Des vivants et des morts, le feuilleton populaire de Gérard Mordillat

A partir du 6 octobre et pour 3 semaines, France 2 diffuse tous les mercredis l’adaptation télévisée du roman de Gérard Mordillat "Les vivants et des morts". Le romancier, devenu réalisateur, reprend à l’écran la grande fresque sociale dont les héros sont les ouvrières et les ouvriers d’une usine condamnée à mort suite à une simple décision financière froide et calculatrice.

Lorsqu’il a écrit ce livre l’auteur voulait partager un cris de révolte :"nous sommes quotidiennement les témoins d’une guerre qui ne dit pas son nom : quatre cents licenciements ici, cinq cents là, trois mille ailleurs, etc. Chaque jour les chiffres tombent et n’ont pas cessé de tomber depuis que j’ai écrit ce livre. Le chiffre est une arme idéologique extrêmement efficace : il est sans affects et donne l’illusion – car c’est une illusion – de l’objectivité scientifique. Quand on supprime cinq cents, mille emplois, on supprime le chiffre cinq cents, le chiffre mille, on supprime une ligne comptable en ignorant ou en refusant de voir que cette ligne est d’abord une ligne de vie pour des milliers de personnes. En écrivant "Les Vivants et les morts" et en réalisant la série pour France 2 et Arte, je voulais briser cette illusion en montrant qu’il y a des hommes et des femmes derrière ces chiffres. Des hommes et des femmes avec une identité, des pensées, des sentiments, des convictions, des engagements, des doutes, des élans, une sexualité, un courage, un désespoir que les sinistres additions ou les pourcentages ne laissent jamais soupçonner. "

"Les Vivants et les Morts" raconte donc une histoire ordinaire, celle d’une usine et de ses ouvriers dont un lointain groupe financier – allemand, puis nord-américain – a décidé de se débarrasser après en avoir récupéré les actifs.

Les deux héros principaux s’appellent Rudy et Dallas...Dallas c’est son surnom mais personne dans la petite ville industrielle où elle vit et travaille ne se souvient de son prénom. A travers l’épopée d’une cinquantaine de personnages, "Les Vivants et les Morts" est le roman d’amour d’un jeune couple emporté dans le tourbillon de l’histoire. Leur vie et celles des leurs, un jour chahutée par une décision bureaucratique, se trouve bouleversée.

Soutenus par la ville entière, les salariés de l’usine décident d’aller jusqu’au bout dans la défense de leur emploi et de leur dignité. Entre passion et insurrection, les tourments, la révolte, les secrets de Rudy et Dallas sont aussi ceux d’une ville où la lutte pour la survie aiguise les envies individualistes, dresse les uns contre les autres, ravage les familles, brise l’ordre social jusqu’alors tacitement supporté.

"Les vivants et les morts" n’est pas un film manichéen...ils n’y a pas les bons d’un côté et les méchants de l’autre. On ne voit pas, ce qui est très réaliste, les actionnaires ou les grands patrons qui décident, pour faire plus de fric, de la vie des ouvriers. Ce que l’on y voit c’est la vie, ici, à la base avec ses amours, ses amis et ses emmerdes.

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