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Décès d’un antinucléaire, action contre EDF à Dijon

Publie le mercredi 10 novembre 2004 par Open-Publishing

Des agences et entreprises EDF ont été la cible de bombages à Dijon dans la nuit du dimanche 7 au lundi 8 novembre 2004. On pouvait lire sur les murs des nucléaristes locaux « Sur les rails comme ailleurs, le nucléaire tue ! » et « nucléaire = mort ! ».

Par cette action, nous voulons faire part de tout notre soutien et de notre rage aux personnes qui ont mené des actions directes dimanche contre l’acheminement de convois de déchets nucléaires de la France vers l’Allemagne, de notre tristesse et empathie aux proches de Sébastien Briat et de ses compagnon-e-s grièvement blessé-e-s.. N’oublions pas que d’autres risquent de subir, par ailleurs, la répression judiciaire de l’État français suite à ces blocages.

Nous nous révoltons contre les déclarations tendancieuses de « porte-parole » du réseau Sortir du nucléaire qui tendent à se dissocier des auteurs de cette action, qui ne seraient pas responsables car ne passant pas par les voie officielles du réseau pour agir...Porte-parole qui se risquent par ailleurs à faire le jeu des logiques sécuritaires en se plaignant que ces convois ne soient pas encore assez protégés, plutôt que de soutenir les actions menées et se contenter de demander l’arrêt pur et simple de ces convois.

Nous ne connaissons pas les raisons particulières qui ont poussé ce deuxième groupe de blocage à agir, semble-t-il, en dehors du cadre du réseau dimanche. Mais quand on connaît les solutions réformistes, étatiques et industrielles que celui-ci avance parfois comme unique voie pour sortir du nucléaire, on peut les comprendre. On se doute aussi que ce type de dissociation n’est pas pour plaire aux nombreuses militant-e-s de base sincères et hors parti qui agissent en son sein et soutiennent certaines de ses initiatives.

Nous sommes toujours choqué-e-s mais peu surpris-e-s, de voir que la presse dite « de gauche », tel Libération, en profite, dans son éditorial d’aujourd’hui, pour cracher sur la « désobéissance civique », renforcer le mythe du « débat démocratique » par les voies institutionnelles comme unique moyen acceptable d’action, et condamner la fusion grandissante des actions de masse avec l’action directe, en ne laissant la légitimité d’actions radicales et illégales qu’à des lobbies professionnels et encadrés comme Greenpeace. « Citoyen,, vote, défile, bosse et bêle avec le troupeau mais seulement quand on t’y autorise ». Merci Libé !.

En Allemagne, c’est bien le mélange massif de manifestations, blocages et actions directes en tout genre (des sabotages aux blocages des routes par les paysans en tracteurs de la région de Gorleben) , depuis des années, qui a permis de créer un rapport de force réel et de commencer à infléchir les politiques nucléaristes. En Angleterre, c’est bien la mise en place massive de campements d’action directe dans les arbres qui a permis de faire annuler deux tiers des nouveaux projets routiers et autres mines à ciel ouvert et hypermarchés dans les années 80. A Seattle, c’est bien les blocages des routes, émeutes et sabotages qui ont permis de faire annuler la conférence de l’OMC. En France, c’est bien la destruction des champs d’OGM ou des laboratoires d’Etat qui fait reculer le lobby biotechnologique et l’État français.

Nous espérons de toute force que, malgré la tragédie d’hier, toute sorte d’actions complémentaires continuent avec toutes les précautions et la détermination nécessaire.

"Ni héros ni martyres", ÉMOTION.

PS : Il existe de nombreuses autres agences, EDF, SNCF, AREVA et COGEMA à informer régulièrement de notre colère.