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Bartleby, Deleuze et la mélancolie postrévolutionnaire

Publie le samedi 13 novembre 2004 par Open-Publishing
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Lu sur le site des éditions Amsterdam (à propos d’une nouvelle trad de "Bartleby, une histoire de Wall Street") :

"Une dernière remarque, sur l’essai que Deleuze a consacré à Bartleby. Je prends autant de plaisir à le lire que la nouvelle de Melville ; c’est un texte roboratif et, d’un point de vue littéraire, splendide. Mais il me semble que l’interprétation de Deleuze néglige la mélancolie, voire la dimension tragique, qui travaille indiscutablement le texte, concurremment au comique qui le parcourt. Bartleby est aussi traversé par des passions tristes. Je crois qu’il y a là quelque chose à méditer.

Comment comprendre ce point aveugle dans l’interprétation de Deleuze ? Comment un personnage aussi mélancolique que Bartleby, voué à la mort, est-il devenu, à la suite de Deleuze, la figure par excellence de la "résistance" ? Je crois pour ma part, pour le dire de manière quelque peu grandiloquente, qu’il y a un lien entre la péremption historique des formes instituées de la lutte des classes et la transformation en icône de Bartleby chez nombre de théoriciens critiques... mais l’analyse de ce lien prendrait beaucoup de temps et nous éloignerait sans doute trop du texte lui-même."