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Figures du Palestinien. Identité des origines, identité de devenir

Publie le lundi 8 novembre 2004 par Open-Publishing
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de Sanbar Elias

De la chronique du conflit palestino-israélien, de l’histoire séculaire de chaque
camp, des enjeux stratégiques ou des négociations de paix, de l’actualité aussi,
il n’est pas question dans ce livre. Voici pourtant un des ouvrages les plus éclairants
sur la question, car il livre, grâce à une approche d’anthropologie historique,
les clés fondamentales de l’identité palestinienne. Peuple expulsé de sa terre
en 1948, les Palestiniens, sans jamais oublier ou négliger leur histoire, se
définissaient d’abord par leur géographie si particulière, celle de la Terre
sainte.

Trois figures retracent leur identité de devenir. Gens de la Terre sainte : du temps de l’Empire ottoman, les Palestiniens, plus encore qu’Arabes occupés, se définissent par le pays où coexistent communautés et religions et dont les paysages sont marqués par les fusions des lieux de culte et de pèlerinage des monothéismes. Arabes de Palestine : du temps du Mandat britannique, lorsque se bâtit le " Foyer " sioniste qui prétend appuyer ses droits sur une antériorité des Juifs sur les Arabes, au point que la " montée " vers la Palestine est un retour et non une venue, les Palestiniens, pris dans la double tourmente des colonialismes britannique et juif, deviennent, malgré résistance et révoltes, graduellement des étrangers sur leur propre terre.

L’Absent ou le Palestinien invisible : après l’expulsion de 1948, alors que le nouvel État d’Israël gère les biens des expulsés comme " biens des absents " et qu’il efface ou modifie méthodiquement, au fil des années, toponymie et topographie, les Palestiniens, parqués par villages entiers dans les camps de réfugiés, cultivent la mémoire des lieux et nourrissent l’idée du retour. Un rapport à l’histoire, évoluant en pure nostalgie, aurait peut-être permis que les Absents se dissolvent dans les pays arabes voisins, confirmant les vœux longtemps émis à travers le monde : " Les Palestiniens, ça n’existe pas."

Mais le rapport à une terre exilée dont on enseigne les paysages originaires aux nouvelles générations explique cette survie, contre les vents de l’histoire et les marées des guerres. Après des siècles de présence chez lui, le peuple palestinien réclame un État, puisque la communauté et le droit international ont érigé l’État-nation en seule forme possible, pour un peuple, de présence libre et souveraine sur sa terre.

Messages

  • La personne qui a écrit l’article à visiblement tendance à prendre tout ce qui est dit dans le livre pour argent comptant. D’autres livres démentent la vision de Sambar. Si ce livre est certes bien documenté et très intéressant, il n’en reste pas moins une oeuvre partiale à laquelle on ne peut adhérer entièrement sans passer pour néophite de la question israelo arabe.

    Bien à vous.

    Nicolas T.