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interdire le fichage génétique des militants syndicaux...

Publie le lundi 6 décembre 2010 par Open-Publishing
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déclaration de Philippe Galano :


NON je ne me soumettrai pas !

Le 29 décembre à 8h 30 du matin je serai traduit devant le tribunal correctionnel de Perpignan pour avoir refusé de me soumettre à un prélèvement ADN. Cette situation fait suite à ma condamnation à 3 mois de prison avec sursis pour avoir « séquestré » la direction générale des Autoroutes du Sud de la France le 3 juin 2003 à Narbonne. Une action qui faisait suite au licenciement de 4 syndicalistes dont je faisais partie pour avoir « organisé » une manifestation piétonne sur l’emprise autoroutière à la hauteur de Perpignan Nord. Nous étions alors en grève reconductible contre le projet Fillon sur les retraites. La CGT asf, luttait en même temps contre la privatisation du secteur autoroutier.

Cette condamnation lourde de conséquences vise l’action syndicale des femmes et des hommes dans les luttes sociales et dans les entreprises. Elle remet en cause leur indépendance, le fondement même de l’engagement de chacun. En les stigmatisant comme des délinquants dans l’exercice de leur responsabilité, elle marque au fer rouge les syndicalistes. En les privant de leur liberté d’action dans de lourde condamnation c’est l’ensemble des salariés et du mouvement social que l’on vise. C’est une attaque d’une gravité extrême à l’encontre des droits et libertés individuels.

Alors qu’il était ministre de l’intérieur en 2005, Nicolas Sarkozy a élargie l’obligation du test ADN à presque toutes les infractions, y compris aux gardes à vue. Sous l’appellation « lois de sécurité intérieure », ce n’est rien d’autre qu’un prétexte pour atteindre les mobilisations sociales et tous ceux qui résistent à sa politique. Une loi indigne qui stigmatise les syndicalistes comme des criminels en puissance. Un amalgame dangereux et intolérable pour quiconque s’engage dans une responsabilité syndicale. Maintenu pendant 7 ans en procédure correctionnelle, ayant perdu mon emploi et par conséquence mes responsabilités nationales à la fédération CGT des transports, bien qu’affecté personnellement par cet acharnement, c’est au titre de mes engagements syndicaux et politiques que je me retrouve devant des juges le 29 décembre prochain. C’est à ce titre que je crois juste de refuser de me soumettre à ce prélèvement ADN, cela quelles que soient les conséquences.

Philippe Galano, responsable du Parti communiste et de la CGT.

Pierre Gosnat : député, avec le groupe communiste et républicain, a déposé le 20 septembre 2010 en commission des lois de l’assemblée nationale, une proposition de loi n°2795 visant à interdire le fichage génétique des militants syndicaux.


voir aussi notre rubrique du 3/12 : LOPPSI 2 : LIBERTÉS EN DANGER...

http://www.lepost.fr/article/2010/1...

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