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Défendre le social : lequel ?

Publie le vendredi 15 octobre 2010 par Open-Publishing

Défendre le social : lequel ?

Il y a une définition problématique du social. Lisez par exemple ce texte "Le social est dans l’écologie" (1). Il tend à une lecture réductrice du social.

I - Comment y arrive-ton ?

Il s’agira d’employer un discours très général avec peu d’exemple mais beaucoup de termes imprécis. Certains vont y mettre les cadres mais pas les couches populaires en-dessous, d’autres vont faire le contraire. Or le social vise à satisfaire les besoins sociaux de l’ensemble des travailleurs salariés privé et public et y compris les travailleurs indépendants dès lors que ce n’est pas contradictoire avec la défense des travailleurs salariés. Une définition trop englobante peut servir à masquer du déclassement social, de l’exclusion et de la pauvreté.

II - Quelle réduction du social ?

En terme de couches sociales, le social n’est pas seulement le quart monde ici ou les pauvres du sud. De plus le social ne se limite pas là, ce sont aussi des institutions nationales à défendre comme les services publics et la Sécurité sociale qui sont d’essence universaliste mais qui assure l’effectivité des droits des couches sociales d’en-bas ce que ne fait pas le marché qui fonctionne à la solvabilité.

a) Il y a une définition réductrice du social qui efface les couches moyennes comme composante du social et comme victime de la crise économique à protéger . On trouve ici trois versions :

*L’une ouvriériste ne défend que les ouvriers et par extension les employés. Les techniciens du privé et les cadre A (inspecteurs) des administrations en sont exclus.

* L’autre misérabiliste ne défend que les pauvres , les titulaires de revenus inférieurs au SMIC en France.

* La troisième défend ceux d’en-bas : La version ouvriériste et misérabiliste peuvent se cumuler en une défense de "ceux d’en-bas" qui met la barre assez basse puisque les techniciens et l’encadrement de proximité du privé ainsi que la catégorie A du public en sont exclus.

L’idée est que "ces couches sociales ne sont ni riches ni privilégiées mais n’ont pas à se plaindre". Cette formule m’a été répétée d’une façon qui montrait le contentement de son auteur visiblement satisfait de trouver la juste formule. Le même était cadre supérieur et se battait pour avoir encore plus alors qu’il était lui au-dessus des fameuses "couches sociales qui n’avaient pas à se plaindre". Il ignorait que ces dites couches sociales entre 2000 et 3000 euros net par mois pouvaient avoir des difficultés réelles pour boucler les fins de mois dans certaines situations (enfants éloignés et non autonomes financièrement, maison non encore payée, pension alimentaire, etc.).

b) Il y a une définition réductrice du social par les écologistes qui voit les couches moyennes comme responsable de la crise écologique en connivence avec les riches et l’oligarchie dominante. Grosso modo, certains en viennent à dire qu’au-delà du salaire médian ou du salaire moyen (il y a des variations dans le discours) les "couches moyennes" consomment de trop. Si si.

AMK

"Le social est dans l’écologie" (1) de Yann FIEVET
http://www.legrandsoir.info/Le-social-est-dans-l-ecologie.html