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Flambée du cours des matières premières agricoles : Tout sauf une fatalité !

Publie le jeudi 17 février 2011 par Open-Publishing
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Pour l’association de défense des consommateurs INDECOSA-CGT, le problème des matières premières agricoles doit être débattu au sein des nations unies et pas uniquement par les grandes puissances économiques du monde. Par le biais du G20, on exclu du droit à la parole les pays du sud et les représentants de la société civile. Pourtant, ce sont bien les politiques des plus riches qui ont favorisé cette situation avec comme principal objectif toujours plus de profits, pour de moins en moins de règles. On négocie une tonne de blé à la bourse de Chicago comme n’importe quelle marchandise, sans se soucier des conséquences sur les populations. INDECOSA-CGT qui milite pour l’instauration d’un véritable "droit à l’alimentation" propose différentes mesures pour mettre fin à cet engrenage :

La souveraineté alimentaire

Chaque pays doit pouvoir conserver sa souveraineté alimentaire au même titre que sa souveraineté territoriale. Il a le devoir d’assurer l’approvisionnement des populations de manière équitable et surtout d’encadrer les prix de produits de première nécessité. Il faut également favoriser une agriculture de proximité et diversifié pour ne pas être trop dépendant des exportations. Cela doit s’accompagner d’une meilleure cohérence vis à vis des territoires. En effet, il est urgent de mettre en place des mesures qui diminuent l’empreinte carbone et qui limitent la pression sur les ressources naturelles .

En france, on cultive encore beaucoup trop de maîs dans des zones ou il existe un deficit en eau important. Nous devons veiller à travers ces mutations au respect du cadre de vie, des paysages et des traditions. Elles doivent être menées en concertation avec l’ensemble des acteurs économiques à savoir les producteurs, les transformateurs, les salariés et les consommateurs.

Nous devons lutter contre la confiscation des terres par les grandes multinationales. L’utilisation de certains céréales pour faire des agro-carburants doit être interdite. Il est inadmissible de favoriser par ce biais de l’inflation voir d’aggraver la pénurie pour "nourrir les moteurs" de voitures ou de camions. Pour lutter contre cette dépendance, les pays doivent mettre en place le plus rapidement possible un véritable "plan proteine" en diversifiant les cultures.

La fixation des prix

le prix des denrées alimentaires doit être encadré pour ne pas être tributaire exclusivement des mécanismes de l’offre et la demande. Les pays doivent assurer aux consommateurs un prix juste qui tient compte des coûts de production et de l’évoution réelle du coût de la vie . Les produits de première necessité comme la farine, le lait, les oeufs doivent être exempté de TVA. Il faut combattre les concentrations des grands groupes alimentaires qui favorisent le dumping social et les ententes sur les prix. Les aides à l’exportation doivent être revues, on ne peut continuer à exercer une concurrence deloyale sur les pays du sud sous pretexte de surproduction au nord. Les accords de partenariat économique passé entre l’Europe et les pays ACP(Afrique, Caraîbe,Pacifique) doivent veiller au respect des productions locales et des commerces de proximité qui en decoulent. les aides au développement prévues par l’Union Européenne et la FAO doivent être mieux contrôlées pour éviter les détournements.

La spéculation financière

Aujourd’hui, tout évenement international sert de prétexte à la speculation. les évenements climatiques sont trop souvent utilisés comme arguments dans la flambée des prix des matières premières. Les fonds speculatifs (hedjfunds) participent à cette envolèe des prix mais se sont surtout les géants de l’agro-business qui influent sur le marché en cachant l’état réel des stocks disponible et en lançant volontairement des rumeurs parfois infondées. Pour INDECOSA-CGT, il faut interdire la spéculation sur les matières premières agricoles et garantir la stabilité des cours par la maîtrise publique. Jusqu’en 2003, les cours européens du blé étaient contrôlés par les autorités de Bruxelles ce qui permettait une certaine stabilité des prix et évitait ainsi une inflation trop forte. Aujourd’hui, ils fluctuent en fonction de la cotation de la bourse de Chicago et les prix d’exportation du Golfe du Mexique et de la Mer Noire .

Arnaud Faucon
Secrétaire National
INDECOSA-CGT

Messages

  • "En france, on cultive encore beaucoup trop de maîs dans des zones ou il existe un deficit en eau important."

    Ce soir à Fontenay-le-Comte à lieu la projection du film "Pour quelques grains d’or", suivi d’un débat sur l’agriculture. Au cinéma Renaissance

    En sud Vendée ce problème est d’actualité puisque est mis en place un programme de réserves d’eau uniquement destinées à l’agro-business, surtout pour le maïs cultivé en plaine séchante.

    Donc, conçues pour arroser du maïs dont plus des trois quart partira à l’exportation via le port de la Palice. Exportation subventionnée et qui fait que se maïs arrive moins cher que les productions locales en Afrique sub-saharienne la plus touchée par cette ignominie. Alors que les subventions pourraient servir à améliorer l’agriculture des pays importateurs afin de maintenir une agriculture locale ce qui éviterait une grande partie de l’immigration...