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Gauchisme : Quand lutter contre le capitalisme productivisme ne suffit pas.

Publie le samedi 14 août 2010 par Open-Publishing
16 commentaires

Gauchisme : Quand lutter contre le capitalisme productivisme ne suffit pas.

Quand la gauche de gauche projette de repousser le capitalisme
productivisme elle ne dit pas que tout doit décroitre. La production la
plus nuisible doit décroitre. Mais ce n’est pas un comité d’expert qui
en décide. Et cela ne va pas se faire du jour au lendemain. En fait
cette gauche-là, du Front de gauche au NPA (pas le PS) propose de
repousser l’écologie de marché et son mode de distribution qui favorise
les riches, les solvables. Elle défend en conséquence l’appropriation
publique suivie d’une socialisation. Elle défends toujours les services
publics, et une production de biens démarchandisés donc délivrés aux
prolétaires peu solvables. Elle sait qu’il y aura encore besoin d’écoles
publiques, d’hôpitaux publics, de logements sociaux et de toutes une
série de services à bas tarifs pour satisfaire les besoins sociaux de
tous y compris des peu solvables, des prolétaires.

Différence des pratiques.

Cette gauche-là ne propose pas la grève de la consommation et du pouvoir d’achat ainsi que le propose Ariès et certains décroissants. La
proposition pourrait être crédible si elle était adressée clairement à
la classe dominante. Mais cela sonne trop marxiste pour certains. Et
puis la bourgeoisie se moque des injonctions à une moindre consommation car c’est précisément elle qui bénéficie d’une production de luxe, en terme de bateaux, d’avions, de gros véhicules très gourmants, etc... La proposition a pourtant une certaine pédagogie de classe qui pourrait être complété par une adresse aux couches moyennes très aisées, celles qui disposent à chaque fin de mois d’une épargne conséquente. Mais les décroissants semblent pour certains du moins peu soucieux de justice sociale.

Différence des théories.

Pour les décroissants la lutte contre le productivisme et contre la
surconsommation est première la lutte contre le capitalisme seconde,
voire très éloignée. Certains, plus individualistes portent le fer
d’abord sur le volet consommation, d’autres, plus collectif, attaquent
le productivisme, mais pas le capitalisme productiviste.

Qu’est-ce alors que le productivisme ? Pour la gauche de gauche il se
définit comme le fait de "produire pour produire". Le productivisme est
fondé sur le travail au-delà de la simple nécessité sociale du vivre. Il
est surtravail pour le profit. Il passe nécessairement par le marché. Le
productivisme va de pair avec le travaillisme des uns (toujours plus
d’heures, et plus vite) et le chômage des autres. Pour les gauchistes de
la décroissance il est "fétichisme de l’Etat et de la technicité". C’est
là la définition d’Ariès qui s’appuie sur une définition d’Henri
Lefebvre. Ils critiquent aussi la publicité comme industrie de
surconsommation, et même comme créateur de consommateurs inassouvis.

Posture d’invective contre la gauche.

Je cite l’article "Une grève générale de la consommation ?" (1) "Que ce
soit l’Association pour la taxation des transactions financières et
l’aide au citoyen (Attac), le Nouveau parti anticapitaliste (NPA), la
Fondation Copernic ou même Alain Accardo, aucune pensée se revendiquant "de gauche" ne semble avoir réellement rompu avec ce productivisme."

Mais comment se passer de technologie pour construire le monde : les
trains, les voies de chemin de fer, les réseaux téléphoniques,
l’internet. Est-ce du luxe ? En matière de productivisme, il faut donc
d’abord lire (ou deviner) la définition qu’en donnent les auteurs.

"Les gauches ne s’intéressent guère à l’agression publicitaire, par
exemple. Elles se n’offusquent pas d’une vie conçue comme une somme de petits plaisirs." Heureusement que l’intégrisme décroissant n’impose pas la sobriété volontaire ! Les "petits plaisirs", même vus comme
compensation de créatures aliénées par le surtravail, sont encore
nécessaires pour vivre. La religion de la décroissance a un aspect monacal qui fait peur. J’ai d’ailleurs entendu un jeune stigmatiser le port de menus bijoux de pacotille de ma fille comme un intégriste religieux. La sobriété ne fait pas dans la modération !

AMK

Une grève générale de la consommation ?

http://www.betapolitique.fr/Une-greve-generale-de-la-57163.html

Messages

  • slt AMK, tu oublies des tas de notions qui sont développées par les objecteurs de croissances et les réduits à une simple opposition au productivisme (au fait on écrira plutôt capitalisme "productiviste" que "productivisme"sinon ça veut pas dire grd chose ) : ds les manifs je me fritte régulièrement avec les mecs de la cgt des centrales nucléaires, ceux de la dgac et autres constructeurs de bagnoles : ils font un boulot de merde et ne l’assument pas : je trouve que la notion de mésusage devrait être bcp plus mise en avt : y a des boulots utiles et d’autres non. je le sais particulièrement bien puisque je tente de bosser à l’ex-anpe, arf ! : pr paraphraser ariès l’eau utilisée pr remplir une piscine doit coûter plus cher que celle qui abreuve : y’a des tafs qui devraient disparaître et d’autres réapparaître : sans parler de magie, les boulots débiles de l’industrie agroalimentaire sont aliénant et débilitant qd il faudrait repenser production locale et activités polyalimentaires (rappelles toi les notions de spécialisation de tes cours de lycée avec gains de productivité et autres billevesées) : oui les objecteurs de croissance sont anti capitalistes avt tt, appellent à la lenteur, proposent "plus de liens et moins de bien" (un slogan issu des fondateurs ex-pubards du mensuel "la décroissance"), anti productivistes et foncièrement de gauche... : mais pas à la mode coco...
    mais aussi plus prêt de toi que des fasco...
    bonne bourre qd même !!!

  • Vous dresser un portrait caricatural de la décroissance pour la décrédibiliser, ce qui est fort dommage.
    C’est d’ailleurs par ce biais malthusien que s’appuie la plupart des critiques.
    Pourtant ce mouvement est profondément égalitaire (rapport des revenus de 1 à 4), et le mode de gestion qu’il propose est proche de celui des communistes libertaires. Son regard critique sur le progrès cherche à questionner le citoyen et non le consommateur, l’individu étant devenu esclave de la machine capitaliste dont la seule subsistance est devenu notre raison d’être, avec l’abrutissement de la publicité. Il ne s’agit donc pas de condamner "les trains, les voies de chemin de fer" (je vous cite) mais de choisir nous-même les orientation de la recherche, des plans d’urbanisation, des transports... non pas en fonction de la loi du marché, religion actuelle, mais de nos intérêts fondamentaux (logements, bouffe, cadre de vie...).

    • Pour cela il faut une politique anticapitaliste collective et non une grève de la consommation. Consommation de quoi ? Des petits "plus" sur la table ? Des rares voyages en été ? Du rouge à ongles ?

      C’est la défense des services publics qui démarchandise le monde et assure un autre développement qu’il faut soutenir collectivement.

      Pourquoi ne pas exiger la gratuité de la SNCF ? Vous verrez que les grands voyages en auto vont cesser.

      Lutter contre le travaillisme est important : nouvelle RTT et mise au travail pour les chômeurs. Moins d’intensité, moins de quantité, meilleure vie en fin de journée. Plus de culture moins de TV bidon.

      amk

    • Vous dites :

      . "Pour cela il faut une politique anticapitaliste collective et non une grève de la consommation. Consommation de quoi ? Des petits "plus" sur la table ? Des rares voyages en été ? Du rouge à ongles ?"

      Un aller-retour pour un week-end de rêve aux seychelles n’est pas spécialement prôné par la décroissance. Pour le reste, laissons tomber.

      ."C’est la défense des services publics qui démarchandise le monde et assure un autre développement qu’il faut soutenir collectivement."

      _D’accord avec vous.

      ."Pourquoi ne pas exiger la gratuité de la SNCF ? Vous verrez que les grands voyages en auto vont cesser."

      _Faut pas se faire des plans sur la comète, le citoyen-consumériste étant "pris en otage" lors d’une grève SNCF

      ."Lutter contre le travaillisme est important : nouvelle RTT et mise au travail pour les chômeurs. Moins d’intensité, moins de quantité, meilleure vie en fin de journée. Plus de culture moins de TV bidon."

      _" mise au travail pour les chômeurs" (dont je suis). Alors là il faudrait que vous m’expliquiez ce qu’ils vont bien foutre ces 5 millions de précaires dans la société actuelle, sans l’idée d’une relocalisation du travail !

    • Construire des bagnoles n’est pas en soi un boulot de merde. Il y a pire : construire des avions de chasse par exemple. Le syndicat doit pourvoir exprimer un contenu souhaité de la production . Il doit pouvoir dire l’articulation entre auto et transport collectif. Le transport collectif n’est pas attractif : arrêts de bus dans le froid sous la pluie incite à prendre l’auto. Le train est encore trop cher et pas accessible partout. Il doit pouvoir discuter des véhicules électriques, des véhicules de luxe, des véhicules de base.

      Rapport des revenus de 1 à 4 : D’abord un autre partage entre profits et salaires c’est la B+A = BA qui ne suffit plus aujourd’hui vu les montants des hauts salaires.
      De 1 à 4 à partir du SMIC actuel cela donne de 1300 euros à 5200 euros soit une grille salariale étroite mais on peut penser que la montée dans la grille devient plus aisée et que l’on ne reste pas planté sur une évolution qui va de 1300 à 1500 pour les employés et ouvriers. A 2 x 1300 = 2600 on sort de la condition prolétarienne faite de fins de mois difficiles. 2600 euros c’est le salaire brut d’un cadre A inspecteur 10 échelon . A ce stade on a des frais pour soutenir les enfants qui galèrent...

      D’où l’emploi par le travailler moins (30 heures) de ceux qui travaillent trop et travail des jeunes (ou autres) qui n’ont rien. Ici la revendication sur l’emploi devient une revendication sur le travail . Les deux sont liées. Les syndicats ne la posent pas assez à mon avis.

      En relocalisant et renationalisant la production certes (je suis moins au fait de ces processus pour en mesurer la pertinence et je laisse donc un contributeur rebondir) mais surtout avec un travail correctement rémunéré car le pouvoir d’achat en zone marchande c’est un rapport social soit d’accès soit d’exclusion. Ceux qui sont au-dessus de 3000 euros par mois peuvent et doivent réfléchir à leur consommation. Ils peuvent acheter du bio et s’abstenir d’acheter des gadgets. Mais pas d’austérité : pas d’uniformes en jean pour tous et toutes ! (comme incitent de jeunes décroissantistes qui me rappellent les islamistes pro-burqa). Une petite auto décapotable n’est pas pire qu’une auto de base du point de vue écologique. Ce n’est pas un gros 4X4. A propos de véhicules, commençons par la critique des jouets de riches style scooter des mers, des petits avions, bateaux de plaisance. Ce n’est pas suffisant mais c’est pédagogique. Cela ne frappe pas le prolo qui va au boulot en auto.

      Anne

    • Concernant la bagnole, thème soulevé par Jokriss de Tabernacle. Le problème est qu’elle est devenue indispensable à presque tous. L’idée des décroissants est de sortir de cette dépendance. Repenser le trajet Domicile-Travail. Celui-ci a tendance à s’allonger du fait du prix de l’immobilier dans les villes. Trajet Domicile-Commerce. Pareillement, beaucoup sont contraints à parcourir de longues distance, idem pour les écoles, etc.... Développement des TER. Ne pas avoir de voiture ne devrait pas être un facteur d’exclusion. Il n’est pas normal d’être esclave de la bagnole.
      Concernant la réduction du temps de travail et le partage de l’emploi, la position des objecteurs de croissance est identique à la votre. Concernant les décroissantistes, ce sont des connards finis, c’est pas la peine de le rappeler à chaque fois.
      Amicalement.

  • Qui décide et comment ?

    Les grandes batailles pour l’égalité et les services publics sont un des aspects de la "gauche de gauche" et d’une certaine partie des décroissants.

    Mais il y a une autre division qui change tout c’est : qui décide ?

    Autrement dit, là dedans il y a les étatistes bourgeois et les autoritaires, bien répartis dans tous ces courants dés qu’on gratte un peu , qui ne traitent pas de la question de la division en classes et de la question de l’appropriation démocratique par la classe exploitée .

    Ca les décoiffe de ne pas poser les questions de classe (pour une partie d’entre eux).

    le fonctionnement intime des sociétés humaines est marqué par les rapports de production (et le droit de propriété qui est un de leurs instruments), la relation qui existe entre les classes.

    L’appropriation concret du pouvoir dans leurs entreprises et l’économie, par les travailleurs, distingue une partie de la gauche de gauche (suivant le vocable) d’une autre partie...

    Ou, autrement dit, il ne manque pas de professeurs et de futurs chefs pour indiquer qu’"on" va faire le bonheur des gens, décider du partage, de la croissance ou de la décroissance, tout en roupillant sur la question basique de qui dirige , qui gère et qui contrôle ?

    Bref, nous avons toujours le socialisme par en haut et le socialisme par en bas, et ça ça fait une difference colossale, que les deux soient repeints aux couleurs vertes ou décroissantes, ou pas.

    Le socialisme par en haut, la décroissance par en haut, l’écologie par en haut, s’arrangent bien de l’autoritarisme bourgeois, des rapports de production inchangés et du despotisme du fonctionnement des entreprises et de l’économie, ils sont, de fait, des alliés objectifs de la domination bourgeoise qui fait ça très bien (le "ça" étant de mener l’économie et la société par en haut).

    Le socialisme par en bas, non.

    Le socialisme par en bas c’est la démarche démocratique au sens fondamental de travailleurs dirigeant concretement leur entreprise et se faisant gagnant cette liberté élémentaire qui est d’avoir prise sur leur sort, prise sur leur destin.

    C’est une vieille ambition dont les conditions sont maintenant en grande partie réunies.

    Qui dirige ?

    La question de la décroissance, quand elle ne pose pas la question du moteur démocratique qui doit animer une société et être au centre d’une stratégie, c’est la difference entre le couple kmer vert/ dirigisme bourgeois , et l’autogestion, le pouvoir des travailleurs, bref la liberté .

    Ré-introduire la lutte des classes est fondamental dans les batailles sur les freins à apporter aux ravages d’un productivisme bourgeois qui trouve son fondement dans des rapports de productions.

    Ce n’est pas d’avoir le meilleur programme pour réduire l’effet des serre, ni pour avoir la meilleure décroissance qui fait distinction (tout cela est nécessaire, mais n’est pas le cœur et le fond), mais qui décide et comment, qui dirige au travers de quels processus.

    Bref, on ne peut lutter contre la maltraitance de la nature et donc de l’environnement dans lequel les hommes vivent sans traiter de maltraitance subie par les hommes (et les femmes) de telles sociétés.

    Et cela ne s’exprime pas d’abord par les conséquences (consumérisme, pollution, etc) mais d’abord dans le despotisme des rapports de production concrets dans les entreprises, despotisme qui met en cause la relation découlante avec la nature.

    Le cassage du capitalisme n’est pas suffisant si on laisse les mêmes modes de domination dans les entreprises et le travail qui font que le travailleur n’a aucune prise sur son travail autre que d’en disputer le prix et les conditions de travail (ce qui est déjà un élément basique)

    Et on s’aperçoit alors que les lignes de fracture politique ne passent pas alors où on croit.

    Elle coupe alors une partie de la gauche de gauche en deux, tout autant que les décroissants (une partie est autogestionnaire l’autre sent la réaction à plein gaz).

    L’heure est à la réhabilitation de la bataille pour le pouvoir des travailleurs .

    • J’ai évoqué aussi l’idée de s’intéresser au contenu de la production dans l’entreprise et hors de l’entreprise (socialisme ici).

      Syndicalement, aller vers le pouvoir des travailleurs, vers l’autogestion dans l’entreprise suppose d’organiser régulièrement des AG avec syndiqués et non syndiqués. Cela suppose de faire intervenir les travailleurs dans les organes paritaires en se méfiant des manipulations.

      Plus globalement, aller vers l’autogestion pose plusieurs problèmes.

      Il y a un cadre qui ne prédispose pas à cette prise de pouvoir. Nommons le cadre bureaucratique dans les administrations et les entreprises. Les coopératives sont certes mieux que les sociétés anonymes faisant appel public à l’épargne mais ce n’est pas non plus le pouvoir des travailleurs. Il faut bosser dur et il n’y a pas le temps de discuter de tout. La division du travail existe là aussi. La routine quotidienne fait que là comme ailleurs les travailleurs et les employés s’accommodent à quelques exceptions près - les zélés qui veulent grimper - du travail d’exécution.

      Nommons aussi au plan global le marché comme dispositif d’exclusion du politique donc de la démocratie donc des citoyens. Le marché ne connait que des consommateurs solvables, des clients. Il y a aussi au plan politicien cette habitude de séparer les urnes et la rue, la démocratie libérale et le rapport force dans la rue.

      AMK

    • Cher AMK, tout ceci est bien beau..

      .
      Copas demandait "Qui décide" ;

      je crois que là est la grande question de FOND.

      Pour ma part, je pense que depuis la nuit des temps et, singulièrement avec brutalité CONTRE les intérêts de notre classe.. dans cette Société que nous appelons CAPITALISME, et demain dans ce que nous espérons construire "QUI DECIDE , c’est QUI POSSEDE"

      Or je pourrais trouver votre texte ouvrant ce débat des plus intéressants si je ne lisais une contre vérité qui me choque.
      vous dites"

      Quand la gauche de gauche projette de repousser le capitalisme productivisme elle ne dit pas que tout doit décroitre. La production la plus nuisible doit décroitre. Mais ce n’est pas un comité d’expert qui en décide. Et cela ne va pas se faire du jour au lendemain. En fait cette gauche-là, du Front de gauche au NPA (pas le PS) propose de repousser l’écologie de marché et son mode de distribution qui favorise les riches, les solvables. Elle défend en conséquence l’appropriation publique suivie d’une socialisation.

      NON.

      Tout d’abord "La gauche de gauche" je ne sais pas ce que c’est, si ce n’est une nébuleuse que certains militants utilisent , continuant ainsi de faire vivre une notion de"gauche" qui ne veut plus rien dire du tout !

      On est pour ne pas changer DE société ou pour s’inscrire dans un processus révolutionnaire afin d’en changer.

      Il n’ y a pas de troisième voie.

      .

      Cela ne fait pas de Bayrou , Cohen-bendit Le pen, Aubry, Mélanchon , Sarkosy , ou Laurent, du personnel politique que je mettrais sur le même plan
      .

      Mais il faut parler clair.
      Vous écrivez :

      Pour les décroissants la lutte contre le productivisme et contre la surconsommation est première la lutte contre le capitalisme seconde, voire très éloignée. Certains, plus individualistes portent le fer d’abord sur le volet consommation, d’autres, plus collectif, attaquent le productivisme, mais pas le capitalisme productiviste.

      UN :

      Personnellement , ce concept de"décroissance" me semble trop utilisé par des gens qui permettent de marteler "on vit trop bien"..pour m’ interesser.
      .
      Je sais que c’est pas très malin mais le coup de la" traçabilité du boeuf" alors que ma fille Rmiste ne cherche plus la trace du rayon boucherie à partir du 2 du mois, ça et les manifestants de Béziers contre la Féria alors que la plupart de ces gens ne sont jamais
      dans la rue pour un gosse palestinien, ça me gonfle.

      Inutile de me le faire remarquer que c’est pas malin de ma part que ,c’est de l’amalgame, que c’est outrancier

      Je le sais.. mais c’est épidermique.

      DEUX :

       :
      capitalisme productiviste ? ques aco ?

      Pardon la aussi d être simpliste : le Capitalisme, personnellement je l’affuble pas de qualificatif

      Ni "productiviste" car à part le profit il n’a pas de spécificité productive, d’ailleurs il passe au bazooka les sites de production pour aller se refaire la santé en terme de taux de profits dans les salles de marchés.!

      ............Ni "ultra-libéral " car on pourrait en déduire qu’il y aurait place pour un capitalisme "light.", libéral(,) sans être ultra !!

      C’est le dada des keynésiens qui n’ont pas compris que les choix du Capital sont dictés par la seule loi du taux de profit maximum

      Je ne suis pas simplement "anticapitaliste" comme bientôt 90 pour cent des gens qui n’en peuvent plus de trinquer : je suis communiste

      C’est à dire que j’entends aider à virer les Capitaliste de leurs lieux de décision : en les DEPOSSEDANT de ce qui leur donne le pouvoir de nuisance que Marx a assez bien analysé.

      J’aimerais bien que vous me fassiez savoir OU et quand le Front de gauche(à part dans un ou deux meetings pour enflammer les salles ou deux articles de l’Huma) , ou et quand Mélanchon et Laurent ont évoqué des débuts de propositions visant à EXPROPRIER les Capitalistes. Et ce, en lien avec une pratique "de classe" dont , quitte à passer pour un dogmatique je considère avec K.Marx, que c’est bien le"moteur de l’histoire".

      Je ne vois pas ce que signifierait la "socialisation" et l"appropriation publique " sans poser en terme de PROJET impliquant une stratégie adéquate, la question de ce que j’appelle Communisme en processus passant par la permanence d’une lutte de classe tous terrains.

      Cette gauche de gauche" notamment le FDG et donc son vivier de force militante -les "communistes" du PC-sont sous tente à oxygène du parti de Mme Aubry..

      C’est du CO2 qu’elle a dans sa trousse de secours..

      Donc, pardon d’être aussi brutal :

      Considérez vous que vos observations interessantes et respectables sur ce que serait telle ou telle forme d"’intervention des travailleurs dans la gestion", "les choix de productions", sont crédibles si l’on ne met pas en perspective révolutionnaire l’abolition -dépassement du K, ?

      Evidemment pas simplement en se focalisant sur tels termes de motions pour tel ou tel Congrès
      .
      Mais en actes
      .
      je ne vois rien de tout cela dans ce que vous appelez la "gauche de la gauche".

      J’ai peut être sauté un épisode de la lutte politique récente..

      Suis je un "gauchiste"archaîque égaré dans des échanges qui eux, prendraient en compte une réalité non transformable, mais soi-disant" amendable à la marge..

      Autogestion sans expropriation, ?

      Coopératives pouvant concurrencer le Capital sans que les Banques soient non pas au sein d’un "grand pôle public des financements" chers aux adeptes de langue de bois,du colonel Fabien, mais sous le coup d’une appropriation sociale effective ! ??

      Croissance pour la satisfaction des besoins du plus grand nombre sans mise hors d’état de nuire la petite minorité qui "bloque" le développement humain de la Société ?

      Je n’y crois pas.
      .
      Si nous sommes d’accord, , cher AMK, alors vous n’êtes pas logique en créditant
      cette" gauche de gauche" d’une telle ambition.

      Selon moi.

      Cordialement

      AC

    • Alain,

      J’apprécie votre réponse. Je suis peut être comme vous, pour aller vers le socialisme mais je ne le dis pas d’emblée.

      Par facilité de langage mais aussi parce que je suis pas affilié à gauche du PS j’emploie l’expression "gauche de gauche" ou "gauche vraiment à gauche". Je navigue entre FdG et NPA.

      J’ai aussi un brin d’écologie (1)...

      Enfin mes positions ne sont pas toujours longuement argumentées... mais cela me permet de lire celles des autres.

      bonne journée

      AMK

      1) Verdir le temps de travail ?

      http://bellaciao.org/fr/spip.php?article105074

    • Re,AMK,

       :)
      Je ne sais pas trop voussoyer , encore moins sur le NET..

      Connais tu ce bonhomme, Jean ZIN ?

      http://jeanzin.fr/

      Il m’a particulèrement interessé depuis deux trois ans que je reçois sa "lettre" .

      Je suis loin de partager certaines analyses mais garçon, ,en"élève de Görz que tu as du lire-et comme moi regretter- apporte sur l’ensemble des questions touchant à l’écologie anticapitaliste" des explications utiles, selon moi.

      Surtout quand on fait partie -c’est mon cas- de cette génération de marxistes ayant nagé , "pataugé" ,devrais je dire, dans un militantisme ou le côté "écolo" était égal de"bobo".

      Tout ce que le Pc n’a pas eu l’intelligence de percevoir, d’intégrer à la lutte des classes, "nous" avons vite soupopnné qu’il y aie là complot contre la classe" !

      Dans le genre "plus con que moi, tu meurs" la camaro Jeannette Thorez V., combattait la contraception..qui visait, selon l’épouse du sec gen du Parti.." à faire baisser la natalité dans la classe ouvrière pour assurer à la bourgeoisie la pérennité de sa domination de classe" !
      Bon, j’ai été con, bien qu’un peu plus jeune que JTV..autant éviter trop de rechute sur tout ce qui a trait à l’écologie :


      Dans ce débat que tu as ouvert, je cite cet extrait d’une interview de J.Z.

      Elle date un peu mais......

      on lui demande :

      http://jeanzin.fr/index.php?post/2006/01/13/28-les-limites-de-la-decroissance-interview

      Bioéconomie et capitalisme -> La principale conclusion à laquelle aboutit la bioéconomie semble être que faute d’énergie suffisante, le système économique a toutes les chances d’entrer en récession dans les prochaines années. Peut-on imaginer organiser une économie de la décroissance capitaliste, ou bien est-ce une approche nécessairement anti, ou au moins a-capitaliste ? (le système actuel ne sait pas faire face à la récession, puisque l’accroissement de la richesse y est nécessaire : cycle de l’épargne, etc.)

      Jean répond :

      Le capitalisme peut amener une amélioration des rendements mais il ne peut pas y avoir une décroissance capitaliste, tout au plus une dépression car le capitalisme est nécessairement productiviste. En effet le capitalisme c’est du capital qui emploie du travail salarié pour produire du capital, grâce à l’augmentation de la productivité du travail par l’investissement technique et les gains d’échelle. Le capitalisme est le seul système économique qui craint par dessus-tout la crise de surproduction ! Il faut prendre conscience de ce paradoxe et du cercle vicieux du travailleur-consommateur dans la société de consommation (appelée aussi fordisme) pour comprendre qu’une économie écologisée ne peut être régie par les principes du capitalisme et du profit immédiat, de même qu’on ne peut poursuivre la globalisation des échanges, il faut revenir à une économie en grande partie relocalisée.

      "ça s’discute" dirait Larue, non ?

       :)

      Cordialement

      AC

  • OU lala
    "La religion de la décroissance a un aspect monacal qui fait peur. J’ai d’ailleurs entendu un jeune stigmatiser le port de menus bijoux de pacotille de ma fille comme un intégriste religieux. La sobriété ne fait pas dans la modération !"

    AMK

    ta faute de frappe me frappe de stuppeur sur tes raccoucis.

    Tu abordes des sujets fondamentaux. Au plus au niveaux de l’Etat Français aussi il fait.

    de grace garde pas sa méthode.

    • Vive le capitalisme comment ? En sauvant le productivisme et en accusant le consumérisme.

      Il s’agit d’une version idéologique similaire à celle qui attaque le productivisme en évitant de s’en prendre au capitalisme réduit à la propriété privée des moyens de production comme si la généralisation du marché contre lles services publics n’entrait pas aussi en jeu dans la critique du capitalisme.

      Voici donc une façon de sauver et le productivisme et le le capitalisme en accusant le seul consumérisme.

      Les trente glorieuses attirent. Les patrons faisaient des profits, les travailleurs salariés y ont gagné les conquêtes sociales de l’Etat providence. Le paradigme de Kuznets sur la nécessité de la croissance était partagé à droite comme à gauche. L’Eglise et le mouvement ouvrier célébrait le travaillisme. Et bien cette période de productivisme intense a trouvé en 2007 son défenseur.

      Pour Benjamin Barber, professeur de sciences politiques à l’université de Maryland (États-Unis), nous sommes passés du capitalisme productiviste celui qui prévalait à ses origines depuis l’avènement du protestantisme comme l’a bien démontré Max Weber au capitalisme consumériste (1).

      Pour faire simple, le capitalisme productiviste est celui dont les valeurs répondait à l’éthique protestante : valorisation du travail, de l’effort, de l’enrichissement certes mais dont une partie devait bénéficier à une communauté, rigueur et investissement sur le long terme. Ce capitalisme reposait donc sur cette morale religieuse : ma rigueur et mes efforts me permettent de m’enrichir et cet enrichissement est d’autant plus moral que j’en fais profiter ma communauté, gage de mon salut après la mort.

      Vouloir caractériser un mode de production par son idéologie parait bien insuffisant alors le faire par une éthique protestante périmée depuis longtemps rend l’exercice inaudible. C’est pourtant ce qu’a fait B Barber.

      Il donne aussi mission au capitalisme de répondre aux besoin mais en oubliant que c’est ce qui a de moins capitaliste dans le système global qui a réussi à satisfaire les besoins sociaux. Car tout n’est as capitaliste dans le système capitaliste d’après guerre. Pour ce faire il lui faut aussi ignoer que c’est le socialisme productiviste qui se propose de répondre aux besoins sociaux en activant la production alors que le capitalisme se préoccupe lui de faire du profit en produisant des marchandises. Ce qu’a fait le capitalisme "social" des trente glorieuse c’est de produire de la valeur d’usage via les services publics et via la sécurité sociale.

      Que l’industrie de la publicité produise du conformisme pour la compulsion de surconsommation est exact. Le fait est connu quoique pas toujours souligné. Mais cela ne permet pas de mmettre l’accent sur la consommation au détriment de la production. Par contre cela permet d’accepter le travallisme pour un "patronat écologiste". Pour eux pas question de travailler moins ni tous mais il s’agit de consommer sainement.

      AMK


      (1) Benjamin Barber, « Comment le capitalisme nous infantilise », Fayard, 2007

    • Tout d’abord, je tiens à préciser que je suis, à cette heure, celui qui vous a commenté sans signer (ça m’apprendra).

      Ensuite, je précise que la critique sur laquelle vous appuyez votre propos émane d’un décroissant http://www.betapolitique.fr/Une-greve-generale-de-la-57163.html, qui s’interroge sur la pertinence de la communication de Paul Ariès. Il s’agit de Frabrice Flipo, écrivain.

      Je vous cite : "Que l’industrie de la publicité produise du conformisme pour la compulsion de surconsommation est exact. Le fait est connu quoique pas toujours souligné. Mais cela ne permet pas de mmettre l’accent sur la consommation au détriment de la production. Par contre cela permet d’accepter le travallisme pour un "patronat écologiste". Pour eux pas question de travailler moins ni tous mais il s’agit de consommer sainement."

      Je vous fait remarquez que vous estimez que la publicité n’a qu’un impact minime sur la consommation.

      Oui, les objecteurs de croissance remettent en cause la production. Produire quoi ? Des 4x4 ? des piscines privées ? Il ne s’agit pas de cautionner n’importe quel produit, pourvu qu’il fasse de l’emploi. Il s’agit de redéfinir ce qu’il faut produire, comment et où. A cette question, les décroissants parlent de besoins essentiels, d’entreprises de taille humaine (moins de productivité mais plus de travail), et de localisation proche de la communauté (moins de transport, de biens fabriqués à l’autre bout du monde, en renforçant au passage les inégalités Nord-Sud).

      En ce qui concerne le "patronat écologiste" et du travailler "autant mais sain", cela relève de l’idéologie Europe-Ecologie qui n’a rien à voir.

      Amicalement.

    • Je poursuis. Mon propos est que la publicité transforme le citoyen en bourgeois-consommateur en nous enfermant dans un processus aliénant, avec la perte du sens collectif. Dans ce processus la question économique est verrouillée par les traités européens, ce qui confisque son appropriation par le citoyen.
      Il ne s’agit donc pas d’imposer des restrictions supplémentaires à une population de plus en plus fragile. Mais de réfléchir sur nos besoins essentiels. Pourquoi les logements sont-ils si chers ? Pourquoi bouffe-t-on de la merde ? Pourquoi la "réduction des coûts sociaux" ?
      Sans remise en cause du K, les OdC seraient profondément réactionnaires.
      C’est à mon avis parce qu’ils sont mal compris qu’ils sont parfois perçus comme tels.

      Amicalement.

    • Je termine. Après relecture, il me semble que votre deuxième version sonne juste.

      Amicalement.