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Lettre au vent

Publie le lundi 6 septembre 2010 par Open-Publishing

Non, la démocratie n’est pas le moins pire des systèmes. Cette formule a été inventée par le grand Capital. Le moins pire de systèmes est le communisme...en attendant mieux.

Par Djamal Benmerad
http://barricades.over-blog.com/

Les opportunistes ont pour habitude de dire que « Ce n’est pas la girouette qui tourne, mais que c’est le vent qui change de direction ». Ainsi, si le vent prend une direction capitaliste, il faut le suivre quand même.
Donc, cette lettre s’adresse au vent.

Les plus acharnés à défendre la rotation de la girouette accrochée sur le minaret Algérie, sont sans aucun doute et on le comprend bien, ceux qui ont quitté un bord pour rejoindre celui d’où l’on mène actuellement le pays. Il est vrai qu’il est confortable d’être dans une opposition qui ne s’oppose qu’aux islamistes dont le programme économique, pourtant, ne diffère nullement de celui du RND, du FFS, du MDSL, du RCD… et de celui de Bouteflika. Tous ces sigles ne sont que les feuilles de vigne de la social-démocratie qui se battent entre elles pour mériter le statut de moquette du FMI.

Le Cheikh Abdelhamid Ben Badis, qui a dit, il y a plus de deux siècles, que « Le communisme est le levain des peuples » ne s’y est pas trompé, lui qui prônait un islam à dimension humaine. Cependant, des partis anciennement communistes, prennent en ce début du 21ème siècle « la direction de vent » et, sous couvert de « se rapprocher des réalités », se muent en cache-sexe de la social-démocratie qui, telle une gueuse, guettait la crise du capitalisme pour lui succéder…un autre capitalisme.
La social-démocratie a l’avantage d’attacher son fourgon de 1ère classe de la locomotive du capitalisme sans s’embarrasser du mot honni "capitalisme". Elle fait alors un cocktail savamment dosé avec les ingrédients qu’il faut : elle prend deux mots, social et démocratie, les accole et les met au frigo, prêts à servir aux idiots. Or, la démocratie est un luxe et, comme tel, est réservée aux puissants. Comment proposer la démocratie à un citoyen qui, parce qu’inculte et/ ou analphabète, ne distingue pas la différence entre un télégramme et un bulletin de vote ? N’oublions pas que c’est cette démocratie-là qui a permis à Hitler d’arriver au pouvoir ; cette démocratie a coûté 50 millions de morts à l’Humanité, dont 23 millions de soviétiques et que c’est la même démocratie qui a mis en place, dans la majeure partie de la planète, des potentats...élus ! La démocratie et son succédané, le parlementarisme, servent aujourd’hui à émasculer l’aspiration des peuples à la justice Les femmes de ménage françaises et autres téléspectateurs de Star academy qui ont voté pour une paire de talonnettes en paient aujourd’hui douloureusement les frais. En Algérie, la démocratie a fait près de 200.000 tué(e)s durant la décennie rouge.

A nos camarades progressistes Maghrébins nous serons porteur de mauvaises nouvelle : ils ne prendront jamais le pouvoir par la voie électorale. Ils continueront à faire ce qu’ils font : de l’électoralisme, donc du sur-place. Les cadres des partis politiques maghrébins, en général, le savent, mais ils continuent à berner leurs militants parce parce qu’ils ont besoin des cotisations de ces derniers et des subventions de l’Etat qui leur assurent une rente et les transforment en "chômeurs de luxe".

L’autre cas de figure est celui où un mouvement révolutionnaire parvient au pouvoir par la voix des urnes, ce qui n’arrivera qu’exceptionnellement dans le monde arabe et en Afrique. Mais dans ces contrées, au moins la dictature n’est pas élue comme c’est le cas en Occident.

Nous avons exprimé notre désaccord à nos camarades Vénézuéliens et Nicaraguayens concernant cette coquetterie de riche qui consiste à maintenir la démocratie des urnes après avoir pris le pouvoir. Que compte un Parti révolutionnaire fort de quelques millions de militants contre un Parti milliardaire qui possède une chaîne de télévision et des tas de journaux ? Lénine ne s’y est pas trompé en affirmant « Donnez-moi un journal et j’en ferai un Parti ». Et c’est qui fut fait à travers le journal l’Iskra. (l’étincelle)

Pour les révolutionnaires, il s’agit d’employer les moyens démocratiques là où ils existent pour prendre le pouvoir. Une fois la révolution au pouvoir, elle doit se défaire de ce gadget de riches - qu’utiliseront les riches pour reprendre le pouvoir - et offrir au peuple mieux que la démocratie : l’alphabétisation, afin de le rendre autonome, et la justice sociale.

Un autre cas de figure encore : l’Algérie de Boumediène. Plusieurs années après sa mort, on continue à tomber à bras raccourcis dans une critique haineuse de Boumediene et son règne « anti-démocratique ». C’est quoi, la démocratie ? Pour les révolutionnaires, c’est la Santé et la Culture, dont l’Education, gratuites, d’abord, sinon comment faire la critique d’un régime en étant analphabète ? Boumediène a "crée" ses pourfendeurs les plus acharnés en leur donnant les moyens de le faire : l’Education et, pour beaucoup, des bourses de formation supérieure aux USA et en Union soviétique à l’époque où ce pays avait le record des prix Nobel dans le domaine des sciences. Le régime de Boumediène a, sur le plan social, offert cela et bien d’autres acquis encore à son peuple comme, sur le plan international, il a offert le soutien effectif de l’Algérie aux mouvements de libération qui, sans l’aide de l’Algérie, auraient vu se prolonger de quelques années la domination étrangère.

Mise en garde : toutes les formations politiques qui invoquent aujourd’hui « la conjoncture », « le réalisme », « le pragmatisme », « le modernisme » ne font que se donner e la social-démocratie, ce capitalisme du 21ème siècle encore plus redoutable - car plus vicieux - que l’ultralibéralisme en voie d’extinction pour cause de ménopause … si la Chine, ce futur impérialisme et faussement communiste, lui laisse le passage.

Les transfuges sont accueillis avec liesse par la social-démocratie, car elle sait que les anciens révolutionnaires font d’excellents droitiers, voir rubrique Gorbatchev.
L’auteur de ces propos sera, à coup sûr, taxé de « ringard », voire de « cryptocommuniste », ce qu’il n’est pas vraiment. Il s’y attend, mais il préfère ces accusations à celles de « Harki du la révolution ».

N. B. Les propos écrits ci-dessus ne reflètent pas nécessairement l’opinion de bellaciao. Dj. B.