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Même avec 300 C.V un prof précaire ne trouve plus de travail

Publie le dimanche 22 août 2010 par Open-Publishing
4 commentaires

Cédric, professeur vacataire de 33 ans : un budget trop juste, une vie sans à-côtés

PAR VINCENT TRIPIANA

Fin décembre, Cédric a poussé la porte du CCAS de la place Vauban. Ce Maubeugeois de 33 ans, professeur vacataire depuis dix ans, a eu besoin de l’aide sociale quand il a été nommé à soixante kilomètres de chez lui. Le coût du trajet quotidien a eu raison de son salaire modeste et l’a fait tomber dans la précarité.

« Il y a pire que moi. » Cédric a encore ses parents et, surtout, il a un emploi et un salaire : 1 355 euros par mois pour son métier de professeur vacataire. À 33 ans et après dix ans de carrière, il a malgré tout demandé l’aide du centre communal d’action sociale (CCAS) de Maubeuge, en décembre.

Quand il a commencé à travailler, Cédric a fait ce que beaucoup font : il a vécu quelques années chez ses parents et a économisé pour s’acheter une voiture. Il a également souscrit un emprunt pour acheter un appartement, il y a sept ans, suivant les conseils de son père, un conducteur d’engins dans le bâtiment et les travaux publics, aujourd’hui à la retraite.

Tout a augmenté plus vite que son salaire

Son emploi, renouvelé chaque année presque systématiquement dans un autre endroit, n’était certes pas un modèle de stabilité mais il lui amenait l’argent qui lui ouvrait les voies de l’indépendance et de l’autonomie. En septembre, il a été nommé à plus de soixante kilomètres de chez lui. Le gasoil, le déjeuner, l’entretien de sa voiture ont fait exploser son petit budget. La mutuelle, l’électricité, le loyer, les impôts locaux... tout a augmenté, plus vite et plus fort que son salaire.

Désormais chaque mois, quand tout est réglé, il lui reste vingt euros avec lesquels il doit manger et s’habiller. « Sans mes parents, ce serait impossible. Je n’ai aucun loisir, je ne suis jamais parti en vacances, je ne sors jamais. » En décembre, une amie lui a conseillé d’aller au CCAS. Qui lui a octroyé un chéquier d’accompagnement personnalisé, afin de l’aider à s’acheter de la nourriture et des produits d’hygiène.

« Pour moi, un prof, c’était la sécurité de l’emploi, dit-il. Je ne pensais pas que j’aurais été dans une situation précaire comme ça. Au CCAS, je me sentais mal, j’avais honte, je me disais que j’avais échoué. Je me demandais ce que je faisais là. Je me demande pourquoi je travaille. Ce que vous voyez dans mon appartement, je l’ai eu au fur et à mesure de mes anniversaires. On m’a offert un buffet, un canapé... Si mes parents ne m’aidaient plus, je serais foutu. Et je suis inquiet pour mon travail. Je n’ai plus confiance. » Cédric est en CDD depuis trop longtemps.

L’Éducation nationale devrait le titulariser, mais l’époque est au dégraissage, dans le secteur. Il suffit de lui donner une mauvaise note lors d’une inspection et il se retrouvera sans emploi en juillet, malgré son expérience de dix ans et ses bonnes notes antérieures.

Les places sont chères, la précarité gagne même l’Éducation nationale où la sécurité de l’emploi ne concerne que les titulaires.

Il y a trois ans, fatigué d’enchaîner les CDD, Cédric a tenté de quitter l’Éducation nationale. Il dit avoir envoyé trois cents CV. « J’ai eu quatre réponses, négatives. On me disait : "Vous êtes professeur, vous ne savez rien faire d’autre." Si je suis licencié, je suis sans emploi. Mon inspection et une bonne note, c’est ma dernière chance. » Le cas contraire, il s’enfoncera pour de bon dans la précarité.

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Maubeuge/actualite/Secteur_Maubeuge/2010/02/04/article_cedric-professeur-vacataire-de-33-ans-un.shtml

Messages

  • Acheter un appart c vraiment se foutre dans la m..........

  • Pourquoi ne trouve t-il pas une copine ??? A deux, c’est quand même mieux !

  • copine ou copain. Et surtout éviter de faire des gamins, histoire de ne pas se mettre dans la panade pour 2 générations.

  • MOUAIS !!!

    C’est original dans la médiocrité, comme bon de soutien !!!

    Trouver une copine ??? à condition qu’elle ne soit pas sans boulot, qu’elle ne soit pas accroc au tabac et qu’elle ne picole pas trop, parce qu’après cela ferait du 20 € pour deux et par mois.

    Ca ferait même du moins XXX € .

    Pour peu qu’elle s’ennuie et qu’elle veuille un ou deux enfants, c’est la cata complète si je raisonne comme vous non ?

    C’est une idée comme une autre de penser que si tous ceux qui ont des fins de mois difficiles avec les royalties que leur octroie le Capital arrêtaient de se reproduire, la prochaine génération ne serait constituée que par des gens « aisés ».
    Je m’imagine assez les fils de Sarko ou Pebereau dispenser l’éducation de leurs enfants, construire les routes ou ils pourront faire rouler leur Ferrari et bien entendu se la fabriquer.
    Le communiste que je crois être n’avait pas pensé à de telles solutions et si je relis Marx dans son intégralité, pourquoi avoir acheté un appartement et surtout pourquoi avoir accepté le salariat et même envoyé 300 CV pour en réclamer.

    Je ne suis pas certain et même convaincu que ces réponses conviendront à ceux qui sont dans la même situation que Cédric et pourtant aujourd’hui, ils sont légions.
    En attendant n’oubliez pas de prendre vos gouttes et couchez vous tôt !!!

    MCOCO Le Rebelle Médocain