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La peste !

Publie le lundi 30 août 2010 par Open-Publishing

CE MERCREDI 1er SEPTEMBRE 2010

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

« J’écris dans un pays dévasté par la peste / Qui semble un cauchemar attardé de Goya. » Aragon

Pour qui aurait pris des vacances « à la lettre », c’est-à-dire aurait fait le vide, laissant vacants l’esprit et son travail, pour celui-là, la « rentrée » serait d’une brutalité inédite.

Septembre le réveillerait, dans un pays où l’on chasse la misère - enfin ceux qui la portent sur eux. Où des singes hurleurs organisent des safaris urbains en prime time.

Il surmonterait alors son effroi pour découvrir la mise en scène et ce qui se cache derrière l’écran de ce crime sauvage : de froids calculs et des intérêts qui ne vont pas dans le sien.

Il découvrirait, sous le masque aristocratique d’un ministre à scandale, les profondes connivences qui lient le patronat à sa domesticité.

Il refuserait dès lors, radicalement, physiquement, que cette bouche avide lui annonçât sa propre faillite, l’allongement de la durée de ses emmerdements – la fin de nos petites retraites.

Il s’insurgerait.

N’accepterait plus.

Prendrait acte qu’il ne suffit plus de maugréer dans un coin quand tant d’autres dans tant d’autres coins, comme lui, se retrouvent coincés dans le même piège.

Il saurait trouver les mots et les voies pour entraver la grande marche en arrière, planifiée au budget, vue à la télé. Il refuserait de payer.

Il refuserait de payer : retraites, salaires, emploi, c’est tout ce qu’il a. On ne lui prendra pas. Ils apprendront à connaître son prix ; son prix quand il est debout !

Il regarderait ses enfants et leur avenir et prendrait le chemin de la grève. Le 7 septembre. Il verrait alors, dans la rue, d’autres vacanciers, comme lui, éveillés soudain.

Et il regarderait alors d’un autre œil les caravanes qui passent.

Et les chiens qui leur aboient derrière.

Ce mercredi de septembre, ce sera encore et déjà l’heure de l’mettre.