Accueil > selon la police...

selon la police...

Publie le lundi 27 septembre 2010 par Open-Publishing

CE MERCREDI 29 SEPTEMBRE 2010

A 18H30

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6

En direct et en archives sur www.campuslille.com

Et donc, selon la police, nous serions en parfait accord avec le gouvernement. La mobilisation, essoufflée, aurait succombé aux efforts pédagogiques entrepris par Monsieur L’Oréal. Nous aurions, semble-t-il, compris l’inanité de toute résistance. Nous serions convaincus qu’il n’y a rien à faire, que tout est écrit, que jamais, non jamais plus, la rue ne dictera sa loi.

Il n’y aurait plus de peuple, de toute façon. Qu’un agrégat d’individus plus ou moins adaptés. Des êtres vagues, dispersés, dont le comptage est de ce fait rendu difficile. Pour l’audimat, pour les sondages oui, on peut les comprendre dans un fourre-tout. Mais en manifestation, il s’agit d’un autre temps, il s’agit d’un autre troupeau.

Il était écrit que la mobilisation serait en baisse. On l’avait décidé en haut lieu. Les chiffres se plièrent alors à cette sage décision. De bons chiffres, dociles, flexibles, soumis, comme on aime. Des chiffres qui la ferment et retournent au boulot. Des chiffres qui payent. Des chiffres qui rapportent.

Et donc, selon la police, aujourd’hui tout va bien. Et cet optimisme est partagé par la Grande Caravane Publicitaire qui Nous Informe, par les Ministres, par le MEDEF. Nous, mauvais comptables, on les pensait petite minorité, toute petite, bien pourvue, mais… A les voir plastronner, en rangs serrés, unis, décidés, on les croirait majoritaires. D’ailleurs, ne le sont-ils pas, d’après la police ?

S’ils étaient minoritaires, s’ils étaient si peu nombreux, sûr qu’ils auraient peur des masses. Mais là, ils n’ont pas peur. Enfin, on dirait bien qu’ils n’ont pas peur. Car ils savent bien que nous pensons pareil qu’eux, que nous sommes à fond avec eux, prêts à tous les sacrifices pour ne plus faire qu’un avec eux. Oui, ils le savent. Enfin ils l’espèrent. Bon, sinon, il y a la police, au cas où ça tournerait mal…

Ce qu’il faut absolument que nous comprenions, c’est qu’il n’y a plus de classes sociales, plus d’intérêts contradictoires, juste une bonne vieille France à sauver de la crise et des métèques. Surtout, rester calmes. Pas bouger. Se laisser réformer, correspondre aux sondages. Se fondre dans le paysage. Accepter la météo, telle qu’on nous la présente.

Inutile d’accorder le moindre crédit aux manifestants du 23, éparpillés dans le cortège lillois, qu’on entendra ce mercredi répondre à la question suivante : rejeter ou négocier ? Inutile d’accorder la moindre attention à notre camarade Saïd Bouamama, qui viendra, fort mal à propos, nous dire, avec Marx, que les sociétés sont organisées en classes… Que la classe ouvrière est toujours une réalité… Pire encore : qu’elle serait majoritaire !

Chiffres à l’appui…

Mais que fait la police ?