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Rennes : 25 personnes menacées d’expulsion

Publie le vendredi 13 août 2010 par Open-Publishing

Alors que les révélations se succèdent dans l’affaire Woerth Bettencourt comme en témoigne cette nouvelle révélation de Médiapart. Pendant que Le pen et Sarkozy sont occupés au jeu du « tu me tiens par la barbichette... ». Dans cette France qui sent de plus en plus le poisson pourrissant par la tête. Certaines informations ne trouvent pas la place quelles méritent dans les médias traditionnels.

C’est sur le site de l’association Droit Au Logement de Rennes (DAL35) que l’on apprend que profitant sans doute de la torpeur estivale, le maire PS de la ville Daniel Delaveau vient d’assigner en référé expulsion vingt cinq demandeurs d’asile et parmi eux des enfants. L’audience aura lieu le mardi 17 août au tribunal d’instance de Rennes.

Installés depuis le 11 juin dans un immeuble d’habitation inoccupé depuis longtemps et appartenant à la ville de Rennes avec comme seul soutien l’aide du DAL 35 que 25 personnes survivent dans la plus grande précarité. Les voilà donc menacées de retour à la rue et les enfants avec.

Rappelons que la loi fait obligation à la municipalité de reloger ces personnes en grande précarité. Qu’a cela ne tienne : plutôt que d’agir la municipalité emmenée par son maire Daniel Delaveau fait la sourde oreille, tout comme l’ensemble de l’équipe municipale. Des élus sans doute débordés pour qui les conditions de vie extrêmement difficiles de ces personnes ne justifient même pas qu’ils transportent leur précieuses personnes sur les lieux, ne serait ce que pour rechercher des solutions concrètes à la situation de ces familles et leur apporter soutien et réconfort.

Drôle de conception du rôle d’élus que cette pratique consistant à faire le mort au lieu d’agir.

Mieux, non content d’ignorer le sort de ces personnes parmi lesquelles faut il le rappeler se trouvent des enfants, des femmes enceintes et non content de s’assoir sur la loi quand elle n’agrée pas nos bons bourgeois, le maire assigne les victimes au tribunal.

Sans doute monsieur le maire de Rennes préfère t’ il instrumentaliser la justice aux dépends de personnes fragilisées plutôt que d’exiger de la préfecture qu’elle applique tout simplement les lois.

Comme le rappelle fort justement le DAL35 à propos de cette assignation, « Certes cela est plus facile que de réclamer officiellement et publiquement une demande de réquisition au préfet ou de prendre fait et cause en faveur des plus défavorisés ! ».

Ce que le DAL35 n’évoque pas c’est la dimension politique de cette affaire. Elle illustre pourtant clairement le double discours du PS : d’un coté les belles et généreuses pétitions de principe qui dans le fond n’engagent que ceux qui y croient de l’autre une pratique que ne renierait pas le plus droitier des maires UMP.

Comment peut on se dire de gauche et afficher un tel mépris de ses concitoyens ?

Comment peut on prétendre combattre la politique de plus en plus FNisée d’une droite qui à l’instar de son chef s’aligne ostensiblement sur le programme du FN ?

Comment peut on même se prétendre tout simplement humaniste ?

Ces quelques questions méritent pourtant que les militants du PS s’ y attardent et plus encore qu’ils les posent à ces élus plus préoccupés de leur petite personne que du bien commun.

Des élus qui ont la parole à gauche et les actes à droite.

Le site du DAL 35 : http://dal35.blogspot.com

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