Donges : de nouvelles réquisitions préfectorales

lundi 25 octobre 2010

Remorqueurs bloqués dans le port dimanche matin, nouvelles réquisitions préfectorales. Pas de répit ce week-end pour les salariés de la raffinerie et des dépôts de carburant.
Dix salariés du dépôt SFDM de Donges ont été réquisitionnés samedi matin, jusqu’à lundi 4 h, par arrêté préfectoral. Ce dernier affirme que la fermeture du dépôt « concourt à la rupture d’approvisionnement de nombreux transporteurs et distributeurs en Loire-Atlantique ». Le préfet a aussi réquisitionné quatre autres salariés, de dimanche à 10 h jusqu’à lundi 5 h, pour « assurer les opérations de dépotage » d’un pétrolier, « pour la reconstitution partielle des stocks » du dépôt.

Nouveaux recours

Ces réquisitions s’ajoutent à celles de quatre salariés, intervenues mercredi dernier, contestées par le syndicat Chimie énergie CFDT devant le tribunal administratif de Nantes, mais validées vendredi par le juge des référés. L’avocate nantaise des salariés a donc déposé dimanche après-midi un nouveau recours au tribunal administratif, et devait en déposer un autre dans la soirée.

Par ailleurs, la mobilisation interprofessionnelle autour des salariés de la raffinerie de Donges ne s’est pas relâchée ce week-end, après la reconduction de la grève jusqu’au 29 octobre, votée vendredi dernier. Après une journée de samedi en forme de trêve militante, les actions ont repris dès dimanche matin.

Rendez-vous avait été donné à 11 h 30 devant la base sous-marine. Plus de 200 militants, grévistes de la raffinerie soutenus par des enseignants et des salariés d’autres entreprises, se sont retrouvés. Ils se sont rendus quai des Marées, sur la jetée est de l’avant-port, afin de bloquer quatre remorqueurs. Ils les ont empêchés de se rendre au-devant d’un pétrolier qui attendait de pouvoir livrer du gasoil destinées au dépôt de la Trapil.

Ce tanker de 177 mètres a dû faire demi-tour pour regagner la rade de Saint-Nazaire en attendant de pouvoir livrer à la faveur de la marée de l’après-midi. Les manifestants ont quitté les lieux vers 12 h 45, mais ils ne sont pas revenus à la marée suivante. Une douzaine de cars de CRS avaient pris position sur les lieux en début d’après-midi pour les en empêcher.

Pénurie quasi-totale hier

La CGT du port appelait de son côté à un nouveau week-end de grève, un mouvement entamé depuis plusieurs mois.

Plusieurs bateaux étaient ainsi bloqués à quai selon le syndicat : six à Nantes, un au terminal charbonnier de Montoir, quatre au terminal agroalimentaire et deux au terminal à containers.

Autre aspect du mouvement de grève à la raffinerie : la pénurie de carburant, très sensible du côté des automobilistes dès samedi, était quasi générale dimanche après-midi à Saint-Nazaire. Seule la station Total de Trignac était encore ouverte, ne distribuant que du gasoil.

Quant aux ordures ménagères, elles continuent de s’amonceler dans les rues de la ville et, en particulier, dans le centre et autour du marché.

J. D.

Ouest-France / Pays de la Loire / Saint-Nazaire