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Fukushima : à la recherche des responsables

Publie le lundi 21 mars 2011 par Open-Publishing
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De Tepco à General Electrics en passant par Areva... plusieurs entreprises ayant participé à la construction et à l’exploitation de la centrale de Fukushima sont mises en cause.

Aurait-on pu éviter l’accident de Fukushima ? Aujourd’hui, le Tsunami reste le responsable officiel de la catastrophe nucléaire japonaise. Mais depuis quelques jours, alors que la situation sur place n’est toujours pas résolue, l’examen des responsabilités révèle des failles dans les systèmes de sécurité des différents acteurs du nucléaire...
Tepco, le spécialiste des scandales

Tepco surtout, l’exploitant japonais de la centrale, est sur la sellette. Ce lundi, des informations ont révélé que quelques jours avant le drame, l’opérateur avait remis un document aux autorités dans lequel il reconnaissait avoir faussé les données des registres de contrôle. D’après ce document en date du 2 mars, soit neuf jours avant le séisme, Tepco n’a pas procédé à des inspections normalement prévues. Des équipements essentiels comme des groupes électrogènes, des pompes et d’autres parties des systèmes de refroidissement n’ont pas été examinés comme ils auraient dû l’être. Si, selon l’agence de sûreté nucléaire japonaise, le lien entre les accidents et ces manquements n’est pas établi, cela ne fait que renforcer la pression sur la compagnie d’électricité tokyoïte, déjà habituée aux controverses.

De fait, l’EDF japonais n’en est pas à son premier scandale. A plusieurs reprises, l’électricien a été épinglé pour avoir dissimulé ou sous-estimé des incidents antérieurs. En 2002 notamment, Tepco doit stopper temporairement ses 17 réacteurs nucléaires à eau bouillante (BWR), pour avoir maquillé une trentaine de rapports d’inspection faisant état de fissures ou de corrosion sur les enveloppes entourant les réacteurs. Parmi ceux-ci figuraient déjà ceux de Fukushima... Plusieurs réacteurs sont alors fermés et la direction contrainte de démissionner. Entre 2006 et 2007, plusieurs autres falsifications sont encore révélées, jetant à nouveau trouble sur les pratiques de l’exploitant.

Aujourd’hui, Tepco est aussi critiqué pour sa gestion calamiteuse de la crise. Certains reprochent au groupe d’avoir attendu 24h pour asperger ses réacteurs d’eau de mer. Les retards pris dans l’annonce des incidents à répétition, les communiqués incompréhensibles et les multiples questions restées sans réponse ont même fini par faire réagir le gouvernement nippon. Quant au PDG du géant nucléaire, il a disparu de la circulation, laissant s’exprimer son bras droit. A aucun moment, il n’a daigné se rendre sur place, à la centrale de Fukushima.
General Electrics, le constructeur immunisé

Le constructeur des centrales, General Electrics, lui non plus n’échappe pas aux critiques. Le groupe américain a livré 3 des 6 réacteurs de Fukushima entre 1967 et 1973. Or, selon la presse américaine, ce système de réacteurs à eau bouillante, dits "Mark 1", a fait par le passé l’objet de plusieurs avertissements très sérieux concernant la fiabilité des réacteurs. Dès 1972, un représentant de la Commission de l’énergie atomique américaine, Stephen Hanauer, avait prôné son interdiction. Ce dernier envisageait précisément le scénario qui s’est produit à Fukushima : panne des circuits de refroidissement, surchauffe, formation d’hydrogène, pression, explosion... A l’époque, un autre expert de la Nuclear Regulatory Commission, Harold Denton, avait estimé à 90 % le risque d’explosion du système Mark 1 en cas de surchauffe liée à un accident. Plus récemment, un ancien ingénieur de GE, Dale Bridenbaugh, révélait à l’agence Reuters avoir démissionné il y a trente-cinq ans à la suite de ses doutes sur la fiabilité du système Mark 1. Depuis la centrale de Fukushima aurait été adaptée pour remédier à ces failles.

Chez General Electrics, en tous cas, on continue de défendre âprement la sécurité des Mark 1. Aujourd’hui, 32 installations de ce type fonctionnent dans le monde, sans qu’aucun accident ne se soit jamais produit, insiste le groupe. Quoi qu’il en soit, le constructeur américain ne craint pas grand-chose dans la catastrophe de Fukushima : dans législation japonaise, la responsabilité en cas d’accident nucléaire pèse quasi-exclusivement sur l’exploitant de la centrale.
La négligence des autorités japonaises

Les autorités de contrôle du nucléaire et le gouvernement japonais font bien sûr l’objet de toutes les attentions. Il est notamment reproché à l’inspectorat japonais de la sécurité (le NISA) de ne pas avoir prévu de sources électriques d’appoint en cas d’accident. Et d’avoir particulièrement mal informé japonais des risques qu’ils encouraient. Quant au gouvernement, il aurait été avertit dès 2008 des risques pesant sur ses centrales. Selon un câble WikiLeaks, l’AIEA aurait à cette époque prévenu le Japon que ses normes antisismiques étaient périmées, et que ses réacteurs n’étaient conçus que pour résister à des séismes d’une magnitude de 7 sur l’échelle de Richter (contre 9 pour le séisme du 11 mars). L’avertissement ne sera pourtant jamais entendu.
Areva, le fournisseur de produits dangereux ?

L’entreprise n’a a priori rien à voir avec la catastrophe de Fukushima. Et pourtant, depuis l’explosion de la centrale, les associations anti-nucléaires mettent en cause la responsabilité d’Areva dans ce terrible accident. Le groupe français livre à la centrale japonaise, du combustible retraité, appelé Mox. Fabriqué à partir de plutonium (6 à 7%), issu de combustible usés sortant des centrales nucléaires, et d’uranium appauvri, ce combustible serait, selon les anti-nucléaires, d’une toxicité redoutable. Beaucoup plus dangereuse en tous cas que le combustible classique (quasiment uniquement composé d’uranium). Depuis plusieurs années maintenant, l’association Greenpeace préconise d’ailleurs de renoncer au MOX dans les réacteurs de Fukushima. De quoi faire frémir le groupe nucléaire français, selon qui une quarantaine de réacteurs dans le monde fonctionnent avec du MOX. Selon certains observateurs, Anne Lauvergeon, pourrait même être reconduite à la tête d’Areva pour jouer les fusibles au cas où le Mox serait mis en cause dans les accidents japonais.

http://lexpansion.lexpress.fr/entreprise/fukushima-a-la-recherche-des-responsables_251025.html

Messages

  • Qui est responsable dans nos langue = QUI VA PAYER pour les soins ? Sur un des sites consacré à Tchernobyl ,on apprend que le gouvernement fait faire des mesures régulières pour avoir une chronologie des dégâts auprès des populations "abandonnées et rurales " mais INTERDIT la distribution de PECTINE DE POMME ,car cela serait reconnaitre officiellement la contamination à très très long terme ! DONC LE LOBBY NUCLEAIRE est DOUBLEMENT CRIMINEL : crime de déni et non assistance à des personnes en danger ! Je pense qu’on frôle le crime contre l’humanité ; on pourrait peut-être les bombarder ! bref stop les bêtises ,et on se pend tout de suite ou bien ,on renverse tout cela . marie.lina