cristallise le malaise au sein de la radio : l’impertinence politique y a-t-elle encore sa place ?
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Les évictions de Stéphane Guillon et Didier Porte vont-elles jouer sur l’audience d’Inter ? (Reuters)

"L’ambiance de m… qui sévit actuellement à France Inter n’est pas sans rappeler celle qui a existé au sein de l’équipe de France et à conduit à sa perte. Le mépris n’est jamais une bonne méthode de gouvernance." Vendredi matin, à 7 h 55, pour sa dernière chronique de la saison sur France Inter, François Morel ne se voulait pas vraiment drôle. Les oreilles de Jean-Luc Hees, patron de Radio France, ont encore sifflé, après des mois de lutte par micro interposé avec les deux autres humoristes maison, Didier Porte et Stéphane Guillon, débarqués cette semaine.

L’événement a tendu le climat un peu plus au sein de la station. Journalistes et producteurs ont dénoncé dans une « lettre ouverte aux auditeurs » ces annonces "aussi brutales qu’incompréhensibles". Une partie de la rédaction, notamment la plus jeune, soutient les deux trublions, au nom de la liberté d’expression et de la "différence" qui a permis à Inter de devenir deuxième radio de France. Une autre partie juge que les "martyrs" en font trop. La faible mobilisation d’un appel sur Facebook en faveur de Guillon démontre ce soutien très partagé, même si Porte, lui, a fait un tabac à Bordeaux lors du direct délocalisé du Fou du roi, dont il est également évincé.

"En pleine “berlusconisation” de Radio France ?"

La majorité estime que la direction se trompe : oui, l’humour, et notamment l’impertinence politique, a bien sa place dans une tranche matinale politique. "Les auditeurs savent très bien faire la différence entre un éditorial politique et un billet humoristique", explique Thomas Legrand, une des "voix" du matin. Le malaise est en réalité plus profond. Pour imprimer sa marque, Philippe Val, nommé par Hees, lui-même installé par Nicolas Sarkozy, réorganise profondément la radio. Des émissions maison sont supprimées (Esprit critique, Et pourtant elle tourne…), cinq "producteurs" extérieurs doivent quitter la station avec leurs programmes (comme Parking de nuit, dont c’était la dernière vendredi soir), des cadres sont menacés ou licenciés.

La grille de la matinale subit aussi de profonds changements avec l’arrivée du duo Audrey Pulvar (6-7 heures), qui avait mené une interview pugnace de Sarkozy en 2007, et Patrick Cohen (7-9 heures). Avec peut-être aussi le remplacement de la grande interview politique de 8 h 20 par un débat contradictoire. "Serions-nous en pleine “berlusconisation” de Radio France ?" interroge Jean-Eric Ziolkowski, représentant CFDT, qui alerte sur d’autres suppressions d’émissions à France Musique et France Culture.

http://www.lejdd.fr/Medias/Radio/Actualite/Mauvaises-ondes-a-France-Inter-203475/

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