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Italie : le trou noir des déchets toxiques

Publie le mardi 28 décembre 2004 par Open-Publishing
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Rapport du Noe : 30% disparaît dans le néant, un tiers est écoulé illégalement

de GIORGIO SALVETTI

Trente pour cent des déchets toxiques en Italie est écoulé de façon irrégulière. Tous les cent kilos de déchets produits par des industries et par des laboratoires artisanaux trente disparaissent dans le néant. C’est la donnée alarmante qui émerge encore une fois du rapport annuel rédigé régulièrement par le Noyau opérationnel écologique (Noe) des Carabiniers. Il s’agit d’un trend négatif constant - l’année dernière les contrôles avaient constaté un niveau d’irrégularité de 29% - qui concerne tout le territoire national. Selon le général du Noe Raffaele Vacca "il n’y a aujourd’hui en Italie aucune région qui soit exempte de cette problématique.

Si dans le Sud de l’Italie les intérêts économiques liés à la gestion du cycle des déchets s’expriment sous le contrôle de la criminalité organisée, dans le Nord des entrepreneurs dévoyés recherchent la complicité et le soutien des administrations locales et de la bureaucratie corrompue". En effet, on rappelle dans le rapport qu’une des plus grandes décharges abusives de poisons a été découverte cette année en province de Novare, et qu’en Romagne et dans le Frioul ont été arrêtés aussi des fonctionnaires provinciaux et de la CPAM ; en même temps le général Vacca ne peut pas oublier que "pendant des décennies dans les provinces de Caserte et de Naples la camorra a écoulé d’une façon indiscriminée des milliers de tonnes de déchets avec des répercussions gravissimes pour l’environnement et la santé".

Un joli tableau émergé de 12.674 contrôles réalisés par les carabiniers (30% plus que ceux de 2003, qui avaient été 9.156). Les personnes signalées en 2004 à l’autorité judiciaire sont 4.620, 760 les contraventions pour un total de plus de 4 millions d’euros et 905 saisies pour une valeur de 760.565.387 euros. Quatre vingt personnes en menottes, dont 68 arrêtées pour trafic illicite de déchets, un chiffre d’affaires sales de 132 milliards d’euros pendant les dix dernières années. Cette année aussi c’est justement la rubrique du trafic illicite qui est la plus importante parmi les activités de contrôle et de répression. "C’est une activité qui auparavant était payante aussi d’un point de vue pénal - fait remarquer le vice commandant Emanuele Sticchi - tandis que maintenant le risque de finir en cellule est de plus en plus concret". Cela parce qu’en 2003 est entré en vigueur l’article 53bis qui permet de frapper pénalement ceux qui violent les normes concernant le trafic de déchets.

Il est donc naturel que le Noe tende à concentrer son activité dans le secteur où la loi permet d’atteindre des résultats, mais de grandes zones d’ombre restent là où, au contraire, des instruments législatifs efficaces manquent. En effet il n’y a que 215 contrôles pour pollution de l’atmosphère, 177 pour pollution de l’eau, 174 pour pollution du paysage et pour les abus dans le bâtiment, 29 pour pollution électromagnétique. Et pourtant les carabiniers découvrent que les choses ne vont pas comme il faudrait partout où il décident de mettre leur nez. Un exemple sur tous : des 79 inspections réalisées sur des installations de stockage temporaire de déchets nucléaires, sur des entreprises qui utilisent des sources pour usage industriel et sur des laboratoires de médecine nucléaire, 27 (35%) ont indiqué des situations hors norme avec des irrégularités diverses.

Traduit de l’italien par Karl & Rosa de Bellaciao

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