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Les éleveurs bloquent Bigard

Publie le lundi 8 novembre 2010 par Open-Publishing
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de Eric Pellenard

Aucun camion ne rentre ni ne sort de l’entreprise Bigard de Cuiseaux depuis hier soir. Comme sur neuf autres sites, les agriculteurs ont décidé ce blocage pour obtenir une hausse des prix.

Calme, organisation et détermination. Les agriculteurs qui ont entrepris hier le blocage de l’abattoir de Cuiseaux savent que leur coup de force s’inscrit dans la durée. Ils le disent, ils sont là pour une semaine, au moins. Et les moyens déployés sont à la hauteur. À côté du feu destiné à se réchauffer et du barbecue communautaire, un chapiteau est monté. L’organisation des équipes de relève, toutes les 12 heures, est prête.

« Par équipes de trois ou quatre cantons du département, nous prévoyons d’être en permanence entre 15 et 20 éleveurs de Saône-et-Loire sur place », expliquait hier soir Yves Bonnot, président de la FDSEA. Venus de l’Ain, du Jura, de Côte-d’Or ou de plus loin, des collègues doivent permettre de tenir le siège de l’abattoir.

« Les autres ne valent pas mieux »

Car c’est bien de cela dont il s’agit. Interdire toute entrée de bêtes vivantes et, surtout, toute sortie de viande, pour étrangler le géant français de la viande et l’obliger à ouvrir des négociations pour revaloriser le prix payé aux agriculteurs.

« Depuis 2007, nous traversons une crise sans précédent. Nous avons enregistré une baisse des revenus de plus de 50 %. Cela ne peut plus durer », martèle Y. Bonnot.

Cette action, une première en France par son ampleur, s’inscrit dans la suite de celles menées dans les supermarchés pour démontrer les marges des intermédiaires. Elle s’attaque surtout à Bigard, numéro français du secteur de l’abattage et de la transformation (steaks hachés Charal notamment) et à son dirigeant qui est aussi le président des industriels de la viande.

« Les autres ne valent pas mieux », souligne Jean-Pierre Fleury pour la Fédération nationale bovine, à l’origine du mouvement suivi par la FDSEA et les Jeunes agriculteurs. « Mais lui a la responsabilité en terme de dimension. »

Il semble surtout aujourd’hui être le seul à pouvoir éviter que le mouvement ne s’enlise et ne vienne à avoir des répercussions sur les étals des commerces. Aujourd’hui, avec sans doute au moins 700 bovins entrés sur le site de Cuiseaux ce week-end, l’abattoir devrait tourner. Mais sa cadence moyenne est de 600 bêtes tuées par jour. Si rien ne rentre durant plusieurs jours, voire plusieurs semaines…

http://www.lejsl.com/fr/permalien/article/4104199/Les-eleveurs-bloquent-Bigard.html

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