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La grève des éducateurs est très suivie dans les prisons pour mineurs

Publie le mercredi 20 avril 2011 par Open-Publishing

Le score est sans appel. La CGT comptait ce matin 100% de grévistes parmi les éducateurs de l’établissement pénitentiaire pour mineurs (EPM) de Meyzieu. Idem hier à Lavaur (Tarn), et aujourd’hui à Marseille. Dans les six EPM français, on profite de la semaine d’action nationale décrétée par le syndicat pour tirer la sonnette d’alarme.

La semaine dernière, une éducatrice a été prise en otage pendant plus de deux heures par un détenu de 16 ans à l’EPM de Meyzieu. C’était l’agression de trop. A Lavaur, la CGT déplore plus de 500 « incidents » signalés en 2010, dont trois incendies de cellules. « Il est à la fois malheureux et regrettable que nos responsables reconnaissent enfin la dangerosité de notre intervention lors de "faits-divers" dramatiques », indique le syndicat dans un communiqué.

Les éducateurs réclament la prise en compte de la pénibilité de leurs conditions de travail, et « de certaines règles pénitentiaires comme la protection des femmes enceintes ». Ils demandent également le respect du numérus clausus qui limite à 60 le nombre de détenus par établissement, alors que celui de Marseille en accueille actuellement 67.

« On va te crever avec un tournevis ! »

Hier, la rencontre entre les représentants syndicaux et un sous-directeur de la protection judiciaire de la jeunesse, s’est soldée par un échec. « Il a fait preuve de mauvaise volonté, fuyant les questions de fond », rapporte Alain Dru, secrétaire général de la CGT-PJJ. La rédaction d’un cahier des charges des EPM, précisant le rôle des éducateurs, leur a été promise pour septembre. Mais pour le syndicaliste, « ce ne sont que des approximations ». La CGT demande à présent à rencontrer le ministre de la Justice Michel Mercier.

En parallèle, une nouvelle agression a fait monter la tension d’un cran à Meyzieu dans la nuit de lundi à mardi. Des détenus ont cassé des côtes à un surveillant, et en ont giflé un autre. « On va te crever avec un tournevis ! » ont-ils menacé. Lors de la fouille qui a suivi, les surveillants ont effectivement trouvé un tournevis dans une cellule. Ce matin à 10h30, les équipes régionales d’intervention et de sécurité venaient de quitter les lieux. « La situation est extrêmement tendue, nous ne pouvons pas reprendre le travail dans ces conditions », s’inquiète Alain Dru, qui s’est rendu sur place. « Maintenant que les jeunes ont compris le cirque que crée ce genre d’incident, nous nous attendons à la reproduction de tels faits », ajoute la CGT dans un communiqué.

En raison d’un grand nombre de congés, Alain Dru pense suspendre le mouvement jusqu’au retour des vacances scolaires. « Les collègues sont remontés, ils reprendront de plus belle ensuite », assure-t-il. En attendant, une très forte participation est annoncée pour demain à Orvault (Loire-Atlantique), et vendredi à Porcheville (Yvelines).

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