Accueil > Elle crève et on regarde ailleurs...

Elle crève et on regarde ailleurs...

Publie le lundi 9 août 2010 par Open-Publishing
5 commentaires

C’est en 2002 qu’elle commença de se laisser aller. Pas du jour au lendemain. Plutôt une lente mais inéluctable déchéance.

Le premier signe qui aurait du alerter ses amis avait été sa rencontre avec ce jeune bourgeois qui avec son sourire carnassier s’était mit en tête de la prendre à son mentor en titre.

Elle en avait subi des humiliations depuis 52 ans qu’elle bossait. Battue plus souvent qu’a sont tour, traitée comme un objet, contrainte aux compromissions les plus abjectes ; utilisée dans des combines plus que douteuses. Bref elle en avait vu de toutes les couleurs en ce début des années 2000.

Quand le jeune loup décida de la prendre à la vieille crapule qui l’avait en main elle s’était dit : « bah, il ne sera pas pire que le vieux. Il a pas l’air finaud mais bon, ce ne sera pas le premier ».

Elle ne savait pas trop de quel deal elle avait fait l’objet, elle avait vaguement compris que le vieux était en bout de course et que c’est au jeune loup qu’elle devrait obéir. Officiellement le vieux était le patron jusqu’en 2007. Officieusement c’est le nouveau qui la drivait.

Dès le début, elle eu des doutes sur les intentions du nouveau patron. Dès le début elle avait senti que le nouveau boss n’était pas net. Pour tout dire elle qui était habituée aux mauvais traitements, ne se rappelait que d’une époque où... mais c’était avant, elle ne voulait pas y penser.

Alors tant bien que mal elle faisait la seule chose qu’elle savait faire. Attendre et encore attendre que vienne le nouveau patron...

C’était en 2002 et elle était résignée. Mais jamais, jamais elle n’aurait imaginé ça : pour la première fois de sa carrière elle su que le nouveau boss ne voulait pas l’utiliser comme l’avait fait les autres avant lui. Non, elle en était sûre il voulait la tuer. Et détail sordide elle savait qu’il la tuerait à petit feu. Pas par jeu, par haine.

Avec les autres tauliers, au moins les choses était cachées, étouffées... Au moins y mettaient ils un minimum les formes à défaut de respect.

Dès les premiers jours, son calvaire commença. Tout lui était bon pour la briser. Et toujours publiquement pour que tout le monde la voit dans son avilissement. De 2002 à 2010, il s’employa à la trainer dans la boue, à la ridiculiser, la faire dire tout et son contraire et surtout il la força à se renier et à renier ses valeurs. Il la voulait déshonorée le petit cador. Sûr de lui le petit roquet qu’elle avait héritée en 2002. Parce qu’en 2007, le roquet s’était senti pousser des ailes et pour tout dire elle n’en doutait plus, il n’avait plus besoin d’elle.

Bien sûr tout le monde la voyait s’affaiblir, se rabougrir devenir l’ombre d’elle même. Bien sûr, elle avait essayé d’alerter ses amis... Rien n’y avait fait. Les amis lui disait c’est pas grave, tu verra en 2012 ça ira mieux. On te sortira des griffes de ce fada... Et blablabla !

C’est l’été 2010 et elle le sait, elle ne tiendra pas jusqu’en 2012. Elle crève à petit feu elle le sait, elle n’aura pas de retraite. Elle crie à ses amis que la peur n’évite pas le danger, elle leur crie qu’après elle viendra leur tour. Elle crie, mais elle sent ses forces s’en aller comme elle voit ses amis hésiter, tergiverser sans se décider à affronter leur ennemi.

Elle crève à petit feu dans l’indifférence de ceux qu’elle a aimé, elle crève et ils regardent ailleurs. Pendant ce temps le petit mac ne peut empêcher un rictus s’afficher sur son visage. Huit ans, mais il pense qu’il a eu sa peau !

Peu importe son nom, ceci n’est qu’un conte.

Peu importe. Elle crève et on regarde ailleurs...

Carland

Messages

  • Elle gardait cependant espoir ; car dans les heures les plus sombres, se souvenait-elle parfois, jaillissait en elle le souvenir lumineux d’amis qui n’avaient pas abandonné.

    Dans les ténèbres où même les forces destructricee redoutaient à s’y aventurer, ses amis avaient toujours su avancer sans crainte, eux qui connaissaient leur propre passé, la raison de leur existence actuelle, et qui donc savaient où ils devaient se diriger, dans ces ténèbres suscités par leurs ennemis, et pourtant craint par ceux-là même.

    Elle choisit donc d’attendre, car elle sait que le tueur le plus redoutable, en ces époques sombres, n’était pas celui créé par les Ennemis des hommes, mais celui qui attendait son heure patiemment, celui qui construisait, qui rassemblait, qui posait ses stratégies, ses pièges dans un seul but : tuer définitivement cette Bête, cette abomination qui tentait une nouvelle fois de détruire le monde des hommes.

    Et la victoire ne pouvait appartenir qu’à celui qui n’avait pas oublié le sens du mot « humain ».

    • Et la victoire ne pouvait appartenir qu’à celui qui n’avait pas oublié le sens du mot « humain ».

      Et je pense qu’ils sont nombreux ceux qui conservent assez d’humanité dans un monde capitaliste déshumanisé pour se lever contre la barbarie que les prévaricateurs veulent imposer.

  • Enfin l’on espère qu’ils seront NOMBREUX à se réveiller avant qu’il ne soit trop tard !!!

  • Penser que tout a commencé en 2002 est un peu naif

    • certe ,mais disons qu’en 2002 Marianne a carrément sauté la barre

      rocheuse ,et en piqué 300m ,on s’en sort difficilement ,a moins que la

      vierge dans son extrème bonté fasse un miracle ,sauvez la fille ainée de

      l’Eglise , pourquoi pas , un CHAVEZ français d’ici 2012 , POUQUOI PAS

      ensemble tout est possible