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Si j’étais Nicolas Sarkozy

Publie le lundi 10 janvier 2011 par Open-Publishing
6 commentaires

Si j’étais Nicolas Sarkozy, je dormirais mal. Je me lèverais très tôt, et toute la journée je me verrais obligé de sourire à des gens qui m’énervent, ou pire à des gens qui m’indiffèrent. J’aurais un tas de rendez-vous plus ou moins importants auxquels je serais obligé d’aller, je serais contraint de prendre des décisions engageant des millions de personnes autour de moi. Le soir, je serais épuisé, et cela me rendrait sans doute agressif ou impatient.

Si j’étais Nicolas Sarkozy, je me sentirais mal dans ma peau. Après avoir été porté aux nues par un peuple infidèle et volatile, je me saurais détesté par plus de 70 % de la population française, et tout cela sans compter les étrangers. Je me verrais critiqué dans tous les journaux, attaqué sur toutes les radios, moqué dans tous les bars de France. Tous mes travers, tous mes tics, toutes mes faiblesses seraient montrées au grand jour, et cela me ferait devenir froid et renfermé.

Si j’étais Nicolas Sarkozy, je me croirais dupé. Elu pour être le premier citoyen de France, on me dirait sali dans des combines scabreuses pour gagner moins qu’un patron du CAC40, alors que mon honneur et ma dignité seraient trainés dans la boue. J’aurais pris des décisions difficiles influant sur le cours de l’Histoire, et l’Histoire ne retiendrait de moi que quelques invectives lancées à des individus inexistants. Je deviendrais aigri et prétentieux.

Si j’étais Nicolas Sarkozy, j’aurais l’impression de me promener toujours tout nu. Mes amours, mes joggings, mes vacances, mes sms, tout le monde ne parlerait que de cela. Que cela soit vrai ou faux importerait peu, mais nuirait considérablement à ma vie personnelle… devenue quasi-inexistante. Je ne pourrais rien faire comme tout le monde, et tout le monde me le reprocherait. Je m’endurcirais, et me contiendrais.

Si j’étais Nicolas Sarkozy, j’aurais peur tout le temps. Peur de me promener dehors, de prendre l’avion régulièrement, de me retrouver au milieu d’individus hostiles et incontrôlables. Je finirais par croire aux rumeurs que j’entretiendrais pourtant moi-même, et craindrais l’attentat terroriste par dessus tout. Je ferais attention à tous ceux qui m’entourent, et ne me confierais à personne. Je deviendrais tyrannique et terrorisé.

Si j’étais Nicolas Sarkozy, j’aurais une vie trépidante qui ne me donnerait que des soucis, et dont les avantages évidents ne suffiraient pas à m’offrir le semblant d’un début de bonheur personnel. Les conséquences de mes actes quotidiens, loin d’être inutiles, auraient même le pouvoir d’être nuisibles à une majorité d’individus, sans que j’en puisse reprendre le contrôle.

Si j’étais Nicolas Sarkozy, en 2012, je ne me représenterais pas.

Caleb Irri

http://calebirri.unblog.fr

Messages

  • Ce triste sire est bien plus roué qu’il n’est dépeint ici , bien plus pourri encore et c’est pour ça qu’il est là !

    Certes il faudrait se forcer beaucoup pour lui trouver une belle intelligence , une compréhension simple de l’humanité , il en est vraisemblablement incapable , mais il n’est pas selon moi si con que ça . Il est en mission oui mais ça l’arrange et il sait parfaitement ce qu’il génère d’impopularité et il s’en b...

    Après sa représentation il rejoindra la bande à Blair , Clinton and Co , ceux qui sont rétribués 100 000 dollars par prestation ou pour des conseils .

    Parce que le temps passé à ce poste c’est du temps passé à accumuler les adresses , les dossiers qui font peur , etc .Et ça se monnaie très cher ensuite .

    • Hitler, Mussolini, Staline, Franco, d’autres encore n’ont souffert d’aucun remords. Pourquoi voulez-vous qu’un tyran au XXIème siècle en ait ?
      Je pense assez fermement M.Irri que pour décrire de tels hommes il conviendrait d’adopter un style plus affirmé.
      Staline s’était doté d’une bureaucratie surpuissante. Exécuteur des basses œuvres un jour, on pouvait être déporté le lendemain. Mais les menaces qui pesait sur les populations pauvres, et par conséquent révoltées, incitaient chacun à rentrer de toutes forces dans le système bureaucratique, au risque, d’y périr à son tour.
      L’une des raisons de l’échec du capitalisme soviétique, par rapport, au notre, tient justement au fait que dans notre système les élites sont protégées. Parallèlement on fait miroiter que chacun peut accéder à l’élite (la fameuse illusion du rêve américain), selon un « mérite » qui évidemment proportionnel à sa capacité à servir le régime. Chacun, phénomène nouveau, peut, accèder à la célébrité (la plus débile : star acadamy, nouvelle star, reality show), la très fameuse idée de Warhol (dont la richesse devait à cette idée de « minute de célébrité pour chacun », fameuse idée qui l’a strictement compromis avec les intérêts de l’Etat).
      Ceci est le spectaculaire diffus.
      Le stalinisme tient du spectaculaire concentré qui est à l’œuvre encore dans notre société à travers la guerre menée contre les pauvres et certaines populations (immigrés). Ce qui implique qu’on tire chacun à échapper à la pauvreté et aux stigmatisations (l’étoile jaune intériorisée), c’est-à-dire à participer à leur tour à la guerre qui est menée contre les pauvres et certaines populations.
      La réunion du spectaculaire diffus et du spectaculaire concentré, dans nos sociétés, nous donne le spectaculaire intégré ; c’est-à-dire l’emprunt à plusieurs formes de gouvernance tyrannique.
      Auquel s’ajoute, à ce jour, plus manifestement qu’auparavant, l’emprunt à la dictature orwelienne.
      La conjonction des trois méthodes de gouvernements despotiques : Stalino/fasciste, américain et Orwellien, conduit irrémédiablement cette société dans ce que j’appelle « la discipline de la haine » http://www.pirefiction.fr/livres_artistes/editions-2010/53-la-discipline-de-la-haine.html, par lequel il y a un effet d’ascendance vers le spectacle. Tout ce qui le réfute se trouve nécessairement déporté dans la solitude et l’isolement. Tout est balisé dans un effet d’ascendance vers le spectacle et la marchandise. Nous n’existons pas ou dans une mesure qui tient à l’allégeance au spectacle et à la marchandise, c’est à dire à l’assentiment de sa propre réification, mais aussi de celle des autres. On se figure mal quel cynisme abject fonde les cerveaux de la direction et par cascade, diminuendo, des sujets les mieux placés, les cadres, au prolétariat, les raisons nous en paraissent plus palpables. "L’affaire Toulaev" de Victor Serge est passionnant de ce point de vu où l’abjection bureaucratique est éclairée par le talent de Serge.
      L’histoire du capitalisme au XXème siècle, en Europe, a débouché, en son point culminant, sur une histoire de la déportations. Elle est devenue après guerre, une déportation initiée par le spectacle et la marchandise, et par conséquent une déportation psychologique, morale, intellectuelle et temporelle. "Se questo e un uomo". On a bien des raisons de supposer qu’on vous nie, si souvent, par bureaucrates et marchands interposés, qu’en effet la question se pose bel et bien : "se questo e un uomo" a subi un effet de renversement, très complexe et dans tous les cas particulièrement redoutable. Je suppose que votre intimité, dans l’écriture, cherche à cette question des résonances personelles ?

    • T’en as oublié plein : Mitterrand, Pétain, Blair...

      6 pieds sous terre Jaurès...

    • Un peu trop simple pour moi comme écriture !

      Moi pauvre bézu j’ai cependant un principe depuis fort longtemps et je m’y tiens , à savoir que si ma ’’bignole ’’( image bien sûr ) ne peut me comprendre , alors ma révolution ne vaut rien , c’est de la br....intellectuelle si elle n’y a pas accès !

  • Oui mais... manifestement tu n’es pas Nicolas Sarkozy...