Un plan com’ contre France 3

Un article de Capital de Janvier 2011 intitulé « Plus chère la vie sur France 3 » avance sur
la chaîne des régions une série de contre-vérités avec une volonté de nuire manifeste.

C’est la télévision régionale qui est attaquée. Il est ainsi présenté comme scandaleux que
la 3 puisse dépenser 20% de plus par téléspectateur que France 2. Cela revient de fait à
remettre en cause l’existence même d’une télévision régionale en France !

On veut ainsi
oublier que 24 décrochages régionaux simultanés (ou 45 décrochages locaux) coûtent plus
cher qu’une émission unique ! Prétendre que le régional et la proximité représentent la moitié
du budget pour 10 pour cent de l’antenne est évidemment réducteur.

Ne serait-il pas plus intéressant de s’indigner de la durée de nos tranches horaires
régionales qui, avec en moyenne une heure et demie seulement par jour, sont les plus
réduites des télévisions européennes ? Ou de dénoncer l‘insuffisance des budgets régionaux
de France 3 pour assumer pleinement ses missions ?

La baisse de l’audience de France 3 qu’évoque Capital touche toutes les chaînes
généralistes, TF1 en premier. Ce phénomène est lié à l’arrivée des chaînes de la TNT et aux
nouveaux modes de « consommation », notamment par Internet. Mais il n’est bien sûr pas
dit dans l’article que les audiences régionales et locales résistent bien…

Et oui, « De près, on se comprend mieux » !

A côté de lieux communs malveillants, l’article de Capital se passe de vérification de la
plupart de ses informations. Tout est bon pour faire mousser.
- ainsi, un « reporter de base » de France 3 serait payé « entre 4.000 et 4.300€ ». En réalité,
aucun ne touchera cette somme de toute sa carrière. Ce n’est même pas le salaire d’un
rédacteur en chef débutant !

- Capital fait grand cas des écarts de budget d’une région à l’autre de France 3 révélés
comme « gros et très différents » (avec carte à l’appui !). « Injustifiable » d’après le
magazine. Cette nouvelle assertion est sans fondement : ces écarts sont avant tout liés aux
implantations régionales et locales et cohérentes avec la couverture du territoire.

- Les équipes des chaînes d’info en continu en feraient « dix fois plus que » les flemmards
de France 3. Exemple les journalistes d’I-télé qui « conduisent leur camion satellitaire,
filment, interviewent et montent leurs rushes ». Question : est-il possible de faire un vrai
travail journalistique dans ces conditions ? Faute de temps et de moyens, n’en est-on pas
réduit à simplement tendre le micro sans recul ni vérification de l’information ?

Cet article porte atteinte à l’entreprise et à ses salariés. Il ressemble à d’autres qui ont
précédé et justifié des interventions politiques gravement dommageables. Compte tenu des
allégations mensongères qu’il contient, La CGT attend avec impatience la réaction du PDG Pflimlin ou de François Guilbeau, directeur de France 3.

Paris, le 30 décembre 2010

CGT France télévisions