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Jean-Marc Rouillan est en prison depuis 24 ans. Ça suffit !

Publie le mardi 1er mars 2011 par Open-Publishing

Le 1er mars 2006, Joëlle Aubron, militante d’Action directe décédait à 46 ans après avoir mené une longue lutte contre la répression et contre le cancer. Le 1er mars 2011, Jean-Marc Rouillan, 58 ans, atteint par l’imprévisible syndrome de Chester-Erdheim, doit affronter l’acharnement de l’Etat et une nouvelle campagne de désinformation. Un rassemblement est prévu à Paris le 3 mars pour demander sa libération immédiate.

« De Fleury à Bapaume, Joëlle aura subi 19 années de privation et de brimades avec comme conséquence la maladie incurable. Et pourtant il aura fallu se battre des années contre la Justice aux ordres, les Ministres embourgeoisés, les haineux qui voulaient la détruire. Il aura fallu des heures de luttes déterminées afin qu’elle sorte de cet enfer pour au minimum ralentir les effets de ce cancer fatal et encore profiter de la vie quelques mois, et dehors entourée des siens… et nous y sommes arrivés ! », dit un texte signé par des collectifs français, allemands ou belges publié aujourd’hui sur le blog Linter.

Joëlle Aubron était sortie de prison le 16 juin 2004 après une campagne de solidarité qui lui a permis de bénéficier d’une suspension de peine pour raisons médicales comme le prévoit la loi du 4 mars 2002, dite « loi Kouchner ». Loi qui a également bénéficié à Maurice Papon en septembre 2002. L’ex-secrétaire général de la préfecture de Gironde avait été condamné pour complicité de crimes contre l’humanité suite à des actes commis pendant l’occupation allemande. Pas moins. Et personne ne s’est manifesté pour lui soutirer un quelconque repentir. Ce qui n’est d’ailleurs pas prévu par la loi…

En 2009, Jean-Marc Rouillan fut condamné à s’asseoir sur la loi Kouchner alors qu’il était en très piteux état. « Tu crois qu’ils veulent me faire crever ? » demandait-il dans un courrier. Papon, Rouillan. Deux poids, deux mesures. « Si vous avez massacré des milliers de personnes, vous recevrez tous les honneurs. Si vous n’êtes accusé que d’un ou deux assassinats, vous serez traité en criminel », notait le taulard écrivain dans ses Chroniques carcérales.

Le 16 février dernier, le tribunal d’application des peines de Paris a accordé, pour la seconde fois depuis 2007, un aménagement de peine à Jean-Marc Rouillan. Selon cette décision, le militant révolutionnaire membre du NPA aurait pu bénéficier d’un nouveau régime de semi-liberté, première étape avant une libération conditionnelle, à partir du 7 mars. C’était compter sans le parquet de Paris qui a immédiatement fait appel. Jean-Marc Rouillan, qui a largement purgé sa peine de sûreté, reste donc derrière les hauts murs du centre de détention de Muret, près de Toulouse. Pour combien de temps encore ?

La campagne de presse déclenchée il y a quelques jours à propos de prétendus tracts d’Action directe envoyés à des commissariats pourrait annoncer de bien mauvais moments. Et pour Jean-Marc Rouillan et pour Georges Cipriani, autre militant d’Action directe arrêté en 1987 pendant les années de plomb. Ce dernier, en semi-liberté depuis un an, saura le 10 mars s’il peut entrevoir une liberté conditionnelle.

Difficile de croire aux coïncidences. Ces faux tracts d’Action directe ne tombent pas du ciel. La machination est flagrante. Cela nous rappelle le pataquès qui avait suivi la fâcheuse interview de Jean-Marc Rouillan à L’Express. Du pur délire médiatique qui, par un « jeu » glauque entre politiciens revanchards, fonctionnaires de justice et journalistes serviles, les uns nourrissant les autres, avait conduit à la suspension arbitraire du régime de semi-liberté de l’auteur de La Part des loups alors qu’il travaillait pour les éditions Agone, à Marseille.

Cette situation tendue va donner un caractère particulier au rassemblement organisé tous les mois par le collectif Ne Laissons pas faire ! en face de la direction de l’administration pénitentiaire. Rendez-vous donc le jeudi 3 mars, de 18 à 19 heures, au carrefour de la rue de la Verrerie et de la rue du Renard à Paris (métro L1/L11 : Hôtel-de-Ville).

Pour plus d’informations :

 Le blog Linter.

 Le blog Action directe.

 Ne laissons pas faire.

 Le blog des édtions Agone.

 A propos de « la renaissance d’Action directe »

 Jean-Marc Rouillan : « Tu crois qu’ils veulent me faire crever ? ».

Paco sur Le Post