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Non au projet de MEGA DECHARGE industrielle à Plouray (Morbihan - Centre Bretagne)

Publie le lundi 16 août 2010 par Open-Publishing
2 commentaires

Cette lutte a démarré il y a plus de 2 ans, elle continue et mérite une plus grande audience ! C’est l’association NPCB (Nature et patrimoine en Centre Bretagne) qui la mène et dont est reproduit une partie de l’argumentaire ci-dessous.

Le site de NPCB http://www.npcb.info/ est très complet et régulièrement mis à jour.
(on fera abstraction de la pub pour un pardon ;-))

L’industriel GDE/GED a déposé une demande de permis d’aménager le 5 Juillet 2010 en mairie de Plouray (Morbihan - centre Bretagne) mais il est toujours possible de l’arrêter !

Projet de décharge industrielle à Plouray (56) Extrait du 19/20 de France 3 Bretagne du 17/05/2008 : http://www.dailymotion.com/video/x5...


LE PROJET DE MEGA DECHARGE A PLOURAY EN QUELQUES MAUX

Nature et Patrimoine Centre Bretagne (NPCB) est une association Loi 1901 dont le but est de participer à la préservation de l’environnement.

Créée en 1998, elle s’est préoccupée de plusieurs problèmes environnementaux sur la commune de Plouray. Actuellement, un projet privé de stockage et enfouissement de déchets industriels porté par le groupe GDE (Guy Dauphin Environnement) est le centre de ses préoccupations.

Cette société, dont la réputation de pollueurs notoires n’est plus à faire et sans cesse illustrée, a acquis 165 hectares de terres agricoles sur la commune de Plouray, à proximité du bourg.

Dans ce lieu, très vallonné, coule le Stanven, un affluent de l’Ellé, rivière à saumons très prisée par les pêcheurs qui alimente en eau de nombreuses communes.

L’installation d’une telle mégadécharge, serait, si elle devait se réaliser, une énorme catastrophe écologique pour tout le centre Bretagne et induirait une pollution inéluctable de tout le bassin Ellé-Laïta.

Tous les exemples déjà existants, à une plus petite échelle, montrent que sur ce genre de site, les problèmes sont nombreux et récurrents, les pollutions multiples : atmosphériques, visuelles, sonores, aquatiques etc...

Présentation des enjeux sous forme de questions-réponses

Question – Qui sera responsable du fonctionnement du site si le projet se réalise ?

Réponse - G.D.E. (Guy Dauphin Environnement). Ils font partie d’un grand groupe très complexe, comprenant beaucoup de sociétés différentes parmi lesquelles GDE, GED (qui a acheté les terres à Plouray), Trafigura, etc.

Question – Quelle est l’étendue du site à Plouray ?

Réponse - 152 hectares.

Question – Que sait-on au sujet de l’achat des terres à Plouray ?

Réponse – Très peu de choses, à part que 2 fermes et quelques chemins ruraux ont été achetés dans le plus grand secret à des prix mirobolants. Et, contrairement à la pratique courante concernant la vente de terres cultivables, les agriculteurs n’ont pas été informés de la vente par la SAFER, et n’ont pas pu se porter candidats à l’achat.


Question
– Si GDE affirme qu’ils comptent utiliser environ 68 hectares, pour quelle raison ont-ils acheté plus, alors qu’une seule ferme aurait suffi ?

Réponse – Bonne question ! Auraient-ils l’intention d’utiliser le reste plus tard ?

Question – Est-ce que GDE possède d’autres sites en France ?

Réponse – Oui, Ils ont plus de 50 sites partout en France, y compris en Bretagne et en Normandie, mais celui-ci et celui de Guemene-Penfao sont leur premiers sites d’enfouissement, leur compétence dans ce domaine peut-être mise en question.

PLOURAY SERA L’UN DES PLUS GRANDS SITES D’ENFOUISSEMENT DE FRANCE.

Question – Quelle est la réputation de GDE concernant leurs sites actuels ?

Réponse – Il est prouvé qu’ils ne respectent pas les réglementations applicables à leurs sites en ce qui concerne la pollution des sols, de l’eau et de l’air. Des « incendies accidentels » se déclenchent fréquemment sur leurs sites, qui provoquent des pollutions sur des kilomètres alentours. Il s’avère qu’ils ont enfoui illégalement des déchets dangereux – voir par exemple les reportages au sujet des sites illégaux en Normandie sur le site internet http://www.npcb.info. Et, pendant que vous y êtes, regardez à droite de votre écran et cliquez sur « Nouvelles de Versainville ». Ensuite sous « Archives » où vous trouverez des vidéos sur quelques-uns des sites actuels de GDE. Cela vous choquera peut-être assez pour vous inciter à vous joindre aux efforts pour que cela ne puisse se produire à Plouray. Vous pouvez ensuite visiter « Informations et Sites amis » en cliquant sur « Association AREU » ainsi que sur « OREEAT ».

Question – Quelle activité GDE prévoit-elle sur le site de Plouray ?

Réponse – D’après leurs documents, il y aura une « plateforme environnementale » (un site industriel associant plusieurs processus) sur 49 hectares et une « zone de stockage potentielle » sur 19 hectares. Il y aurait donc une unité de tri et un site d’enfouissement sur 49 hectares et une zone de stockage potentielle sur 19 hectares.

Le site de Plouray doit remplacer des sites illégaux actuels de GDE dont certains contiennent 7 à 10 mètres d’épaisseur de refus de broyage automobile sur un hectare et demi. On redoute de voir se produire ici ce qui a été découvert en Normandie où un liquide noir et visqueux, contenant d’énormes quantités de déchets de raffinerie (des résidus boueux de pétrole) a été mis en évidence lors d’excavations récentes. Il est d’ores et déjà établi qu’il contient des résidus d’acides, de plomb, de PCB, d’autres métaux lourds, tous hautement toxiques. Et, bien évidemment, ce liquide contamine le sous-sol avant d’atteindre la nappe phréatique qui est la source d’eau potable.

Question – Quel genre de déchets GDE recevra-t-il sur le site de Plouray ?

Réponse – Ils annoncent du papier, carton, produits plastiques et du bois générés par l’artisanat (pour le recyclage), plus des déchets industriels, dont des équipements électroniques, ordinateurs, cartes mères (contenant des métaux et des produits chimiques très toxiques), batteries, métaux ferreux et non-ferreux, appareils électriques, machines à laver, réfrigérateurs, congélateurs, etc, et des déchets industriels et résidus de voitures broyées (pour enfouissement).

NOTEZ QUE BIEN QUE CERTAINS DECHETS NE SOIENT PAS DANGEREUX OU TOXIQUES QUAND ILS ARRIVENT SUR LE SITE, UNE FOIS QUE LES VOITURES, REFRIGERATEURS, CONGELATEURS, ORDINATEURS, ETC. SONT BROYES ET QUE LES RESIDUS SONT MELANGES AVEC D’AUTRES DECHETS, DU DIESEL OU DE L’ESSENCE DES RESERVOIRS, DE L’HUILE DE MOTEURS ET DE BOITES DE VITESSE, DE L’ACIDE DE BATTERIES, DU LIQUIDE DE FREINAGE ET DES FLUIDES HYDRAULIQUES, PLUS LES GAS LIQUIDES DES REFRIGERATEURS ET CONGELATEURS, CE MELANGE DE PRODUITS (METAUX, PLASTIQUES, ETC.) FORME UN COCKTAIL EXTRÊMEMENT DANGEREUX QUI DEVIENT UNE BOMBE A RETARDEMENT POTENTIELLE.

Question – Quel volume de déchets prévoit-on à Plouray ?

Réponse – Environ 150.000 tonnes par an, pendant 20 ans. Cela veut dire plus de 100 camions qui feront l’aller-retour par jour. GDE dit que les camions arriveront à Plouray par la D790 sans préciser d’où ils viendront. Les déchets arriveront de tout l’ouest de la France, VONT ILS TRAVERSER VOTRE COMMUNE OU PASSER DEVANT VOTRE PORTE ?

Question – Pourquoi tant d’inquiétude concernant le site de Plouray ?

Réponse
- Parce que ce site est situé en amont d’une vallée à travers laquelle coule le Stanven, un ruisseau qui se déverse dans la rivière Ellé qui fournit l’eau potable de plusieurs communes, dont Le Faouët, Gourin et Quimperlé, ce qui concerne plus de 100.000 personnes et entreprises. La pollution de cette eau est très probable, particulièrement si un cocktail de liquides et métaux est enfoui dans le sol, comme cela s’est vu en Normandie et probablement dans plusieurs autres lieux. Ce site est très prés du bourg (seulement 1 Km) et il y a des maisons et des fermes encore plus proches.

Question – Les risques potentiels pour la santé sont ils élevés ?

Réponse – Naturellement. Pollution de l’eau, pollution toxique des dioxines générées par les incendies « accidentels ». Les dioxines proviennent de l’oxydation des métaux enfouis ; avec les métaux lourds, il est établi qu’elles augmentent les risques de cancer, asthme, eczémas, malformations congénitales, etc. etc. Il faut y ajouter la pollution des camions, le stress causé par le bruit des camions sur la route et pendant qu’ils déposent leur chargement, le bruit des pelleteuses sans oublier les odeurs infectes.

Question – Y a-t-il d’autres inquiétudes concernant ce projet ?

Réponse – Oui, il y aura inévitablement un fort impact sur l’agriculture dans une grande partie du Centre Bretagne. Toute production de qualité sera impossible et les agriculteurs ne pourront plus obtenir d’agréments pour la culture biologique. Ils ne pourront plus vendre leurs récoltes, bovins, lait, volaille, etc. du fait du risque de pollution par l’air ou l’eau. On connaît l’exemple de la région de Redon en 2007, où 500 km2 furent contaminés par des dioxines. Plus de 1000 vaches contaminées durent être abattues et incinérées à Guer (libérant et propageant à nouveau des dioxines) et 6 millions de litres de lait durent être détruits. Ceci n’est pas un cas exceptionnel.

Le tourisme sera affecté – Qui voudra passer ses vacances dans une région parcourue par d’énormes camions, séjourner à proximité d’u site bruyant et malodorant qui pose un grave risque pour la santé, et où il est risqué de boire l’eau ? Les gîtes, les hôtels, les chambres d’hôtes, la restauration, les commerces, etc. etc., tous en pâtiront.

Les prix immobiliers sont déjà affectés (et pas seulement par la situation économique mais aussi et durablement à cause du projet de méga décharge). Les agriculteurs et ceux qui vivent du tourisme ne pourront plus vendre leurs produits ou leurs services et probablement pas davantage leurs propriétés ou leurs terres.

Et qu’adviendra-t-il de l’héritage que nous laissons à nos enfants ? Pollution, problèmes de santé et des propriétés quasiment sans aucune valeur…

Une Pétition a été mise place (valable jusqu’au 01/11/2010) : http://www.mesopinions.com/detail-p...

Messages

  • On est à peu près dans le même cas de figure en Vendée où il y a un projet de décharge à Thorigny au sud de la Roche-sur-Yon. Mais le problème doit être abordé de façon complète car les déchets vont-être avec l’eau les enjeux primordiaux d’un avenir propre.

    Il est évident que la meilleur solution c’est de faire moins de rejets. Pour la consommation courante on doit éviter le consumérisme excessif, l’ensachage inutile, favoriser la consigne verre par exemple, l’emballage leger bois, les solutions ne manquent pas mais doivent s’inscrire dans le cadre d’une autre façon de vivre. Donc, si l’on parle ensuite de recyclage, il faut penser d’abord à rejeter moins et aussi à des appareils non jetable et réparable.

    Pour l’industrie, les petites unités de fabrication sont une partie de la solution car faisant maoins de rejets il y a plus de possibilités de recyclage directe.

    Mais c’est surtout en terme d’une moindre consommation, d’une autre consommation que l’on doit raisonner.

    • "Mais c’est surtout en terme d’une moindre consommation, d’une autre consommation que l’on doit raisonner."

      Ce serait vrai si c’était les usagers des biens et services qui orientaient la production. Or ce n’est que partiellement le cas.
      L’économie capitaliste est une économie déterminée en priorité par l’offre. La non durabilité et la non (ou la peu) "réparabilité" des objets est un choix volontaire pour renouveler les ventes. Quels poids avons-nous face parfois à la quasi obligation d’achats : la plupart des boîtes d’intérim par exemple exigent pour être inscrits d’avoir un numéro de téléphone portable. Ou bien comment se passer de voiture quand on habite une petite commune ?
      Sommes-nous responsables du sur-emballage ou des choix marketing des entreprises pour exciter l’acte d’achat... (exemple : le bouchon de shampoing qui représente 1/3 du flacon mais tellement ergonome !) ? Ce sera pourtant à la société entière d’assumer et de subir le traitement des déchets qu’elles ont générés.

      Dans l’histoire de Plouray, il est question de décharges pour bagnoles, ordinateurs, réfrigérateurs, etc...
      Or réduire le parc automobile, car c’est une évidence écolo, implique de revoir l’offre de service des transports en commun : la gratuité, la souplesse des horaires, de petits moyens de transport pour les relations entre bourgs dans les campagnes...

      Au final, les véritables questions ne sont-elles pas : quoi produire ? Quel impact social (quantité et pénibilité du travail nécessaire...) et écologique il en résulte (ressources consommées, pollution générée...) ? Qui décide (les capitalistes ? l’Etat ? ou les travailleurs-usagers en autogestion ?)
      Et, si on n’est pas trop aliénés, avec la volonté de réduire et cet impact social et cet impact écologique... dans une logique de partage des richesses et des décisions. Est-ce possible en société capitaliste ? Non.

      En revanche c’est l’espoir et le pari d’une économie socialisée et autogérée, coordonnée de manière fédéraliste pour garantir la plus grande autonomie possible des unités de base... Sans classes sociales, ni Etat. En liberté et en égalité.