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La République Française n’est pas une démocratie,

Publie le dimanche 31 octobre 2010 par Open-Publishing
14 commentaires

La France est une République, comme la plupart des états sur terre, or une république n’est pas forcément une démocratie.

La France n’est pas une démocratie et n’a jamais été une réelle démocratie. Comme tous les pays au monde d’ailleurs, excepté quelques expériences temporaires dans certaines régions.
Le pouvoir au peuple donc, peut-on en parler dans nos sociétés actuelles ?

Ne vivons nous pas plutôt dans des oligarchie ? où le pouvoir serait destiné à une classe dominante peu nombreuse s’étant cooptée elle-même depuis la révolution française en 1789 en mettant une lignée d’obstacle devant le citoyen lambda afin qu’il n’accède que difficilement au pouvoir.

Ce constat est flagrant quand on s’aperçoit que même si 70% de la population est contre un projet, le peuple n’a aucun recours légal pour faire retirer ce projet, comme l’accès au référendum populaire, comme cela se fait dans d’autres pays. En effet en France seul le président a le pouvoir de solliciter un référendum.

Comment parler de démocratie dans un pays ou le peuple est appelé à donner son avis, voter, une fois par an, au maximum, pour différentes élections aux rôles parfois mal expliqués ? Quand la fréquence de vote rend invisible une vision continue de la répercussion des actes politiques du citoyen sur les changements de la société ?

Le citoyen moyen, inondé par le divertissement à tout va et la vitesse toujours plus accélérée du monde peut-il vraiment exercer sa citoyenneté normalement ? Surtout quand on ne lui pose jamais de questions sur comment il ressent la société, comment il aimerait qu’elle devienne. Et qu’il faut vraiment avoir développé un sens altruiste pour se sentir concerné par le devenir de la société, ce qui n’est pas donné à tout le monde.

En effet n’est-il pas plus facile de lire Voici que Politis ? Alors, si en plus, on ne nous incite à s’intéresser à la politique juste un mois avant les élections, il est normal je pense de trouver un taux d’abstention aussi haut.

Avez vous souvent vu des émissions télévisées parlant des différents choix possibles de société ? Qui parle du fondement même d’une société(système économique, social, moral) sans entrer dans des détails d’expertise et les débats entre différents personnels et d’égaux entre politiciens ?

Cela est peut-être en partie expliquable par le fait que la plupart des médias sont publics, donc aux mains des politiques au pouvoir, ou bien aux mains de grands groupes qui, eux aussi, pour continuer leurs bénéfices, n’ont tout simplement pas intérêt à changer ce système de société qui rend les pauvres plus pauvres et les riches plus riches.

Dans notre société le citoyen est dépossédé de sa citoyenneté en cela qu’il n’est appelé à dire ce qu’il pense que très rarement et dans des choix limités.

En effet lors d’un vote nous reléguons notre vision de la société future à une autre personne, mais sur des centaines de points, or il est très rare voire impossible d’être à 100% d’accord avec quelqu’un sur tout.De plus le choix à faire est limité par les choix possibles. Si l’on n’est pas content alors, à nous de s’engager ? de créer un parti ? de trouver des maires signataires ? de faire de la pub ? une tournée ? Voyez vous la moisissure de la politique ? Sa perversité telle qu’elle est actuellement ? Son isolement du citoyen ?

Est-il normal que ceux qui gouvernent et qui font parti des principaux partis vivent de notre argent ? N’est-ce pas là le début d’un assistanat ? Ou plutôt d’un pillage, d’une part de la citoyenneté mais aussi monétaire ?

Les politiques biens ancrés dans leurs sièges, cumulant les mandats, remarquerez vous, ont voté de ne pas s’aligner sur la nouvelle réforme des retraites repoussant l’âge de départ. Ceux qui sont censés nous représenter n’ont donc pas les mêmes lois que nous.

Nous sommes représentés par des élites du pays, en effet voyez la proportion des politiques sortis de l’ENA, de science po et d’HEC, ou ayant de gros contacts avec d’autres élites économiques, culturels.

Alors comment, dans ce cas, penser que même si les changements de société ne vont clairement pas dans l’intérêt du peuple, ces élites s’opposeraient à ces changements ? N’ont-ils pas intérêt à garder ce système qui leur laisse tant de privilèges ?

La politique devrait-elle être un métier ? Est-il juste que selon là ou on naisse on ai plus ou moins de chances de faire de la politique son métier(inégalités face à l’éducation, l’emploi) ?

Est-il normal que le renouvellement des acteurs politiques soit si lent ?

En effet si l’on limitait la durée possible de l’engagement politique à quelques années, le renouvellement ferai que plus d’opinions seraient mises à jours, et empêcherait l’emprise d’un système où la corruption est possible, et où de forts intérêts privés sont mêlés à des partis politiques ou acteurs politiques.

Comment expliquer l’abstention politique si ce n’est par un sentiment de rejet, venant du fait "qu’on y pourra rien,que la politique n’est pas au service du citoyen, que tous les mêmes" ? La tentation est grande de ne pas voter, en effet, tous des pourris, empêtrés dans un système que certains tout de même souhaiteraient voir plus démocratique.

De ces débats inutiles et futiles visibles sur tout les médias,
Sur les conflits entre partis, Sur les bétises d’hommes ou femmes politiques, Sur les concurrences pour certains postes, parlent plus de la personnalité d’une personne que sur son programme et sa vision de la société. Ces manoeuvres sont savamment orchestrées par la classe dirigeante(PS + UMP), les médias bien installés, et plus loin, toutes les personnes pouvant tirer un intérêt de cette société actuelle.

Une réflexion sur le rôle actuel de la police vous fera aussi deviner que notre état n’est pas au service du peuple mais à la maîtrise du peuple.

Français, Française, comprenez-vous que nous sommes mal représentés, et que nous sommes dépossédés de notre citoyenneté ? La république sous cette forme n’est peut-être pas à conserver, ces valeurs peut-être, encore faut-il voir ce qu’on a fait de ces valeurs(Liberté, Egalité, Fraternité).

Mais alors quoi faire ?

La première chose est de demander une refonte de l’état pour créer une démocratie directe où chacun puisse débattre et participer aux affaire de la cité. Cela s’appelle non pas le chaos, mais l’anarchie. C’est à dire la suppression de toute autorité, de toute hiérarchie, pour permettre à tous les hommes d’être le plus libre possible, dans la mesure où cela ne nuit pas à la liberté d’autrui, et ainsi de leur permettre de tirer le meilleur d’eux-même.

Je suis un étudiant altruiste qui passe au delà des médias. D’ailleurs si vous pouviez relayer mes propos par n’importe quel moyen je vous en serai reconnaissant.

F.E

Messages

  • En effet, nous ne vivons pas en démocratie. La Vème République, datant de 1958, fut conçue et écrite par des gaullistes, proches du général. Debré en fut l’auteur essentiel. Il faut donc remonter à 1958 pour comprendre les conditions dans lesquelles cette Vème République vit le jour. Voire au lendemain de la guerre au moment de l’adoption de la IVème République. La Vème est rédigée lors de la guerre d’Algérie alors que la France balance encore à accorder l’indépendance à sa colonie. La IVème intervient au lendemain de la Libération alors que les USA entendent contrôler, conformément à Yalta, la partie occidentale de l’Europe, concédant l’est à Moscou. L’ensemble des indépendances nationales, tant à l’ouest qu’à l’est, présupposait l’allégeance à ces deux capitales.
    Le deal était simple : faire de l’Europe occidentale une zone alliée à Washington. Point barre. C’est-à-dire une zone géographique soumise au capitalisme, lequel avait déjà plus d’un siècle d’existence.

    On a appelé cette zone transatlantique "monde libre" (plus tard : axe du bien) en opposition au monde dit communiste et en voie de développement en même temps qu’en voie de libération nationale.

    La lutte syndicale, puis politique, permirent de conquérir des droits sociaux non négligeables et des droits politiques importants : droit de réunion, de manifestation, droit à participer aux élections, en tant que candidats et en tant qu’électeurs citoyens. La presse était libre, le droit à l’opinion, au choix de la religion, à celui de la ou des philosophies aussi. Etc....

    Et du reste, il nous reste précisément à comprendre en quoi ces acquis, durement obtenus à la faveur de luttes, de révolutions mais aussi de guerres, se sont dialectiquement réalisés à nourrir l’illusion que nous vivions en démocratie.

    Ce sont les délocalisations, rendues possibles par la chute du Mur de Berlin, qui ont permis la remise en cause de tous ces droits, chacun à des niveaux divers. Dès lors que le patronat a pu mettre en concurrence les mains d’oeuvres ouvrières et salariées, il a exercé un chantage permanent, qui dure encore et toujours : celui de délocaliser, facilitant le chômage et la précarisation, remettant en cause les droits du travail, puis les autres. Tout est devenu marché et marchandise. Les seules valeurs sont celles de la Bourse et c’est fini les grands idéaux, les fantasmes sublimés, les poésies cocardières et patriotardes. Aujourd’hui, les rapports sociaux redeviennent aussi brutaux qu’au XIXème siècle.

    La faillite de la social démocratie, gagnée au choix ultra libéral, fait que les travailleurs citoyens vivent, par l’expérience, l’inutilité du droit de vote qui les fait choisir entre bonnet blanc et blanc bonnet.

    Ca ne signifie pas qu’il y a désintérêt de la ou du politique, mais indifférence à se faire exploiter par les uns ou par les autres. Pire qu’exploiter : opprimer. On a seulement le choix entre avec ou sans vaseline.

    Le mouvement en cours montre que le peuple est prêt pour l’insurrection. Manque plus que les mots d’ordre et les objectifs pour éclairer le chemin de la révolution...

  • oui,
    "dans une démocratie directe, le peuple se gouverne effectivement lui-même, c’est-à-dire que chacun a le droit de participer à la prise de décision, tandis que dans l’autre, indirecte, au contraire, la seule décision que chacun a le droit de prendre, c’est de choisir ses décideurs."
    Le pouvoir ne se donne pas, il se prend !

    • La méchanceté, la bêtise, l’égoÏSME et les truands remportent souvent les "élections" ici ou ailleurs.
      C’est déjà le cas dans de très nombreux pays.
      C’est un "système" mis en place pour et par les capitalistes, les haineux, les mauvais, les rentiers, les incultes, les ignares, les gros possédants afin qu’ils puissent garder le pouvoir même s’ils le perdent parfois à la faveur d’événements très particuliers.
      A la tête des nations, il ne devrait y avoir que des hommes ou des femmes intègres bien formés, intelligents, soucieux du bonheur de tous. Il ne peut y avoir que des hommes ou des femmes qui vivent modestement, qui soutiennent une force publique des lumières, qui ont une empreinte écologique proche de 1 ou inférieure à un.
      Pour arriver au bonheur individuel ou collectif, il ne faut pas compter sur l’égoïsme, l’individualisme et le capitalisme.
      Relire ce que disait Marx à propos des élections bourgeoises. Mais penser aussi à tous ces nombreux philosophes qui nous ont montré la voie à suivre.

  • Nous pouvons déjà pour ne pas perdre de temps ,changer de façon de penser:plutot que de serrer la main d’un élu quelconque et de se sentir honorer d’un coup d’oeil qu’il vous accorde,regardons le comme un profiteur et tournons le dos ;plutot que d’envier les "riches" ,demandons nous par quel biais ils ont gagné leur argent (sur le dos des autres quand ce n’est pas carrément de l’argent volé avec élegance...)et changeons de trottoir ;lorsque nous apercevons un gars en costard cravate attaché case demandons nous comment il va chercher à nous plumer et partons en courant !Je schématise bien sur,mais notre changement d’attitude serait un début pour un autre monde !

  • Je suis d’accord en substance avec cet article, mais je trouve la conclusion fort réductrice.

    Penser que la République ne fût jamais une avancée ? Que 1789 ne fût (Il est en partie vrai, certe, mais c’est réducteur) qu’un mouvement bourgeois à objectif aristocratique ? Que l’Anarchie est la seule voie ? Que nous ne fûmes jamais libre ? Allons donc !

    La France fût longtemps un des pays à cultiver la liberté bien avant tout les autres pays d’Europe. 1789 était un mouvement bourgeois, certe, mais car il faut se remettre dans le contexte : En 1789, seul les bourgeois avaient accé à l’éducation, à l’histoire, à la culture, à la politique. Le peuple était ignare, et sans la moindre conscience politique : Il fallaît forçément des penseurs pour ouvrir le chemin et mener le peuple, et c’est ainsi que des Robespierre, Sain-Just, Rousseau (pour les idées), Bonaparte... Pour citer les plus connus ; fûrent ceux qui ouvrirent grand la route pour la révolte populaire de 1789. Il ne pouvait en être autrement.

    La France fût l’une des premières république d’Europe, et la première à se construire sur les débris d’une monarchie absolue quasi-millénaire et à voter une constitution se voulant égalitaire. Certe l’aristocratie mena rapidement la route (Vu que la première chose que fît Napoléon c’est reconstruire une nouvelle bourgeoiserie privilégiée autours de Paris), mais l’on commença à paver le chemin vers l’avenir.

    Avec la démocratisation populaire de l’éducation sous la IIIeme République (Qui serait arrivé plus rapidement si un certain Louis-Napoléon n’avait pas foutu sa merde), et le vote au suffrage universel, le peuple devînt plus cultivé, et la conscience politique s’est vastement dévellopé. A partir de là, les gens commencèrent à connaître leur histoire, leur pays, en quoi consistait la "France" qui n’était qu’un concept vague pour les paysans jusqu’ici. Concrêtement, un de nos plus grands acquis sociaux. La France était dans une véritable avancée populaire, et l’égalité, petit à petit, devenait une possibilitée, même si encore quelques-peu chimérique du fait que le colonialisme n’était pas encore condamné. Cela-dit, cette évolution fût soudainement cassée par l’arrivée de la seconde guerre mondiale.

    La IVeme république, crée après la guerre, était tristement trop inégale et bordélique. C’est pourquoi Charles De Gaulle est arrivé et a fondé la Veme République. Je ne suis pas pour de dire que c’était une erreur. De Gaulle est véritablement un des meilleurs dirigeants que nous ayons eût : Certe, sa vision était un chef fort plutôt qu’une constituante divisée et égale, mais on ne l’a pas vu tricher sur nous ni nous faire défaut. Le problème était que la Veme constitution était taillée pour De Gaulle, qui était fier et intransigeant, et que dès qu’il est mort, il est d’autant plus logique que, une fois sous la main de personnages corrompus et manipulateurs comme Pompidou, ça ne pouvait que se casser la gueule et partir dans la corruption.

    L’Anarchie n’est pas une solution, là et maintenant, dans le fait qu’un tel systeme égalitaire ne peux pas se faire en l’obligeant au reste du peuple, encore habitué à ce qu’on lui porte la main. Nous ne pouvons pas, arriver comme ça dans l’Elysée, destituer Sarkozy, et déclarer une Troisième Commune de Paris à l’échelle nationale comme si de rien n’était. Les gens pleureront pour un gouvernement, pardieu ! Le chaos arrive très vite et très facilement si nous n’établissons aucun gouvernement. Pour le moment, nous devons nous diriger vers une VIeme République, plus juste, plus égalitaire, socialiste (Mais pas encore populaire), qui restaure nos Acquis Sociaux de 30, 45, et 68 que notre actuel gouvernement cherche à étouffer.

    La révolution peux se faire facilement, mais pas la révolution des moeurs. Sauter d’une marche trop loins, et nous finirons dans une nouvelle Union Soviétique.

  • L’homme est foncièrement bon,il suffit de capter ce que dégage un nouveau-né ;puis il est perverti par l’influence qu’exercent sur lui les adultes...on lui apprend surtout à obéir ;le livre d’Alice Bailey "c’est pour ton bien"nous propose une éducation emprunte de respect et d’amour et si cela était appliqué l’humanité pourrait progresser !la frustration (surtout en amour vrai ) qui résulte de nos comportements stéréotypés envers notre progéniture (fais pas ci ,fais pas ça ,sans plus d’explications)fais qu’on pôurrait en effet croire que l’homme est un loup pour l’homme ;il faut cesser de se referrer à nos vieilles croyance et devenir créatifs...

  • Cet article commence par un postulat objectivement faux.

    "La France n’est pas une démocratie".

    Désolée, c’est FAUX.

    La France a été une démocratie BOURGEOISE, avec tout ce que cela implique de concessions obligées (par les luttes) du patronat vers les prolétaires. Et parce que le "pacte social" est, en règle générale et hors période de crise du capitalisme aiguë comme celle que nous vivons, c’est ce "pacte" qui est le plus apte à garantir le fonctionnement correct du capitalisme en général.

    Seulement voilà, la démocratie bourgeoise porte en SOI les germes permanents de la dictature de la BOURGEOISIE, disons, d’une fraction de celle-ci, tentation dictatoriale (ou fasciste) qui saille particulièrement dans des moments de crise systémique et où diverses fractions de la bourgeoisie sont en même temps en lutte violente les unes contre les autres pour s’accaparer l’hégémonie.

    Mettre "1789 et les Lumières" au panier, les passer par pertes et profits en disant "ça a toujours été une dictature" je pense que c’est faire une réduction simpliste qui ne va pas nous permettre d’avancer ( ni de convaincre !!!) beaucoup, car c’est à la fois objectivement faux (surtout si on compare au féodalisme dont je le rappelle, la victoire de la bourgeoisie sur l’aristocratie et les monarchistes a quand même eu l’avantage de nous faire sortir !!!) et en même temps , tu trouveras des millions de gens , pas forcément les plus cons ni les plus anticommunistes, qui pensent le contraire, et qui n’ont pas tort de le penser.

    On va voir donc pour la suite mais je crois que pour commencer sur ces sujets il faut être extrêmement précis, ce qui implique aussi de savoir où on veut aller, bien sûr...

    La Louve

    • Qu’est-ce que la démocratie ?

      Pour Jacques Rancière, un état est toujours oligarchique et il ajoute :
      (dans "La haine de la démocratie") :

      "...Et l’élection n’est pas davantage en soi une forme démocratique par laquelle le peuple fait entendre sa voix.Elle est à l’origine l’expression d’un consentement qu’un pouvoir supérieur demande et qui n’est vraiment tel qu’à être unanime....
      La représentation est dans son origine l’exact opposé de la démocratie. Nul ne l’ignore au temps des révolutions américaine et française. Les Pères fondateurs et nombre de leurs émules français y voient justement le moyen pour l’élite d’exercer en fait, au nom du peuple, le pouvoir qu’elle est obligée de lui reconnaître mais qu’il ne saurait exercer sans ruiner le principe même du gouvernement."

      La démocratie serait donc toujours tiraillée entre une élite qui s’estime née pour diriger et seule capable de proposer et le peuple auquel elle est tout de même obligée de demander son consentement.
      Si ce consentement fait défaut (constitution européenne), droite comme gauche imposent tout de même leur solution, la seule possible, le peuple n’étant pas très éclairé (manque de pédagogie, bien sur) et la démocratie commence à se fissurer sérieusement.
      Le grand problème pour cette élite oligarchique, c’est que la "fin de l’histoire" et "la pensée unique" font que l’économie investit tout et semble indépassable et que, mondialisation oblige, il n’y a plus aucun choix à proposer ou à faire semblant de proposer au peuple.
      Et voilà-t-y pas que c’est le peuple qui se trouve être le seul capable de proposer... Nous y sommes ! Notre imagination est sans limites !

    • La représentation est dans son origine l’exact opposé de la démocratie.

      Je suis en total désaccord avec cette formulation de Jacques Rancière. Cela étant dit il faudrait que j’aie le texte entier sous les yeux quand même.

      Sauf à considérer que seul l’exercice direct du pouvoir par tous (?!) soit la seule démocratie valable. Admettons, je veux bien l’envisager, mais qu’on m’explique comment on fait , aujourd’hui, en France, par exemple, sans aucune représentation.

      Le problème de la démocratie bourgeoise (vs la démocratie prolétarienne autrefois appelée dictature du prolétariat) ce n’est pas la représentation je pense...Ce serait trop simple...c’est la qualité qui permet de représenter , l’objectif à atteindre et la façon dont cette représentation est organisée, je dirais, en gros.

      Mais bon, Rancière sur la politique c’est toujours extrêmement intéressant...

    • La représentation est dans son origine l’exact opposé de la démocratie.

      Ce n’est pas une appréciation mais une constatation historique.

      Siéyes écrit par exemple :

      " Les citoyens qui se nomment des représentants renoncent et doivent renoncer à faire eux-mêmes la loi ; ils n’ont pas de volonté particulière à imposer. S’ils dictaient des volontés, la France ne serait plus cet Etat représentatif ; ce serait un Etat démocratique. Le peuple, je le répète, dans un pays qui n’est pas une démocratie (et la France ne saurait l’être), ne peut parler, ne peut agir que par ses représentants. "

      Discours en septembre 1789, « Sur l’organisation du pouvoir législatif et la sanction royale »

      Le livre de Rancière que je cite est d’ailleurs une défense de la démocratie, considérée comme un combat :

      "Elle est l’action qui sans cesse arrache aux gouvernements oligarchiques le monopole de la vie publique et à la richesse la toute puissance sur les vies"

    • Oui enfin bon là citer Sieyès comme ça hors contexte de l’époque et du mec.. euh... je dis bof parce que il manque un paquet de termes à la controverse dont tu ne relèves ici qu’un tout petit point. Il manque par exemple la question de la souveraineté, du peuple, etc.

    • Oui oui Pas de souci pour Rancière, on est bien d’accord. Mais ça ne répond pas à ma question précédente :) sauf à conclure "la démocratie est impossible dans une société moderne".

    • Trêves de citations ! Siéyès au hasard, mais on peut trouver la même chose chez Montesquieu, Rousseau , etc ...

      Si ta question est celle de la possibilité d’une démocratie représentative j’y crois aussi en sachant qu’aucun système, si élaboré soit-il, ne met à l’abri de l’oligarchie et qu’il s’agit effectivement toujours d’un combat, mais le tirage au sort que Montesquieu parmi d’autres oppose au suffrage par le choix qui est celui de l’aristocratie, est une possibilité.

      Pour le reste, ce qui autorise beaucoup à dire que nous ne sommes pas en démocratie, c’est l’affaiblissement voire la suppression progressive de tous les garde-fous. Lorsque le Parlement est élu à la suite de l’élection présidentielle pour conforter le Président, on peut déjà commencer à avoir des doutes. Force est de constater que sous Sarkozy 1er l’exécutif et le législatif se confondent, quand au judiciaire, Courroye en parlerait mieux que moi.

      Alors, France 2010 démocratie ou oligarchie ploutocratique ?